D’Angelo Russell semble avoir capté le message : être plus agressif, les Cavs en ont pris 40
Le 20 mars 2017 à 08:26 par Bastien Fontanieu
On lui en avait mis plein la gueule, et à juste titre. Testé en sortie de banc et incapable de s’ajuster, D’Angelo Russell touchait le fond dans une saison peu glorieuse. Quelques jours et discussions plus tard, le meneur des Lakers a peut-être trouvé le déclic… bien que ce soit aussi tard.
La performance avait été tellement marquante, dans le sens négatif, qu’on était obligés d’intervenir. Dans le marasme des Lakers, et sans véritable concurrence imposante à son poste, le produit formé à Ohio State vivait un calvaire mémorable à Houston : 5 points, 6 fautes et 7 balles perdues. Une défaite logique certes, mais surtout une incapacité du jeune joueur à s’adapter aux demandes de son entraîneur, qui poussait justement D’Angelo dans ses derniers retranchements. Star attendue et garçon habitué à être sur le devant de la scène, Russell se retrouvait en sortie de banc et montrait là des limites dans son jeu. Pas dans son comportement, qui est de loin une des meilleures satisfactions compte-tenu du bordel de sa saison rookie, mais bien dans son jeu. Trop d’irrégularité, pas assez d’agressivité, et par conséquent un statut de 2nd de la Draft 2015 qui commençait à faire froncer bien des sourcils. Ce qu’il fallait donc pour débloquer cette situation, c’était un tour de discussions. Avec Luke Walton, avec Brian Shaw, avec Rob Pelinka et avec Magic Johnson. Mettre les cartes sur table, se dire les choses clairement, rassurer le gamin et profiter de ces dernières semaines de compétition pour se reprendre.
Et c’est justement ce qui se passait, au Toyota Sports Center où les Lakers s’entraînent dès que possible. Un mot d’ordre ? Agressivité, agressivité, agressivité. Non pas dans son nombre de tirs pris par matchs, non pas dans une catégorie statistique unique, mais dans son attitude. Ne pas se limiter à un “rôle” ou un “statut” qui découle sur “son image”, mais plutôt accepter les challenges qui lui sont imposés en gardant la même concentration. Pousser le rythme, créer pour ses potes, prendre des tirs ouverts, bref utiliser ce beau potentiel qui est le sien, plutôt que de passer pour un joueur décevant dans sa deuxième saison professionnelle. Hier soir face aux Cavs ? D’Angelo retrouvait le cinq majeur, de grosses minutes et – ding dong – son agressivité. Comme en fin de saison passée, lorsqu’il allumait deux ou trois franchises à coup de gros shoots, Russell se gavait face à la défense laxiste de Cleveland. C’est bien lui qui poussait la machine, permettait aux Lakers de prendre 10 points d’avance dans le dernier quart, et tenir un peu le regard avec le champion en titre. Satisfaction évidente après la déprime du match à Houston, mais pas de quoi en faire une renaissance actée. Car le plus dur sera à venir pour D-Lo : confirmer, ne pas faire de cette soirée un cas isolé. Pour pousser aussi le management de Los Angeles à ne pas prendre de meneur à la prochaine Draft, leur prouver qu’il est capable de s’adapter.
Toujours aussi difficile de savoir quel D’Angelo Russell va se ramener sur le terrain chaque soir. L’ado bougon, le phénomène en feu ou le futur All-Star ? Son dossier nous indique qu’un autre visage sera montré lors du prochain match, à lui de faire taire ses critiques en montrant une nouvelle fois la belle agressivité d’hier soir. Les clés sont dans ses mains.