Comment comprendre l’arbitrage en NBA – Chapitre 4 : les relations entre joueurs et arbitres
Le 04 mars 2017 à 14:19 par Bastien Fontanieu
C’est un des sujets qui agace le plus les fans au quotidien : l’arbitrage en NBA. Entre marchés non-sifflés, traitements de faveur et changement de décisions au quotidien, suivre un match peut parfois devenir exténuant dans notre Ligue. Comment comprendre les hommes au sifflet ? Voici le guide ultime, pour ne plus avoir à péter un plomb à 3h du matin.
Chapitre 1 : ici
Chapitre 2 : ici
Chapitre 3 : ici
Pas un jour ne se passe, sans qu’une vidéo ne surgisse sur les réseaux sociaux et crée une discorde dans la communauté basket. Tel un péage de la honte, la critique de l’arbitrage en NBA s’est installée dans nos petites habitudes. Non mais regarde, il marche ! Attends, genre y’a pas faute là au buzzer ? Chaque jour, c’est la même. Tout cela est bien triste, mais pour éviter de rester dans cette frustration permanente, il convient de savoir à quel jeu nous jouons. Car c’est bien là le point sur lequel nous allons nous poser et vous inviter. Avant de vous lancer dans un jeu de société, vous lisez bien les règles, non ? Il en va de même pour la NBA, qui a ses propres codes et règles, éloignées de celles enseignées dans toutes les écoles de basket. Oui, cela peut paraître idiot au premier abord, sachant qu’on devrait partager le même bouquin signé James Naismith. Mais il est important d’installer ce premier matelas pour mieux comprendre la suite. Nous allons donc faire ce voyage ensemble, celui qui nous emmènera dans les profondeurs de la Ligue et de ses arbitres.
Chapitre 4 : les relations entre joueurs et arbitres
Après avoir exploré l’histoire de la NBA dans le Chapitre 1 et Chapitre 2, puis présenté les coulisses du monde arbitral dans le Chapitre 3, voici venu le sujet le plus épineux de ce guide ultime. Les relations entre joueurs et arbitres, un véritable fléau qui s’est propagé dans la Ligue et a définitivement gangrené l’image des hommes au sifflet. En regardant la NBA actuelle, une évidence vieille comme le monde se dresse devant nous, celle de la différence de traitement en pleine rencontre. Croire que tous les joueurs vont être arbitrés de la même manière est un doux rêve qu’il faut impérativement quitter. Comme nous y viendrons en détail dans les chapitres suivants, LeBron James ne vit pas sous le même régime que celui de Yogi Ferrell, c’est comme ça. Dans un monde parfait, peut-être que chaque arbitre évoluerait sans directive de la Ligue insistant sur la protection des stars, mais ce n’est pas notre cas. Et même s’il existait, on aurait tout de même droit à différentes façons d’aborder la gestion de ces joueurs aux différents palmarès sur le même terrain. Mais plus qu’une histoire de statut, c’est aussi dans les relations que le jeu est forcément influencé, voire faussé.
En effet, alors qu’auparavant une simple main sur l’épaule d’un arbitre était considéré comme un acte intolérable, question de distanciation pour rester aussi objectif que possible, la NBA a ouvert les portes à de véritables buddies. On se lâche des sourires, on se fait des clins d’oeil, on en voit même devenir potes, bref la profession a pris un coup de pompe dans le ventre, avec d’anciens arbitres qui ont tout simplement décidé de ne plus regarder ce basket à la télévision, par dégoût de cette déformation. Dans l’ancien bouquin de la Ligue, il était tout simplement interdit d’engager la moindre conversation avec un coach ou un joueur, ce qui a totalement explosé lorsqu’on voit les interactions actuelles. Câlins avant le match, blagues entre deux lancers, tape sur les fesses lorsqu’un call est abusé : ce qui faisait justement la pureté de l’arbitrage a disparu en grande partie, et les actions de jeu ont été forcément impactées par cette liberté globale. On ne peut croire qu’un arbitre sera totalement objectif, s’il entretient une véritable amitié avec certains joueurs qu’il doit pourtant juger. Ce serait comme croire qu’un juré d’assises condamnerait un assassin si l’homme en question était un proche. Cela n’a pas vraiment de sens.
Et c’est justement cet oubli des principes de base, cette “copinisation” des relations entre joueurs et arbitres, qui a notamment mené à des pistes parfois troublantes. Voir Joey Crawford arbiter LeBron était devenu une véritable blague d’avant-match, tant le bilan du King sous les ordres du chauve était proche de la perfection. Apercevoir Tony Brothers dans l’Oklahoma enclenchait des pronostics plus tristes qu’amusants, tant le Thunder alignait les victoires avec le vétéran en chef de file. Des statistiques montées de toute pièce, afin de pointer la NBA du doigt ? Peut-être bien. Mais aussi une attitude logique, après avoir vécu le scandale entourant Tim Donaghy et les Playoffs truqués de 2002, la Ligue devant faire avec ce lourd héritage. Car c’est bien ce point qu’Adam Silver va devoir traiter dans les prochaines années, s’il souhaite se lancer comme annoncé dans l’amélioration globale de l’arbitrage en NBA : le retour nécessaire à cette distanciation, afin d’obtenir un jugement le plus pur possible. Combinez le chapitre précédent avec celui-ci, réalisez que tout ce beau monde se croise plusieurs fois par an, et vous comprendrez pourquoi le jeu n’est plus aussi “juste” qu’avant.
Maintenant, nous souhaitons vous féliciter pour vos efforts en ayant tout lu jusqu’ici, donc nous allons enfin passer à la catégorie ultime. Celle des différents calls qu’il faut impérativement connaître aujourd’hui, pour apprécier pleinement notre Ligue préférée.