Julius Erving : le match et le dunk qui ont gravé sa carrière dans le marbre NBA
Le 22 févr. 2017 à 20:57 par Alexandre Martin
Julius Erving est bien plus qu’une légende NBA, il en est une des icônes pour de multiples raisons, comme par exemple le fait qu’il a été de ceux qui ont démocratisé le dunk, de ceux qui en ont fait un geste à la fois spectaculaire et efficace ou encore parce qu’il est de ceux qui ont influencé les plus grands de ce jeu comme Michael Jordan, LeBron James et bien d’autres. De la superbe carrière de Dr J, si nous ne devions retenir qu’un seul match, ce ne serait pas forcément une de ces rencontres où il a fait exploser les compteurs statistiques, mais bien cet affrontement contre les Lakers le 5 janvier 1983…
Ce soir-là, les Sixers de Moses Malone, Maurice Cheeks, Andrew Toney et Julius Erving donc reçoivent le Show Time de Los Angeles. Kareem Abdul Jabbar est blessé et n’est pas présent sur le parquet mais les Angelinos disposent en James Worthy, Jamaal Wilkes, Bob McAdoo et Magic Johnson de garçons très sérieux. Les deux équipes se sont affrontées en Finales lors de la saison précédente (titre pour les Lakers avec un Magic en quasi triple-double sur la série et MVP des Finales). Elles sont encore en train de dominer l’exercice en cours puisque Philadelphie présente un bilan de 25 succès pour 8 revers pendant que les Lakers viennent d’enfiler également 25 victoires en ne laissant leurs adversaires les battre que cinq fois. La rivalité est claire entre ces deux formations légendaires. Le match sera d’ailleurs très disputé et serré de bout en bout. Magic fera du Magic avec un triple-double assez dantesque du haut de ses 23 ans (23 points, 12 rebonds et 20 passes décisives) mais ce seront bien les Sixers qui sortiront vainqueur de ce véritable thriller après une prolongation et sur le score de 122 à 120.
Pour autant, ce n’est certainement pas cela que le public du Spectrum (nom de l’arène des Sixers à l’époque) va retenir. Ce n’est pas la fin de match assez folle qui va faire le plus rugir les 18 000 fans massés sur les gradins. C’est une action mythique, une action dont les images ont fait le tour du monde et ont marqué pour toujours la planète orange. Il reste un peu plus de 1’30” sur l’horloge quand Maurice Cheeks dévie une passe de Magic Johnson. Erving se précipite pour sauver cette balle qui file droit en touche. Il y parvient, malgré la pression de Michael Cooper qu’il passe comme un coup de vent. En gros défenseur qu’il est, le Laker s’accroche à l’action mais The Doctor va le pulvériser tout en fluidité. Car deux dribbles et quelques foulées plus loin, l’ami Julius s’élève dans les airs, regarde Cooper droit dans les yeux tout en effectuant ce fabuleux et inoubliable mouvement de balancier balle en mains, et il écrase tout dans le cercle. Cooper pourra au moins se consoler en se disant qu’il figure sur l’un des posters les plus incontournables tous les temps. Il reste un peu moins de 1’30” au chrono et les Sixers ont désormais quatre points d’avance. Oui, non seulement cette action est un pan d’histoire mais en plus elle est sacrément clutch dans une fin de match entre deux des plus grosses équipes du moment !
Ce dunk sera baptisé le “Rock the baby” Cradle Dunk. Et dire que Dr J avait presque 33 ans au moment de ces faits… Il finira le match avec 27 points, 5 rebonds et 5 passes décisives. Par la suite de la saison, les Sixers continueront leur marche en avant et retrouveront les Lakers en Finales pour la deuxième année consécutive. Ils les sweeperont cette fois-ci et remporteront une bague bien méritée, la seule de la carrière de Julius Erving. Il faut dire qu’au milieu des Lakers de Magic, des Celtics de Larry Bird et très vite ensuite des Pistons d’Isiah Thomas, il n’était pas facile de se faire une place au soleil au début des années 80.
Erving y aura tout de même plutôt bien réussi en étant donc champion en 1983 – avec Moses Malone MVP des Finales – et en étant MVP de régulière en 1981 (24,6 points, 8 rebonds, 4,4 caviars et 2,1 interceptions de moyenne). Il aura été All-Star lors de chacune de ses saisons en NBA et aura surtout laissé une empreinte indélébile sur le jeu dans son ensemble grâce à ce genre de gestes, grâce à cette fluidité aérienne qui était la sienne, grâce à cette coupe afro inoubliable. The Doctor, tout simplement…
“Rock The Baby”
Le résumé du match