Aaron Gordon a craqué : Dunk Contest totalement foiré, une double-peine pour le phénomène
Le 19 févr. 2017 à 06:48 par Bastien Fontanieu
Alors qu’il avait mis la planète basket dans sa poche arrière en réalisant un Dunk Contest fabuleux en 2016, Aaron Gordon a réussi à faire l’inverse en se viandant ce weekend : trop de pression ou trop peu de réflexion ?
Son spot était aussi appréciable que compliqué à devoir assumer. Perdre face à Zach LaVine après un duel épique, en rentrant notamment un des dunks les plus fous de l’histoire, voilà qui assurait au joueur d’Orlando une immense dose d’affection venant du public comme des simples curieux. Car même s’il n’était pas forcément question d’injustice, on avait un peu de “peine” pour ce gamin qui venait de sublimer le Dunk Contest car il repartait sans la gagne et ne rejoignait pas les légendes du concours par la même occasion. Gordon, c’était “celui qui aurait dû gagner” comme on pouvait l’entendre, le lire et le répéter depuis un an. C’était “celui qu’on attendait le plus” de retour, même après les performances fabuleuses de Zach en deux participations. Seulement, cette position si particulière posait aussi une pression lourde sur Aaron, qui devait à la fois assurer concernant les attentes de la populace et enfin l’emporter pour prouver qu’il aurait dû l’emporter l’année d’avant. Un circuit psychologique un peu pervers mais assez automatique, puisque les plus grands fans étaient prêts à bombarder les “back-to-back” sur les réseaux sociaux en cas de victoire ce samedi.
Ce qu’on ne pensait pas voir, cependant, c’était un circuit de l’incompréhension, ou plutôt de la stupéfaction. Avant même de commencer le déroulé, doit-on vraiment prendre en compte sa récente blessure au pied ? C’est une question qu’on doit poser car Gordon nous a semblé un poil en-dessous, dans son explosivité. Absent à deux reprises sur les dernières rencontres du Magic, l’animal n’était peut-être pas à 200%. Mais de là à justifier ce qui fût proposé ensuite, hell nah. Pour commencer, l’utilisation d’un drone pour dunker, ce qui nous replongeait dans la folie du début des années 2010 avec des gadgets à gogo. Trop de mise en scène, rythme coupé et surtout branding forcé avec des Intel bombardés dans tous les sens, voir Aaron se lancer sur son premier essai était un véritable choc visuel car l’animal fluide et agissant en mode one-shot il y a un an se transformait en testeur FNAC de drones pour jeunes enfants en manque d’animation. Bien évidemment, le dunk était foiré, l’opération loupée et le rythme foutu d’entrée. Mais quand bien même il aurait pu se rattraper derrière, Aaron nous offrait de multiples tentatives ratées pour une sortie choquante dès le premier tour. Oui, Gordon que beaucoup de monde annonçait large vainqueur devait applaudir sur le côté, avec son drone sous le bras et une gueule de trois kilomètres. Plus frustrant encore était cette réalité historique, celle de voir un tel dunkeur partir peut-être définitivement de ce concours, sans l’avoir gagné et en ayant entaché la divinité de 2016.
Notre coeur battait à cent à l’heure en voyant Aaron Gordon se présenter sur le parquet du Smoothie King Center hier soir. Malheureusement, on l’a plus ou moins recraché en voyant nos plus beaux espoirs s’effondrer sous nos yeux. Peut-on lui en vouloir ? Après avoir rayonné en 2016 et assumé un comeback difficile l’année suivante, non. Mais oubliera-t-on ce qui s’est passé cette nuit pour ne garder que le Dunk Contest de Toronto dans nos souvenirs ? Non plus.
