Rajon Rondo dans le viseur de Fred Hoiberg : la crise de trop entre le meneur et les Bulls ?

Le 31 déc. 2016 à 08:31 par Bastien Fontanieu

Rajon Rondo
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Si le mois de décembre d’une manière générale ne restera pas dans les souvenirs précieux des fans de Chicago, celui de Rajon Rondo en particulier avait une sale odeur : le point d’exclamation a probablement eu lieu hier soir.

Il suffisait de le voir pour comprendre la difficulté de la situation. Ce match, perdu par les Bulls ce vendredi dans l’Indiana, c’était un peu le CQFD des soucis rencontrés par la franchise et surtout dans la relation entre le meneur et son entraîneur principal. Après une première mi-temps bien trop timide et que Rajon avouera de lui-même en ce sens, Fred Hoiberg décidait tout simplement de ne plus faire rejouer le vétéran. Onze minutes, terminus. Pas une supplémentaire, merci de bien vouloir rester sur le banc et regarder les copains bosser sérieusement. Le problème Rondo dans son ensemble possède de nombreux compartiments, qui bloquent l’avancée des Bulls cette saison et semblent mener vers une inévitable impasse. Car il est difficile, pour commencer, de juger l’investissement du meneur dans son équipe en toute objectivité. Ce n’est pas comme s’il traînait volontairement des pieds et foutait en l’air les systèmes de son entraîneur. Simplement, Rondo est québlo, et l’efficacité de son groupe s’en retrouve affectée car le meneur ne peut s’ajuster aux demandes et aux besoins de son entraîneur. Preuve étant, face aux Pacers et en seconde mi-temps, que Chicago recollait au score dans le money-time et s’offrait une vraie chance de l’emporter, avant que Paul George ne finisse le boulot avec ses potes. Jerian Grant pour commencer, Michael Carter-Williams pour finir, paye la gueule du tableau. Les jambes croisées, assis sur le banc et ses longs bras disposés en mode farniente, le numéro 9 ne pouvait qu’encourager les siens en comprenant la complexité du dossier dans lequel il est impliqué.

Car ce choix n’est pas le premier venant du camp d’Hoiberg, et il y a de fortes chances que ce ne soit pas le dernier. En effet, lors du dernier match contre Indiana, qui date de ce lundi, les Bulls terminaient la rencontre avec MCW sur le parquet, pendant que Rajon devait ronger sa frustration sur le téco. Et en conférence de presse, en début de semaine comme hier soir ? Rondo faisait ce qu’il est censé faire, en sortant la carte du bon vétéran qui s’adapte : ce n’est pas la fin du monde, je m’adapterai quelles que soient les demandes de mon entraîneur, patati patata. Seulement, plus les jours passent, plus la distance semble se créer entre le meneur titulaire et son coach, ce qui n’est jamais vraiment bon signe lorsqu’on aborde la fin de la première partie du calendrier. Pour souligner ce sentiment, quoi de plus flagrant qu’un Hoiberg hésitant en sortie de défaite, face à une question toute bête. Qui sera meneur ce samedi, face aux Bucks ? Silence de mort, on verra. Le tout, enrobé par le fameux incident de début décembre à Dallas, qui voyait Rajon clasher le staff de Fred dans une défaite honteuse dans le Texas. La suite, on s’en souvient, ce fût un match de suspension, et c’est comme si le karma des Bulls, pour tout un tas de raisons dépassant le simple cadre du meneur, avait disparu. Aujourd’hui, Chicago est à un sacré tournant, sauf qu’on connaît un poil comment fonctionne la bagnole. Les rumeurs accourent autour d’un Hoiberg sur la sellette, bruits de couloirs qui nous font rire quand on connaît la confiance de Gar Forman envers sa recrue. S’il y en a un qui doit trinquer, ce sera probablement Rajon, à moins qu’un miracle ne se produise en plein réveillon…

Encore capable de proposer des soirées fabuleuses à la mène, Rajon Rondo est cependant bloqué, aujourd’hui, dans un effectif et avec un coach envers lequel la confiance est loin d’être actée. Une engueulade en début de mois, un verrou posé sur le banc pour finir décembre, que nous réservera 2017 entre RR et les Bulls ? Affaire à suivre… dès cette nuit.


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