Playoffs Revival : Bill Walton tape un quasi-quadruple-double sur les Sixers, le titre en bonus

Le 16 nov. 2016 à 16:54 par David Carroz

Playoffs Revival Bill Walton
Source image : Wikipedia

La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde parfois certaines rencontres que d’un œil discret. Pour vous aider à tenir dans ces instants difficiles, voici un de nos petits retours sur les grands moments de l’histoire des Playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs.

Aujourd’hui on remonte le temps vers les seventies et leur esprit peace and love. Et l’amour pour nous sera dirigé à Bill Walton qui pouvait se la péter bien avant de regarder son fils en lui disant « Luke, je suis ton père. » Ca ne vous fait pas rire ? Et bien sachez que Julius Erving ne s’est pas marré non plus devant le carnage du pivot des Blazers lors du Game 6 des Finales NBA de 1977.

Le contexte – l’expérience des Sixers face à la jeunesse des Blazers après l’annexion de l’ABA

Alors que la NBA va souffler ses 31 bougies, l’ABA a déposé le drapeau blanc quelques mois plus tôt après seulement neuf saisons, offrant ainsi l’opportunité aux franchises subsistant de récupérer des talents finalement mis à la porte avec le décès de leur équipe. C’est ainsi que les Sixers sortent le portefeuille pour chopper Julius Erving, le meilleur scoreur de la Ligue disparue – et cela même si son équipe des New York Nets a rejoint la NBA. Son association avec George McGinnis, une autre machine à scorer, promet de faire des étincelles et leur donne une belle étiquette de favori à assumer. C’est ce qui sera fait d’ailleurs avec le meilleur bilan à l’est (50-32) et une qualification en Finales après avoir sorti

De l’autre côté du Mississippi, une autre team a bien profité de l’explosion du groupe suédois en mettant la main sur Maurice Lucas, un ailier fort à la moustache soyeuse et aux muscles saillants, capable de faire un massacre dans la raquette. Qui plus est associé à Bill Walton, pivot maitrisant lui aussi la pilosité faciale comme en atteste sa barbe rousse. Sous les ordres du nouveau coach Dr. Jack Ramsay et aux côtés de Lionel Hollins entre autres, les deux intérieurs sont choisis pour participer au All-Star Game – même si Walton le snobera pour cause de blessure, l’histoire de sa carrière – et mènent les Blazers au troisième record de la Conférence Est avec 49 victoires pour 33 défaites. Sympa, mais pas de quoi exciter non plus les foules. Enfin si un peu quand même avec un jeu basé sur le rebond et les qualités athlétiques, courant dès que l’occasion se présente. De quoi s’offrir donc leur premier trip en Playoffs, peut-être parce que cette saison Bill Walton a pu disputer plus de 60 matchs (65 pour être précis) pour la première fois de sa carrière (contre 35 en rookie et 51 en sophomore). Malgré cette inexpérience en post season, la franchise de l’Oregon sort les Bulls au premier tour, les Denver Nuggets ensuite. Avant de coller une branlée 4-0 aux Lakers, pourtant meilleur bilan de la Ligue. Des Angelinos qui comptent dans leurs rangs le MVP en titre, Kareem Abdul-Jabbar, accessoirement prédécesseur de Bill Walton à UCLA. L’occasion pour le plus jeune d’afficher son ainé sur un poster et de s’offrir les Finales NBA.

La performance – et si Bill Walton était le meilleur pivot de l’histoire ?

C’est en tout cas le débat que certains soulèvent suite aux prestations de l’intérieur des Blazers lors de ces Finales, en particulier celle du Game 6. Car si les Sixers assurent tranquillement lors des deux premiers matchs joués à domicile pour mener 2-0, ils galèrent déjà à contenir Barbe Rousse, déjà auteur d’un 20-20 (28 pions, 20 prises) assez sympa pour l’ouverture de la série. Dans la déroute de la seconde rencontre, les esprits s’échauffent et des amabilités ainsi que quelques tartes aux phalanges sont échangées pour pimenter un peu la confrontation. Une animosité qu’on retrouve lors du Game 3 – qui relance Portland dans la série – avec un Lucas qui donne dans la surenchère en chauffant le banc adverse, tout en sortant un petit 27 points – 12 rebonds tranquille le chat. Accompagné par les 20 pions, 18 prises et 9 passes de Bill Walton, l’effort était trop dur à surmonter pour Dr. J et ses potes qui bouffent 42 points lors du seul troisième quart. Lors du match suivant, le jeu se durcit et les fautes tombent, « The Big Redhead » collectant sa cinquième avant l’ultime période. Pas de quoi freiner les ardeurs de Portland qui colle une nouvelle fessée à Philly que les Sixers période Sam Hinkie n’auraient pas reniée. 2 partout, balle au centre et retour en Pennsylvanie. Mais même résultat, le momentum est du côté de Rip City qui s’imposent encore une fois assez facilement, malgré les efforts de Julius Erving pour ramener les siens dans la partie en fin de match, limitant ainsi la casse (110-104, mais 91-69 avant le dernier quart).

En revenant dans l’Oregon, les Blazers ont donc la main pour boucler la série. Et dans le sillage de Bill Walton, ils ne vont pas se faire prier, même s’il faudra attendre les ultimes secondes pour obtenir la délivrance tant attendue. Car Dr. J est coriace et passe 40 pions à ses adversaires pour permettre – cette fois encore de revenir dans le match malgré un éclat (40-28) dans le second quart-temps. A tel point qu’il aura l’opportunité d’arracher la prolongation dans les derniers instants, tout comme McGinnis. Malheureusement, le tir de son coéquipier sera trop court, tout comme le sien contesté par l’immense “Big Redhead”, au four et au moulin durant toute la rencontre. Avec 20 points, 23 rebonds, 8 contres et 7 passes décisives, il a pesé dans tous les compartiments du jeu. Et bien plus encore, avec ce que les stats ne mesurent pas comme les écrans, le mouvement de la balle, la vision du jeu et l’intimidation dans la raquette, contrôlant le jeu aussi bien en défense qu’en attaque. Une leçon d’intelligence basketballistique des deux côtés du parquet, ponctuée par la victoire, le titre et le trophée de MVP des Finales. Il faut dire qu’avec 18,7 points, 19 rebonds, 5,2 passes et 3,7 contres, il était au dessus du lot. Comme toujours lorsque son corps lui permettait.

La suite – des blessures qui rendent la gloire éphémère

Les mois suivants, Bill Walton continuera sur sa lancée en choppant le titre de MVP de la saison régulière 1978. Et cela malgré des soucis physiques qui reviennent avec insistance et le privent de XX. Malheureusement, c’est déjà le début de la fin pour le big man des Blazers puisque son corps le lâche et le prive d’une carrière à la hauteur de son talent. Il ira tout de même chercher un nouveau titre NBA avec les Boston Celtics en 1986, en jouant les relais de Robert Parish dans la raquette du Massachussetts. De quoi lui permettre également de gratter le trophée de meilleur sixième homme de la Ligue, faisant ainsi de lui le seul joueur de l’histoire à avoir sur sa cheminée la récompense de MVP et celle de Sixth Man of the Year. Si on ajoute le record de matchs manqués en carrière pour cause de squat à l’infirmerie si on prend en compte l’intégralité des saisons où il a fait partie d’un effectif NBA. Des moments durs qui se sont prolongés par la suite car ses ennuis aux chevilles ont perduré après sa retraite, lui donnant même des envies de suicide. Des idées noires bien loin maintenant.

Malgré les blessures qui laissent forcément un goût d’inachevé, Bill Walton a tout de même pu exposer au monde une partie de son immense talent sur les parquets. Les fans se rattrapent avec ses qualités de commentateurs, en particulier sur ESPN. Mais depuis Matt Bonner et Brian Scalabrine lui ont piqué le statut de meilleur roux de l’histoire de la Ligue.

 


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