DeMar DeRozan se sent “comme Neo dans Matrix” : vu son début de saison, tu m’étonnes…!

Le 15 nov. 2016 à 15:43 par Bastien Fontanieu

DeMar DeRozan
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Les couvertures de magazines donnent souvent la priorité aux Westbrook, Harden ou Curry de notre planète. Mais sur ce début de saison ? Personne ne peut arriver à la cheville de l’arrière des Raptors.

Dans la famille je voudrais justifier mon contrat en mettant des fessées à tout le monde, nous demandons DeRozan. Cet été, l’arrière avait été récompensé pour ses progrès, sa loyauté et une belle dernière campagne, en recevant une prolongation monstre de près de 145 millions de dollars sur 5 ans, ce qui faisait un peu beaucoup pour un arrière certes talentueux mais pouvant alterner entre le très chaud et le très froid. Seulement, DeMar était conscient de cette image qu’il véhiculait, et il ne fallait pas se reposer après d’aussi belles avancées. Un passage par Team USA histoire de rapporter l’or à la mez, et le produit formé à USC retournait à Toronto avec une mission compliquée : faire mieux, encore mieux, et mener ses Raptors loin, encore plus loin. Challenge qu’il a finalement commencé à faire passer pour une broutille, puisque DeRozan est tout simplement sur un nuage depuis le 25 octobre : 9 matchs joués, un seul sous la barre des 30 points, une moyenne de 34 points par rencontre qu’il claque à près de 53% au tir… C’est limite si le bonhomme a rendu pâle les autres gâchettes du circuit, tant la zone dans laquelle il vit actuellement est incroyable. Mais lorsqu’il lui a justement été demandé par The Star de décrire son sentiment actuel, DMDR s’est mis de profil, a tendu la main et a fait tomber les micros de tous les journalistes dans la salle : pour lui, c’est comme dans Matrix.

“Je me sens comme Neo dans Matrix. Je regarde tellement de matchs, j’étudie tellement, que ce soit une question d’angle, de couverture défensive pour chaque adversaire… Même les soirs d’avant match, le fait de comprendre s’il y aura un joueur plus grand ou plus petit sur moi, cette préparation mentale installe des bases totalement différentes une fois que suis sur le parquet. […] C’est comme si vous étiez chez vous dans le noir, vous voyez l’idée ? Vous éteignez la lumière, mais vous savez quand même où vous déplacer. Vous savez où sont les tables, les chaises, et tout le reste. Même l’escalier, vous le visualisez. Et je pense qu’en ce moment c’est le sentiment que j’ai en fin de rencontre. Je suis habitué et à l’aise. […] Honnêtement, je ne fais pas attention au fait de savoir si je prends un tir ouvert ou s’il est contesté. Norman (Powell) m’a demandé l’autre jour comment je fais pour rentrer autant de tirs difficiles et je lui ai dit qu’une main ou une personne devant moi ne me dérange pas car je considère que c’est ce qu’un défenseur doit faire. Mon job à moi, c’est de rentrer mon tir quoi qu’il arrive.”

C’est marrant, car en voyant DeRozan, nous aussi avons ce même sentiment : il pourrait y avoir trois à quatre défenseurs sur lui qu’il rentrerait même son tir. Mais s’il n’était qu’une question de scoring, ce serait une simple zone momentanée, prête à s’arrêter d’un jour à l’autre. Le problème pour les adversaires de Toronto, c’est que le jeu a considérablement ralenti dans la tête de DeMar, au point que sa lecture s’est elle aussi améliorée. La preuve étant qu’il n’a jamais tenté autant de lancers par soir (10 en moyenne), et qu’il a réduit son nombre de trois-points tentés. Ce qui est pourtant assez dingue quand on voit la direction prise par la NBA, mais qui atteste aussi de la conscience globale présente chez le All-Star, lui qui connaît ses limites. Après tout, si vous êtes infernal à mi-distance, pourquoi reculer et aller chercher un point supplémentaire ? DeRozan attire les défenses, distribue si un copain est ouvert, prend son tir dans la zone autour de la tête de raquette, et c’est tout le Canada qui en profite. Ce soir justement, il aura un sacré challenge à relever, celui de garder cette confiance et cette moyenne statistique… en déplacement à Cleveland. Après un premier duel perdu à la maison il y a quelques jours, l’arrière sait qu’il sera surveillé de près.

Pendant des années, on a parlé de LeBron comme étant l’Elu. Cela tombe bien, il y aura du monde devant le Cavs – Raptors de ce soir, et quelque chose nous dit que le duel risque d’être assez épique…

Source : The Star