Blake Griffin fait son mea culpa : assumer les conneries de l’an passé pour mieux avancer
Le 25 sept. 2016 à 12:54 par Bastien Fontanieu
Dans une lettre pleine d’enthousiasme mais aussi de culpabilité publiée sur The Players’ Tribune, l’intérieur a enfin crevé l’abcès en s’excusant auprès de ses fans : on tourne la page, et on reprend le vrai rythme cette saison.
Dire que la dernière campagne de Blake Griffin était affreuse serait une insulte pour ce terme, tant le joueur a déçu du monde après avoir pourtant brillé sur la plus grande des scènes. Possédant des gros calibres dans son équipe et ayant atteint un level supérieur lors des Playoffs 2015, BG devait confirmer en déroulant une régulière royale et pourquoi pas faire du bruit au printemps. Seulement, tout le contraire s’est produit puisque Blake a fait du bruit en hiver et a confirmé en déroulant les conneries pendant la régulière, entre rééducation mal gérée, baston en plein roadtrip et réintégration flinguée. Le genre de tournant qui peut vous enfoncer dans des profondeurs obscures, mais qui peut aussi servir de réveil dans le cas de certains. Du genre ? Griffin himself, lui qui s’est ouvert autour de quelques lignes adressées aux fans des Clippers, à ceux qui doutent de lui ou qui voulaient en savoir plus sur ce qui s’est passé. Et en leader mature qui assume ses bêtises, un profil qu’on apprécie nettement plus, Blake n’a pas cherché à trouver d’échappatoire et s’est tout simplement pointé du doigt lorsque sa blessure à la main a été mise sur la table. J’ai chié, je m’excuse, on enchaîne.
Je vais le dire, comme ça on en sera débarrassés. La saison dernière était nulle, je suis vraiment désolé. Ce qui s’est passé à Toronto était entièrement de ma faute, j’ai fait une connerie. Il n’y a pas un jour qui passe sans que j’y pense, et je ne dis pas ça en mode vieux cliché sentimental. Sincèrement, j’y pense constamment, et j’ai le sentiment d’avoir déçu tous ces fans qui ont soutenu nos efforts depuis le début. S’il y a une chose positive à retenir de cette dernière saison, c’est que de nombreuses personnes étaient évidemment déçues de mes actes, elles me l’ont dit, mais sont tout de même restées derrière moi. Je n’oublierai jamais ce que ces gens ont fait pour moi durant une période où j’éteignais littéralement mon téléphone afin de fuir tout ça. […] Quand j’ai atteint le fond de la piscine, quelques jours après l’incident, j’ai reçu un coup de téléphone de mon frère Taylor, qui était en Italie. Il ne m’a pas dit ce que je voulais entendre, il m’a directement dit, “Mec, tu fous quoi là ? C’est pas toi, pourquoi t’agis ainsi ?” J’étais détruit, ça a transpercé toutes mes fondations. Entendre ça de lui, quelqu’un que j’ai admiré tout au long de ma vie et qui me disait tout le temps ce que j’avais besoin d’entendre… c’est là que j’ai eu une sorte de réalisation assez importante, sur ce que je suis et celui que je souhaite devenir. Je ne veux pas décrire ce que cette réalisation représentait, je souhaite simplement aller sur le terrain pour vous le montrer.
C’est justement ce garçon qu’on connaît et qu’on a connu, qu’on souhaite revoir et qui devrait chambouler la Ligue cette saison. Marrant, sérieux, ambitieux et toujours droit dans ses bottes, Blake avait réalisé un quasi-sans faute depuis ses débuts dans la Ligue mais c’est bien la saison dernière qui a servi de claque dans la gueule, pour créer un véritable tournant. Du coup, plus que jamais auparavant, l’intérieur sera attendu afin de réaliser une campagne digne de ses standards. Le genre de saison qu’on résume en trois lettres, M, V et P. On en voit certains glousser, mais comme il le mentionne dans son papier, la mentalité underdog a toujours été la meilleure pour lui et c’est ainsi qu’il voudra prouver à de nombreuses personnes que les événements de la saison dernière n’étaient qu’un mauvais épisode, et non la définition d’un homme qui pète enfin un plomb. Derrière, c’est en Playoffs qu’on le retrouvera, avec pour mission de mettre un terme à toutes ces années de punchlines, bloquées sur les demi-finales de conférence. Cette initiative écrite était, en tout cas, belle à voir et dans un timing assez bien choisi : maintenant, on confirme.
Blake Griffin a 27 ans, il vient de chier et d’en chier comme rarement, sans parler des nombreux fans qui l’attendent cette saison. La meilleure des réponses n’est pas face aux micros mais plutôt contre les adversaires. Après les paroles ? On veut des actes, sur le terrain.
Source : The Players’ Tribune