Les notes de France – Espagne : Rio ne répond plus, mais alors plus du tout

Le 17 août 2016 à 23:18 par Simon Capelli-Welter

Notes

Ni au téléphone, ni aux sms, ni aux snap, ni sur tamtam, tatoo, et encore moins au Minitel. Les Bleus nous ont offert la pire des sortie de route, pour dire au revoir au tournoi olympique, aux rêves de médaille, et peut-être au plus illustre d’entre eux.  

Espagne

Ricky Rubio (6) : le futur meneur des Kings (à ce qu’il parait) a donné du rythme d’entrée, pour un match où l’Espagne n’aura été menée qu’une minute et 0-4. Gros taf en défense. Facile, il a même mis un trois-points ouvert. La belle vie pour lui.

Sergio Llull (6) : Propre, plus que d’habitude. Efficace, clairvoyant, appliqué, l’enfant-Llull a récité ses gammes, à l’image de toute la Roja, avant le rendez-vous contre les Argentins. Voire les Américains.

Rudy Fernandez (4) : A mis un gros step-back three dans le premier quart qui lui a donné trop de confiance, il a enchaîné avec du shoot casse-croûte façon rillettes bien grasse. 2/7 à trois points pour lui, qui ne sera même pas rentré une fois dans la raquette. Les Bleus n’ont même pas eu le plaisir de le sabrer et d’envoyer un message à Rudy.

Nikola Mirotic (7) : À croire que les Bleus ne savaient pas qui c’était, à le laisser shooter dans un fauteuil, puis un sofa, puis un clic-clac, puis une chaise longue, et pour finir un hamac. 16 points à la mi-temps, 26 à la fin. La barbe.

Pau Gasol (6) : Bien limité (c’était le plan de jeu des Bleus) mais tellement précieux pour tout ce qui fait la différence au basket. Rebonds défensifs verrouillés, écrans bien posés, placements rigoureux et volonté de tous les instants. Pau mieux.

Sergio Rodriguez (7) : Avoir un tel meneur en relais, c’est un luxe que même le Qatar ne pourrait se payer. A remis du rythme et de la gestion en troisième quart-temps, quand les plus optimistes croyaient encore à un retour des Bleus. La barbe.

Willy Hernangomez (6,5) : Gros passage pour le jeune pivot des Knicks. 15 points à 8/11 aux tirs en 17 minutes, excusez. Bon, faut avouer que la défense bleue l’a bien aidé aussi.

Felipe Reyes (6,6) : Le taffeur. Est venu dix minutes bousculer, provoquer des lancers, intensifier un peu plus la défense des siens et mettre fin aux espoirs français. Un bourreau.

Juan Navarro (5) : Assez discret, l’enquêteur n’avait pas besoin de forcer.

Jose Calderon (3) : Six minutes de jeu et le seul +/- négatif des siens.

Alex Brines (non-noté) : le gars a joué moins de trois minutes, mais a eu le temps de mettre 5 points. N’en jetez-plus, la Coupe est pleine, la médaille oubliée. Et la Roja bien équipée. Honnêtement, si la France n’était pas là, l’Espagne était paella. Les Bleus ont fait un sale match, mais cette équipe d’Espagne ne lui a pas laissé l’ombre d’une chance non plus.

France

Tony Parker (4,5 / 9 pour l’ensemble de sa carrière en Bleu) : Vite sorti du match, bizarrement. Des gros shots, mais aucun drive vers le cercle, plus de décalages créés, à la peine en défense. Triste fin pour TP, et sa génération, maintenant que sa retraite internationale est confirmée. Il était peut-être temps que ça s’arrête, au vue de cette humiliation. Le Roi est mort, vive le Roi.

Nando De Colo (4,5) : Très gros début de match, puis plus grand chose. Après, heureusement qu’il était là, mais quand même, pas assez de différences créées, pas assez d’initiatives prises. On attend plus de lui. Ça tombe bien, la place de leader des lignes arrières est devenue libre.

Nicolas Batum (0) : Trop discret, encore. Indigne de son statut et de son contrat NBA (c’est méchant et facile de le rappeler, mais le timing de cet été est très mauvais pour Nico). Frustrant, énervant. Voire mauvais. Aurait pu rater une vache dans un corridor, a tout raté dans cette corrida. 0 points à la mi-temps. 0 points à la fin. 0 au final. Sévère, mais on attend tellement plus, tellement mieux de lui. Fait chier.

Boris Diaw (2) : Boris Deux. L’autre, celui qu’on aime quand même, mais beaucoup moins. Soit le mauvais Bobo en attaque, celui qui fait plus mal à son équipe qu’à l’adversaire, à trop chercher le décalage, à se compliquer la vie, à ne pas prendre les intervalles, voire les grands boulevards. Et puis bon, douteux dans l’effort défensif sur Mirotic. Douteux dans l’effort tout court. A plus parlé à l’arbitre qu’à ses coéquipiers. À bout de souffle. Ça fait mal de le voir comme ça. (Souffle au) Coeur sur toi Bobo.

Rudy Gobert (3,5) : grosse défense sur Pau, ça c’est cool. Mais frustre en attaque. Maladroit, désarticulé, limité aussi, il faut bien l’avouer, pour pouvoir s’appuyer sur lui dans un match comme ça.

Thomas Heurtel (5,5) : Le meilleur (moins pire) Bleu, c’est dire. Pas mal de n’importe quoi, de balles perdues voire de dribble sur le pied, mais au moins autant de bien par son dynamisme, son envie et ses pénétrations. Le seul à attaquer le cercle, ça résume bien tout les maux bleus de ce match.

Jeoffrey Lauvergne (4) : Mauvais passage en défense, mais de l’envie, au moins. Et du taf sous le cercle, de l’activité, désordonné certes, mais de l’activité.

Michael Gelabale (3) : Maladroit comme pas deux, volontaire en défense.

Florent Pietrus (3) : du muscle, mais des fautes inutiles. 3 minutes de jeu.

Kim Tillie (4) : A pu rentrer et se montrer un peu quand le match était déjà repassé. Un trois-points, un gnon dans la tête à Reyes. Pas plus, et tant mieux, on ne méritait même pas de les taper tant on s’est fait humilier. Les fautes ou les coups pour éviter les frustrations, à -30, quand y’a plus rien à sauver, c’est même plus la peine d’essayer.

Antoine Diot (non noté) : Est rentré quand y’avait déjà allègrement du France Télé (écart de +18 pour les non-initiés). Pas le temps de le noter, mais largement de quoi penser à un certain Evan Fournier.

Charles Kahudi (non-noté) : Le coach français l’a fait rentrer pour troller et défendre à 8 minutes de la fin. Le pauvre. Symbole malgré lui de la faillite des choix du staff. À trop vouloir favoriser le Collet-ctif et le groupe du TQO, les Bleus et leur coach ont donné du grain à mordre aux petits rageurs que nous sommes. Quand bien même, faudra en reparler. Sérieusement.

Bon ben voilà. Les Bleus dans les yeux pour pleurer. C’est tout ce qu’il leur reste après un tournoi mal préparé, mal géré, mal barré, mal fini, mal au coeur, mal au cul. En prendre 25 par l’Espagne en quart quand on rêvait d’une médaille olympique, bonjour l’ascenseur émotionnel. C’est même plus chocolat, c’est cacao complet là. Bien amer et sans sucre, le truc qui a du mal à passer et laisse un sale gout dans la bouche. L’Espagne, elle, continue de monter en surpuissance dans ce tournoi olympique, et devrait donner bien des sueurs à son adversaire en demi. Franchement, Team USA a intérêt à se montrer plus sérieuse qu’en poule, si elle ne veut pas ramasser ses dents. Un miracle est si vite arrivé. 

Source image : NPA2009


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