L’Argentine de Ginobili, Scola et compagnie : clap de fin pour une génération aussi belle que dorée

Le 17 août 2016 à 06:19 par Bastien Fontanieu

Argentine

La France et l’Espagne occuperont peut-être nos esprits pendant les 20 prochaines heures, mais qu’on ne s’y trompe pas : l’Argentine va elle aussi vivre un grand moment ce soir, avec une page historique qui devra se tourner devant ses fans.

On en parlait encore, hier, avant-hier, et le jour précédent. On en avait même fait toute une histoire. En voyant les groupes se croiser et les quarts se dessiner, une affiche hautement symbolique retenait toute notre attention. Team USA d’un côté, l’Argentine de l’autre. Deux pays calés sur la même ligne verticale, mais dont les situations sont totalement opposées. Et d’un point de vue basket, que dire ? Que dire de plus, si ce n’est cette suite de quatre chiffres qui nous revient forcément en tête, tel un code de compte bancaire à la Société Gé. Deux, zéro, zéro, quatre. Athènes ! La chute de l’armée américaine en Grèce, après avoir remporté l’or trois fois de suite. Oui, on peut le dire et on peut également l’écrire, l’Espagne est la dernière nation à avoir vraiment inquiété l’Oncle Sam dans un match du dernier carré olympique. Mais personne ne pourra toucher l’Argentine de 2004, cette sélection ayant réussi à imposer une finale de JO devant la télé plutôt que sur les parquets aux Etats-Unis. C’était comme si la Terre venait de trembler, littéralement. On se pinçait pour y croire, on n’arrivait pas vraiment à comprendre ce qui s’était produit sous nos yeux, et les réseaux sociaux n’étaient pas encore là pour foutre le bordel qu’on connaît aujourd’hui. Vingt ans après l’URSS, impensable.

Il y avait de l’incompréhension, mais aussi une sorte de fascination. Car à jamais, les livres d’histoire allaient retenir ceci : USA en 92, USA en 96, USA en 2000… Argentine en 2004, USA en 2008 et USA en 2012. Un dos d’âne de couleur bleu ciel, magnifiquement construit par un Manu Ginobili au sommet de son art, et bien aidé par une bande de lascars élevés au rang de légendes dans leur pays : Andres Nocioni, Walter Herrmann, Luis Scola, Fabricio Oberto, Pepe Sanchez et Carlos Delfino. Voilà ce qu’a réussi à accomplir cette génération fabuleuse, celle qui avait déjà créé un tsunami au Mondial d’Indianapolis en 2002, première alerte avant la catastrophe d’Athènes. Les couronnes de laurier sur la tête, les sourires allant d’une oreille à l’autre, cette bande de potes qui jouait ensemble depuis les années primaires et espérait installer la balle orange au même niveau que celui du pied-ballon. Ce mercredi, c’est probablement la dernière fois que l’Argentine pourra assister au fabuleux basket de ses plus grands soldats, Manu, Luis, Carlos et Andres étant dans l’effectif de ces olympiades brésiliennes. L’ambiance, évidemment, sera indescriptible. Car devant un public acquis à leur cause, les soldats de l’Albiceleste donneront tout pour réaliser un nouvel exploit. Y arriveront-ils ? Sûrement pas. Mais l’important n’est pas vraiment là. Il se situe dans ces 40 dernières minutes de bonheur, pour un groupe doré, pour un peuple qui a dansé, souri et pleuré avec cette équipe, le meilleur joueur de son histoire à sa tête.

La France aura la tête ailleurs, mais la planète basket sera elle au premier rang. Car ce mercredi, ce n’est pas qu’un simple quart de finale qui se jouera entre les Etats-Unis et l’Argentine. C’est aussi un probable dernier tour de stade, pour des héros locaux qui ont – un jour – réalisé le plus grand tremblement de terre dans le monde de la balle orange. Manu, Luis, Andres et Carlos : merci pour tout, de la part de toute une génération.

Source image : YouTube – Olympics