C’était il y a seulement 10 ans – Golden State Warriors : une nouvelle année de déception dans la baie
Le 01 août 2016 à 18:57 par Francois M
2006, ça sonne comme hier mais c’était il y a 10 ans. Avoir un MySpace ou un Skyblog était alors top tendance et Daniel Powter cavalait en tête des charts avec “Bad Day”. Alors imaginez un peu à l’échelle NBA, sachant que les joueurs ne restent en moyenne pas plus de 5 ans dans la Ligue. Des dizaines de journeymen ont écumé les terrains pendant ce laps de temps. Certaines stars d’aujourd’hui étaient encore des petits jeunes à potentiel, d’autres rentraient à peine en high school.
Ben Simmons et Brandon Ingram avaient tout juste 8 ans et les jeunes draftés serraient encore la main de David Stern. La NBA venait d’instaurer le Dress Code pour en terminer avec l’invasion du bling-bling et de la culture street, ce qui donnera naissance à des monstres de style – prenez-le comme vous voulez – comme Russell Westbrook. Même la carte des franchises NBA était différente. TrashTalk revient sur cette saison si proche et si loin à la fois, en faisant le bilan pour chaque franchise.
Aujourd’hui, c’est au tour des Golden State Warriors
Bilan : 34-48
Le 5 : Baron Davis – Jason Richardson – Mike Dunleavy – Troy Murphy – Adonal Foyle
Le banc : Derek Fisher – Monta Ellis – Mikael Pietrus – Ike Diogu – Andris Biedrins
Le MVP : Jason Richardson, 23,2 points à 38,4% du parking, 5,8 rebonds, 3,1 passes
Au début des années 2000, les Warriors sont considérés comme des losers. Oakland n’a pas fait les Playoffs depuis 1994, et n’a jamais dépassé les 50% de victoires sur ces 11 années, en enchaînant sans succès les projets de reconstructions. Cependant à l’été 2005, la franchise de la baie semble tenir le bon bout, et les fans peuvent nourrir quelques espoirs grâce au noyau de jeunes joueurs qui se met en avant. Certes, les Guerriers ont encore échoué à se qualifier pour les Playoffs avec un bilan de 34-48, mais ils ont fini l’année en trombe avec 18 victoires pour 9 défaites, grâce à l’arrivée du meneur Baron Davis. Le double All-Star a débarqué en février contre Speedy Claxton et Dale Davis, peu avant la fin des transferts. Son impact a été immédiat, tant d’un point de vue individuel que par son effet sur le collectif. A ses côtés dans le backcourt, l’explosif Jason Richardson a terminé sa quatrième année dans la ligue avec 21,7 points, 5,9 rebonds et 3,9 passes de moyenne par match. Le duo star est entouré par un groupe jeune et en constant progrès, composé principalement de joueurs draftés par la franchise, parmi lesquels notre Mikael Pietrus national, qui sort du banc pour amener son impact physique et sa défense, ou encore un Monta Ellis tout frais débarqué, choisi au second tour. Enfin, pour apporter de l’expérience à ce groupe de jeunots, les dirigeants ont signé le vétéran Derek Fisher à la free agency. Le triple champion NBA a pour mission de compléter la rotation arrière et de jouer les 6èmes hommes. Cette équipe est emmené par Mike Montgommery, qui vient de finir sa première année d’entraîneur en NBA mais qui est très expérimenté, de part sa carrière en NCAA. Le coach sophomore est une véritable légende locale avec ses 18 années passées à la tête du programme de l’université de Standford. Golden State a ainsi tout les outils pour refaire goûter les Playoffs à son public.
La saison débute comme la précédente s’est terminée : derrière un Baron taille All-Star, les Warriors alignent un solide 11-6 sur le premier mois de compétition, ce qui leur permet d’afficher un bilan positif (17-14) au Nouvel an, pour la première fois depuis le réveillon 93. On se dit que la belle aventure est en route, sauf que les Guerriers déchantent rapidement : 5 défaites d’affilée sur le mois de janvier, et ils ne repasseront plus au dessus des 50%… Pire, leur meneur star se blesse souvent et ne joue que 54 matchs sur la saison. Les Californiens avaient conscience de ce risque, puisque si les Hornets avaient lâché leur franchise player pour si peu, c’était notamment à cause de ses blessures à répétitions. Avec Derek Fisher, l’équipe de Montgommery a cependant un solide meneur en back up, mais perds tout de même énormément en création. Du coup, Golden State s’enfonce dans la Conférence Ouest et se parvient qu’à remporter que 4 de ses 13 derniers matchs en l’absence du Baron, pour terminer avec l’exact même bilan que l’année précédente, 34-48, malgré une énorme saison de Jason Richardson.
Frustrés par cette stagnation, les dirigeants décident d’à nouveau changer de coach, en ramenant une vielle connaissance : Don Nelson. Dernier entraîneur à avoir amené les Warriors en Playoffs, le technicien est connu pour son small ball et on s’attend à voir J-Rich et les autres faire des merveilles dans ce système. Ce pari fonctionnera à court terme puisque la saison suivante, les joueurs d’Oakland se qualifient pour la post season après une saison tumultueuse marquée par de grands changements dans l’effectif. Mieux, ils réaliseront le plus gros upset de l’histoire, en sortant au premier tour les leaders de la NBA, les Mavs du MVP Dirk Nowitzki. Malheureusement cet épisode de Playoffs ne sera que de courte durée et il faudra encore attendre quelques années pour revoir les Warriors jouer les premiers rôles…
Le moment marquant de la saison : 12 mars 2006, Jason Richardson balance 44 points, record en carrière, pour battre le Miami Heat en Floride.
En 2006 Jason Richardson en est à sa 4ème année dans la ligue mais ne cesse de progresser, à un rythme assez impressionnant. Avec ses statistiques de 23,2 points à 38,4% du parking, 5,8 rebonds et 3,1 passes, il aurait pu être sélectionné au All-Star Game si les Warriors ne s’étaient pas écroulés sur le début d’année 2006. Le double vainqueur du concours de dunk est un tueur en pénétration où ses qualités physiques font la différence, bien aidées par un toucher soyeux. L’arrière propose une redoutable combinaison de puissance et d’explosivité, qui font de lui un des joueurs les plus spectaculaire de la Ligue. Cependant, ce sont ses progrès significatifs au tir qui lui ont fait passer un palier cette saison là, et lui permettent de devenir un attaquant très complet : Richardson est passé de 33,8 à 38,4% du parking, en plus de 6 tentatives par matchs.
Le 12 mars, les Warriors sont bien mal en point : ils n’ont gagné que 8 de leurs 29 matchs depuis le Nouvel An, et se déplacent chez le Heat du duo Wade – O’Neal pour leur 3ème match à l’extérieur en 4 jours. Les Floridiens présentent un solide bilan de 40 victoires pour 20 défaites, et partent ainsi archi favoris. Cependant, Jason Richardson a la main chaude depuis le début du road trip : 36 points dans le Minnesota, un record en carrière de 42 points face aux Hawks et un “petit” total de 27 points à Charlotte. Malgré ses efforts, son équipe s’est inclinée 3 fois, mais l’arrière n’a pas dit son dernier mot. Dans un magnifique duel avec le double All-Star Dwyane Wade, J-Rich balance de nouveau un match 4 étoiles, avec 44 points à 17/26, 6 rebonds et 3 passes, pour arracher la victoire 111 à 106. Les Warriors ont renversé les futurs champion NBA dans leur antre. Certes, cette performance est noyée dans le marasme qui entoure la franchise cette année là, mais elle est pour nous l’occasion du bel athlète qu’était Richardson. Un joueur spectaculaire, très proche du All-Star Game, mais finalement peu reconnu…
10 ans plus tard, J-Rich vient de prendre sa retraite, et les Warriors sont l’équipe à battre en NBA. Bien remis de leurs 12 années sans Playoffs, les Guerriers version Curry ont d’ores et déjà marqué l’histoire de la Ligue de très nombreuses façons avec en tête le titre de 2015 et le bilan record. L’arrivée de Kevin Durant fait de l’équipe d’Oakland les grands favoris pour le titre, avec une concentration de talents peut-être jamais égalée dans l’histoire de la NBA… Elles sont bien loin les années de lose !
Source image : Source : basketball.realgm.com