Chauncey Billups n’approuve pas le plan des Sixers : “Qui va apprendre aux jeunes à agir comme des pros ?”

Le 29 juil. 2016 à 02:48 par Bastien Fontanieu

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Avec un effectif bourré de talent et de potentiel mais pas de véritable vétéran pour encadrer le tout, les fans des Sixers peuvent être excités pour l’avenir sauf qu’un aspect fondamental manque actuellement : un daron, qui puisse taper sur les doigts des petits quand ça ne va pas.

Question du jour, bonjour. Quel est le point commun entre Nerlens Noel, Joel Embiid, Richaun Holmes, Nik Stauskas, Jerami Grant, Hollis Thompson, Robert Covington, Jahlil Okafor, T.J McConnell, Kendall Marshall, Ben Simmons, Timothé Luwawu et Dario Saric ? Certes, ils devraient normalement tous jouer sous le même maillot la saison prochaine, mais creusez un peu plus. Non ? Personne ? Voici la réponse : ils sont tous nés après la chute du mur de Berlin, ce qui leur donne donc un âge allant de 20 ans à… 25 ans maximum, et c’est ce qui fait notamment grincer les dents de nombreux fans de la franchise, en plus de Chauncey Billups qui était au micro de Sirius XM Radio récemment. L’ancien, justement respecté lorsqu’il jouait pour sa simple présence en tant que leader dans un vestiaire, a du mal avec le plan mis en place par les Sixers. Certes, le talent est bien là et il y aura de quoi se régaler lors des prochains mois, cependant un développement solide et durable peut difficilement avoir lieu dans un cadre où aucun daron n’est présent, ce qui est plus ou moins le cas à Philly. Car entre Sergio Rodriguez, Gerald Henderson et Jerryd Bayless, il y a de quoi raconter de belles histoires mais pas de quoi en faire un bouquin historique. Seul Carl Landry, aujourd’hui âgé de 33 ans, pourrait remplir ce rôle mais cela n’empêche pas Billups d’avoir de vraies inquiétudes concernant la suite des opérations en Pennsylvanie, entamées dans un tanking initialement massif.

J’aurais vraiment beaucoup de mal à être là-bas, et si c’était le cas ce serait très peu de temps, mais ce n’est que mon avis. Maintenant, les effets long-terme de cette stratégie ? Pour moi, vous avez certes des gars comme Ben Simmons, Joel Embiid, tous ces jeunes joueurs bourrés de talent, mais qui va leur apprendre les choses ? Qui va apprendre à ces jeunes à agir comme des pros ? Qui va leur dire de venir bosser dur tous les soirs ? Qui va les responsabiliser, lorsqu’ils vont se retrouver fatigués mais pas blessés ? Qui va leur dire que tout le monde joue en serrant les dents, et qu’il faut continuer à bosser ? Qui va remplir ce rôle-là ? Parce que, s’il n’y a personne pour le faire sur leurs 3 à 5 premières saisons professionnelles, cela donnera le ton pour le reste de leur carrière s’ils ont la chance d’en avoir une de longue durée. C’est sur ce point précis que j’ai quelques inquiétudes et m’inquiète pour la génération à venir.

Le sujet soulevé par Chauncey est – sans surprise – aussi pertinent qu’intéressant, et il crée encore de nombreuses disputes dans les coulisses de la Ligue. Un vétéran, pour dessiner l’image actuelle qui existe chez la majorité des managers de la Ligue, c’est assez coûteux, cela prend de la place dans la rotation et c’est moins athlétique qu’un copain qui a 10 ans de moins. Et quelque part, d’un pur point de vue développement, il est vrai qu’entre un jeune de 21 ans qui possède un beau potentiel et un vieux de 38 balais qui est sur le point de claquer la porte derrière lui, on est naturellement tentés de vouloir miser sur le premier client. Sauf que plus d’une fois par le passé, et on l’a vu dans chaque reconstruction intelligemment abordée, des franchises ont réussi à réaliser une transition fabuleuse en entourant leurs jeunes de joueurs expérimentés et qui assurait les bases de leur quotidien, tandis que d’autres projets (coucou Minnesota) ont mis plus de temps à se lancer à cause du manque de grandes gueules. C’est pour ça, d’ailleurs, qu’on ne peut sous-estimer la présence d’un Udonis Haslem à Miami, d’un Zaza Pachulia lorsque les Bucks ont cartonné il y a deux ans, d’un KG chez les Wolves ou d’un Luol Deng fraîchement signé aux Lakers. La production numérique n’est peut-être pas bandante, par contre l’ambiance de groupe et le professionnalisme des petits est assuré pour les années suivantes. Et là-dessus, les Sixers avaient visé juste en offrant une pige à Elton Brand l’an dernier, mais cette saison on a également du mal à faire de Carl Landry un véritable vétéran : certes, il a les années derrière lui, mais les accomplissements individuels comme collectifs sont assez limités.

Certains pointaient d’ailleurs cet aspect il y a déjà un an, lorsque Jahlil Okafor se retrouvait ciblé dans les rues de Boston. Que cela puisse arriver à tout le monde ? C’est évident. Mais quand vous vous prenez une soufflante de la part d’un multiple All-Star le lendemain matin, ça reste dans le crâne pendant une semaine, un mois, un an et pour pas mal de jeunes une carrière entière. En espérant donc que Brett Brown puisse faire de son mieux, et que Colangelo lui offre un patron de vestiaire car ce type d’impact est inestimable.

Source : Sirius XM Radio

Source image : Metro


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