L’équipe de France a ce qu’elle voulait : 40 minutes pour aller à Rio, le match… d’une génération ?

Le 10 juil. 2016 à 12:09 par Bastien Fontanieu

Ce dimanche, l’équipe de France jouera son ticket pour les Jeux Olympiques de Rio, mais pas seulement. Cette finale est aussi de la plus haute importance pour transmettre la torche, d’une génération à une autre.

L’amertume de septembre dernier est encore là, presque palpable. Entre deux ou trois blagues autour du 17 septembre 2015, date maudite dans le basket français à cause d’un barbu dont le nom commence par Ga et finit par sol, la mission était entourée au marqueur rouge, par tous ceux qui avaient vécu cette peine à Villeneuve d’Ascq. Celle d’avoir évidemment réalisé un beau parcours, vu l’engouement du pays autour de la balle orange, mais de ne pas avoir pu terminer en finale et ainsi assurer sa place automatique aux olympiades brésiliennes. Comme le disait Tony, d’ailleurs, dans le vestiaire, avec un énième message exemplaire signé par le patron de l’EDF, les Jeux sont à des kilomètres au-dessus de toute autre expérience sportive, même après avoir remporté 4 bagues chez les Spurs. Et breloque de bronze autour du cou, Parker donnait rendez-vous à ses gars en juillet, sur ce foutu TQO auquel la France devait obligatoirement participer : on va y aller, on va faire le boulot, et on va repartir des Philippines avec notre billet pour Rio. Aujourd’hui ? L’armée dirigée par Vincent Collet a validé 75% de son objectif, en remportant 3 de ses 4 rencontres en une semaine. Il ne reste donc plus qu’une marche, la plus difficile et intense, car la pression sera bien là sur les épaules de Boris et compagnie.

Et cette pression justement, elle sera là pour plusieurs raisons. Celle, déjà, de partir en grand favori sur ce match, un statut qui faisait généralement peur à l’EDF depuis des années mais a pris quelques claques depuis l’Euro slovène de 2013. Celle, surtout, de voir une génération dorée jouer 40 minutes ensemble, afin de réaliser un rêve commun : partir sur une dernière aventure olympique, et tenter de jouer l’armée américaine histoire de planter une cerise tricolore sur le gâteau. La défaite ce midi ? Un scénario catastrophe, qu’on souhaite impérativement éviter. Car celle-ci signifierait le départ du trio Parker – Pietrus – Gelabale sur un revers tragique en Asie, à quelques minutes d’un ticket olympique. Car celle-ci nous laisserait un souvenir qu’on ne veut même pas concevoir, celui du plus grand basketteur français de l’histoire, tête baissée et regard vide, conscient que son aventure sous le maillot bleu ne se terminerait pas dans la plus grande compétition qui existe au monde. Non, non, non, c’est mort. On ne peut imaginer un tel boulot effectué depuis des années, une telle ascension dans les résultats en équipe nationale, pour finir dans les mains de Canadiens qu’on respecte certes mais n’ont pas à prendre notre place. Arrogance ? Oui, et il en faudra d’ailleurs, afin de réaliser la performance idéale. Cette confiance de tout un groupe envers ses capacités, comme on l’a vu sur le dernier match face à la Turquie, Thomas Heurtel allant même claquer son petit dunk histoire de tamponner le bel effort des Bleus sur leur demi-finale. Le plus gros du boulot a été réalisé, mais il reste encore une marche à monter : la plus grande, la plus dure, mais aussi la plus belle.

Bien plus qu’une histoire de Jeux Olympiques, cette finale du TQO est aussi l’occasion d’offrir à des cadres légendaires une fin en apothéose. Pour Mike, pour Flo et pour Tony : 40 minutes sans rien lâcher, pour tout donner, et valider la promesse faite il y a quelques mois, la médaille autour du cou. L’équipe de France aux Jeux Olympiques, une obligation pour toute une génération.

Source image : FIBA


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