Trust The Process : enfin une Draft qui donne espoir chez les Sixers
Le 02 juil. 2016 à 19:04 par Sebastien
“Trust the process”, le slogan des Sixers durant ces misérables dernières saisons, commence enfin à prendre son sens. Si les Sixers ne sont pas devenus des prétendants à la conférence Est (il faudra encore patienter quelques saisons), ils ont accompli leur premier pas dans cette direction durant la Draft. Analysons donc celle-ci, et les transferts qui pourraient s’opérer avant le début de la saison prochaine à Philadelphie.
Avec le premier pick, les Sixers ont drafté la star de LSU Ben Simmons. Celui qui est comparé à LeBron et Magic a réalisé une très bonne saison sur le plan individuel à LSU. Avec 19.2 points, 11.8 rebonds, 4.8 passes décisives et 2 interceptions en moyenne par match, il s’est rapidement imposé comme le meilleur joueur individuel de la NCAA. Sa vision de jeu est au-dessus du lot et son physique imposant lui permet de jouer et défendre quasiment tous les postes. Ses seuls points faibles sont un shoot assez irrégulier, même si la mécanique n’est pas foutue, et un certain manque de motivation et de leadership. Cependant, Ben Simmons reste clairement le joueur le plus proche d’une future superstar que les Sixers aient drafté ces 5 dernières années et son potentiel énorme lui permet de devenir la pièce maîtresse de cette équipe dès aujourd’hui. Merci Hinkie !
Avec le 24e pick, les Sixers ont drafté le frenchie Timothée Luwawu. Alors que les rumeurs parlaient d’un transfert avec les Celtics pour obtenir le meneur Kriss Dunn, Colangelo a décidé d’acquérir le swingman de Mega Leks (Serbie). Son mélange de capacités athlétiques et de toucher derrière la ligne a 3pts est exactement ce dont les Sixers avaient besoin. S’il a encore besoin de développer son jeu en 1 contre 1 et prendre quelques kilos avant de pouvoir avoir un réel impact, ses talents défensifs, offensifs et athlétiques font de lui un joueur parfait pour cette équipe qui avait désespérément besoin d’un swingman de haut niveau. En fonction de son adaptation à la NBA, Luwawu pourrait s’avérer être le “steal” de cette Draft.
Pour le 3e et dernier pick des Sixers dans le premier round, c’est Furkan Korkmaz que Philadelphie a sélectionné. Korkmaz est un arrière shooteur turc de 18 ans. Tout comme Luwawu, Korkmaz est une gâchette athlétique qui a été sélectionnée pour aider à écarter le jeu, jusqu’à maintenant trop centré sur les intérieurs Okafor et Noël. À 2m03, Korkmaz a la taille requise et offre un grand potentiel s’il arrive à rejoindre puis s’adapter à la NBA. C’est un joueur qui peut immédiatement intégrer la rotation des Sixers et pourrait très bien finir la saison dans le 5 de départ. L’ancien coéquipier de Dario Saric sera donc un joueur à regarder de près la saison prochaine.
Si le pick le plus important est bien sûr Simmons, les Sixers ont réalisé un réel coup de maître en draftant Luwawu et Korkmaz en dehors du top 20, alors que les deux étaient pronostiqués dans la loterie par de nombreux experts. La Draft 2016 est de loin la plus importante et la plus réussie pour les Sixers qui ont non seulement acquis leur franchise player Ben Simmons mais ont aussi enfin commencé à remplir le reste de leurs besoins en draftant un arrière et un ailier qui pourraient tous deux avoir un grand impact. Malgré le succès de cette cuvée, nous savons tous qu’il reste encore énormément de points faibles chez les Sixers. Le poste de meneur est dépourvu de vrai talent, les postes d’arrière et d’ailier ne peuvent pas être attribués directement à Luwawu et Korkmaz, et il manque la présence d’un ou plusieurs vétérans pour guider ces jeunes.
Analysons donc ce que les Sixers pourraient faire cet été dans la free agency pour remédier à ces lacunes. La priorité pour Colangelo cet été doit être le poste de meneur. Si Ish Smith et Isaah Canaan sont compétents, le premier a décidé de rejoindre les Pistons et le second n’est pas des solutions à long terme. Malheureusement, les meneurs de très bonne qualité sont rares et ceux qui sont prêts à venir à Philadelphie le sont encore plus. La recherche d’un meneur se limite donc a deux premières solutions. La première serait un transfert avec les Rockets : Philadelphie enverrait Nerlens Noël, Robert Covington et un draft pick en échange de Patrick Beverly et Trevor Ariza. Ce transfert permettrait aux Sixers de libérer un peu de place à l’intérieur tout en recevant un meneur de qualité et un ailier shooteur vétéran. Brian Colangelo a déjà expliqué qu’avec Simmons, qui peut monter la balle ‘à la LeBron’, les Sixers ne seraient pas à la recherche d’un meneur traditionnel. Patrick Beverley est un gros défenseur et est déjà habitué à ne pas monter la balle puisque Harden s’en charge à Houston.
La deuxième solution serait un transfert avec les Suns pour Eric Bledsoe. Ici encore, les Sixers devraient se séparer de Noël ou Okafor et d’autres joueurs ou picks, mais Bledsoe est un meneur de niveau All Star quand il n’est pas blessé, et est clairement un des meilleurs meneurs à aller chercher. Pour les postes d’ailier et d’arrière les Sixers peuvent déjà oublier DeRozan ou Batum qui ont prolongé dans leur contrée, mais il reste encore de nombreuses solutions en free agency. Terrence Ross serait un bon arrière qui pourrait faciliter la transition pour Luwawu et Korkmaz. Si les Sixers décidaient de dépenser gros, Ryan Anderson et Dion Waiters seraient des choix logiques. On entend aussi parler de contrat max pour Harrison Barnes, mais la probabilité que ce dernier soit intéressé reste extrêmement faible.
Maintenant que la franchise a vraisemblablement trouvé sa superstar, que pouvons-nous espérer voir la saison prochaine ? La priorité des Sixers devrait être de trouver le rôle exact de Simmons. Il devrait vraisemblablement commencer au poste 3 mais, tout comme LeBron, il jouera partout sur le terrain puisqu’il montera la balle et jouera souvent point-forward. La santé d’Embiid sera aussi un élément clé de cette saison prochaine. En effet, l’intérieur camerounais, qui n’a toujours pas joué une seule seconde sous le maillot de Philadelphie, a repris les entraînements 5 contre 5 et devrait être prêt pour le début de la saison. S’il reste en forme et joue aussi bien qu’à Kansas, les Sixers pourraient se retrouver avec deux stars à la fin de la saison prochaine, et une barre des 30 victoires qui leur permettrait de ne pas finir derniers de la Conférence Est (coucou les Nets) !
Les Sixers sont peut-être à une ou deux saisons des Playoffs, mais l’espoir refait surface à Philly. Et après avoir passé les dernières campagnes à en perdre match après match, c’est un luxe de pouvoir entamer la prochaine avec le sourire. Finalement, le Process a une assez bonne gueule… pour le moment.
Source image : USA Today Sports