Tristan Thompson lance sa chaîne de tuto, épisode 1 : “comment justifier son contrat”

Le 21 juin 2016 à 15:27 par Francois M

Quand il s’agit de faire le sale boulot, bousculer les peintures, et moissonner au rebond, Tristan Thompson est le parfait soldat, avec son jeu physique, son envie, et son quintal made in Canada.

Essentiel dans la première victoire de Cleveland et monstrueux dans les Games 5 et 6 quand son équipe était dos au mur, le numéro 4 de la Draft 2011 a justifié pourquoi les Cavaliers l’avaient resigné, et a balayé en une série les moqueries sur son contrat. Les Cavs ont construit un système de jeu basé autour de LeBron James, avec Kyrie Irving dans le rôle du feu follet, et Tristan dans celui de l’éboueur. Une armée de soldats au rôle bien défini, au service d’un LeBron présent dans tous les domaines. Et l’été dernier, “l’ailier de puissance” en provenance du Canada venait de signer un contrat taille All-Star de 82 millions sur 5 ans, alors que la franchise venait quelques semaines plus tôt de lâcher 110 millions sur 5 ans au titulaire du poste, Kevin Love. On s’interrogeait alors sur le potentiel braquage que cela représentait : certes, Thompson était et est un formidable energizer, un rebondeur d’élite, et même le meilleur gobeur offensif à son poste. Certes, Tristan venait de sortir des Playoffs en quasi double-double et surtout d’une série de Finales au-delà des attentes pour épauler et gagner le respect d’un LeBron privé de ses lieutenants. Cependant, son jeu d’attaque se résumait à quelques dunks et des miettes récupérées sous l’arceau, et sa défense, bien que correcte, était limitée par une taille et une envergure en dessous des standards NBA. Sa capacité à jouer au poste 5 à côté de Love interrogeait. De plus, poser ses 82 millions et 110 kilos sur le banc revenait à écrire “surpayé” sur son maillot. Bref, on se demandait si Cleveland ne venait pas de plomber sa précieuse marge salariale en re-signant l’intérieur au short taille Barkley.

Seulement voilà, après une saison solide en sortie de banc, avec près de 8 points et 9 rebonds en seulement 28 minutes, Thompson nous a refait le coup de l’an dernier en Finales. Il a fait durement payer le small ball des Warriors en moissonnant au rebond offensif -plus de 4 de moyenne-, tout en apportant sa mobilité de l’autre côté du terrain. En effet, il a participé activement à l’entreprise de lancers de parpaings des Splash Brothers, qui ont cumulé un joli 9/29 assaisonné de 7 pertes de balles quand le bûcheron défendait sur eux après écran.  Alors que Kevin Love attendait le Game 7 pour se rappeler qu’il est l’un des meilleurs rebondeurs de la ligue, Thompson s’arrachait sur chaque possession pour alimenter en secondes chances le festival offensif de LeBron et Kyrie. Il a d’ailleurs fait plus que compenser l’absence de Kevin Amour au Game 3 en réalisant un bon gros double double avec 14 points et 13 rebonds, et en montrant à Tyronn Lue que son apport est une des clés de la série. Impressionnant d’intensité dans la victoire du Game 5 à l’Oracle, il s’est même permis au Game suivant d’ajouter à sa moisson habituelle 15 points en mode “perfect” dont 5 gros dunks pour marquer sa domination sur la raquette des Warriors, en passant le bonjour à tonton Draymond. En bref, une série XXL pour un contrat de même taille. Quand  ̶L̶e̶B̶r̶o̶n̶ ̶J̶a̶m̶e̶s̶ les Cavaliers l’ont resigné, ils connaissaient son apport : un Iron Man lancé sur une série de 411 matchs consécutifs, un rebondeur d’élite et une intensité de tout instant. Un joueur n’ayant pas besoin du ballon pour impacter le match, et dont le placement et les coups de short dans la raquette épuisent les intérieurs adverses qui doivent déjà composer avec les pénétrations de LeBron et Kyrie. Le gars que t’as pas envie de jouer, qui va te bousculer, sanctionner la moindre de tes inattentions et faire répéter “box out” à ton coach à chaque temps mort. Un talent bien moins visible que celui de son Big Three, mais complémentaire à celui-ci.

Tristan Thompson ne sera très probablement jamais All-Star, n’aura jamais l’impact de certains mecs draftés après lui, et n’a pas le talent de certains joueurs moins bien payés. Mais il vient de justifier le montant de son contrat en sortant une série de col bleu ultime, au service des talents purs que sont Kyrie et LeBron. Un joueur à l’ancienne, s’épanouissant et excellant dans son rôle. On sait que ce genre de col bleu est essentiel quand on veut aller cueillir un titre, et le bûcheron vient de poser un argument gros comme un trophée pour son augmentation de salaire. 

Source Image : page Facebook de Tristan Thompson
Source stats : http://espn.go.com/blog/statsinfo/post/_/id/120082/tristan-thompson-the-real-mvp