Profil Draft 2016 : Kris Dunn, à lui le titre honorifique de meilleur meneur de la cuvée ?

Le 17 juin 2016 à 17:17 par David Carroz

Alors qu’il était annoncé comme un lottery pick potentiel l’an dernier, Kris Dunn avait préféré progresser un an de plus à Providence. Un pari qui pouvait paraitre risqué pour un joueur qui a déjà connu quelques pépins physiques à l’épaule, mais qui aujourd’hui porte ses fruits. En effet, c’est au minimum le Top 10 qui devrait lui ouvrir ses portes dans quelques jours.

Profil

> Âge : 22 ans. Né un 18 mars. Tiens, on a déjà vu ça il y a peu avec Skal Labissière et on en revient au même : avoir vu le jour lors de l’anniversaire de Brian Scalabrine est un honneur.

> Position : Meneur.

> Equipe : Providence. Les derniers venus des Friars sont Marshon Brooks et Bryce Cotton. Et ça vous fait rêver.

> Taille : 1 mètre 93. Grand pour un poste 1.

> Poids : 93 kilos. Et solide en plus.

> Envergure : 206 cm. Sans oublier de longs bras.

> Statistiques 2016 : 16,4 points à 44,8% dont 37,2% du parking, 5,3 rebonds, 6,2 passes, 2,5 interceptions et 2,5 balles perdues en 33 minutes

> Comparaison : On a pu lire ici et là du John Wall, Jordan Clarkson, ou Devin Harris. On trouve plutôt de notre côté des similitudes avec Emmanuel Mudiay et Rajon Rondo.

> Prévision TrashTalk : un Top 10 sans aucune discussion possible, le spot 5 pour aller titiller Ricky Rubio à la mène des Wolves pourrait même lui être promis.

Qualités principales

#Profil physique

Avec 1m93 pour 93 kg, Kris Dunn ne va pas avoir de mal à regarder droit dans les yeux les meneurs NBA en ce qui concernent le physique, bien au contraire. Il dispose ainsi d’une carrure d’élite pour un point guard, même parmi les pros puisque sa silhouette est de l’acabit de celle de John Wall. De la taille donc, du muscle, et une belle envergure, autant dire que toutes les cases sont cochées pour la partie physique, surtout si on ajoute sa vitesse et sa force. Cela lui permet de prendre le dessus sur ses adversaires puisqu’il sait se servir de ce gabarit, soit pour jouer en transition – en donnant du rythme – soit en démarrant vite pour couper vers le cercle, soit pour attaquer ce dernier. Il faut dire que l’ancien de Providence décolle bien, même dans les espaces restreints.

#Potentiel défensif

Avec un tel profil physique, Kris Dunn dispose d’une base solide pour être un défenseur de qualité et il lui faudra le prouver. Rapide sur ses pieds, bon dans ses déplacement, costaud et disposant d’une belle envergure, il devrait pouvoir défendre sur les poste 1 et 2 en NBA, voire même sur certains ailiers. Une polyvalence qui va forcément plaire. Il faut dire qu’il est assez rapide pour contenir les pénétrations des meneurs plus petits et censés être plus vifs, tout en se montrant suffisamment solide pour couper les drives qui arrivent depuis l’aile, son allonge lui permettant d’être présent au contraire ou du moins gêner les shoots adverses. Il évite bien les écrans pour harceler le porteur de balle. Enfin, Kris Dunn est également un bon intercepteur avec de l’instinct pour couper les lignes de passe, comme en attestent ses 3 steals par 40 minutes qui le placent numéro de la cuvée 2016 dans ce secteur.

#Playmaker

Quand on récupère un meneur, on cherche à voir s’il sera capable de driver une équipe et à créer du jeu. Si la première partie demande confirmation en terme de leadership, la seconde est actée, Kris Dunn étant un très bon playmaker avec ses 7,5 passes en 40 minutes. Il joue vite certes, mais possède une bonne vision du jeu pour distribuer la gonfle. Cet amour de la vitesse se ressent tant il pousse le tempo et accélère dès qu’il le peut pour donner plus de rythme à son équipe en contre attaque, situation dans laquelle il sait créer du jeu et servir ses compagnons. Il utilise cette vitesse et sa taille pour perforer les défenses avant de ressortir la balle ou servir l’intérieur qui suit son mouvement, en particulier sur des lobs pour lesquels il dispose d’un bon toucher. Mais sur des attaques plus posées, Kris Dunn est aussi capable d’offrir de bons ballons. C’est le cas sur pick and roll où il sait prendre la décision qui s’impose pour transmettre la baballe soit au joueur qui roule, soit à celui qui pop ou encore en misant sur le shooteur à l’opposé.

#Capacité à scorer

Si Kris Dunn est encore un mec très brut dans son scoring dont l’efficacité doit s’améliorer, il possède tout de même du talent. Par exemple en isolation, secteur pour lequel il ne plante pas en abondance, mais où il sait se créer de l’espace pour shooter. Une bonne base. Difficile à contenir grâce à son matos physique, sa rapidité et son agilité, il est imprévisible pour ses adversaires, entre force et vitesse. Ce qui lui permet d’être agressif et explosif sur son premier pas, avec ensuite un bon contrôle du corps pour aller placer des side steps à la D-Wade. En ce qui concerne le parking, il n’a pas encore pris un abonnement à l’année mais il le squatte avec de plus en plus d’assiduité, son adresse étant en progrès avec 37,2% cette saison. S’il n’est pas un sniper, il est capable d’envoyer la sauce, en particulier sur pick and roll quand l’adversaire passe sous l’écran, disposant même de la distance NBA dans les pattes sur catch and shoot.

Défauts majeurs

#Jeu offensif à affiner

On vient d’en parler et il faut insister là-dessus : le jeu offensif de Kris Dunn est encore à polir pour le faire rentrer dans le moule NBA et surtout pour l’épurer de ses nombreux défauts qui pourront coûter cher. Alors qu’il a déjà 22 piges et tandis que les meneurs ont tendance à se calmer à cet âge, il continue d’être dans le speed et à toujours essayer d’accélérer le jeu, manquant de feeling pour celui-ci. En oubliant de garder le contrôle en voulant trop en faire, on peut vite se retrouver dans l’embarras en s’emmêlant les pinceaux. Avec un taux de turnovers élevés, il montre que la maitrise n’est pas encore son point fort, entre passes à des coéquipiers qui ne sont pas libres ou des mains glissantes en tentant des dribbles pas toujours d’une grande utilité. Envoyer une no-look pass ou tenter un crossover lorsque c’est inutile au lieu d’assurer avec un geste simple, ça amuse certes la galerie en NCAA, mais en NBA, ça sera Shaqtin a Fool et retour sur le banc. Si on ajoute ses mauvais choix on shoot, lui qui abuse de jumpers qui ne sont pas son point fort, on commence à froncer les sourcils, encore plus lorsqu’il les prend sans équilibre ou alors en étant contesté. Même constat sur les briques qu’il balance du parking en shootant de bien plus loin que la ligne des 3 points – même NBA – alors que son adresse – correcte certes – n’est pas celle d’un sniper. Enfin, dernier rictus de notre part lorsqu’un dragster comme lui galère pour finir au cercle, cherchant le panier de façon trop compliquée au lieu – là encore – d’assurer le coup.

#Un geste au tir qui craint

Le principal souci pour Kris Dunn au niveau du shoot et certainement la raison pour laquelle il est encore capable d’arroser de loin malgré ses progrès vient de sa gestuelle mal établie. Sa mécanique n’est pas la même d’un tir à l’autre, ce qui est tout de même assez problématique et peut tourner au concours de lancer de brique. Sur ses jumpers, il bouge énormément et son équilibre est pour le moins précaire quand il décolle. Et lorsqu’il atterrit, il est à la ramasse. De telles faiblesses dans sa gestuelle se retrouvent sur la ligne des lancers-francs où il ne brille point par son adresse.

#Discipline en défense

En plus des questions qui peuvent exister dans le secteur offensif pour Kris Dunn, d’autres soucis sont soulevés en défense. Il faut dire que le meneur aime les paris qui consistent à se jeter pour intercepter le ballon, et ceux ci ne sont pas toujours payants. Ils peuvent même plutôt couter chers à ses coéquipiers qui se retrouvent bien dans la mouise pour rattraper son absence. Toujours au rayon des bouses qu’il peut réaliser en essayant de réaliser des steals à tout va, notons un grand nombre de fautes. Quand on tente sans arrêt de voler le ballon des mains de l’adversaire, et bien on peut facilement lui toucher ses paluches et voir l’arbitre siffler. Alors qu’il dispose d’un matos physique qui doit faire de lui un défenseur d’élite, il n’est pas toujours concentré et n’exploite donc pas à fond ce qui devrait être une force. Au final on reste d’une sur une impression mitigée due à un manque de constance et de discipline. Il faudra faire bien mieux en NBA.

Conclusion

Si Kris Dunn ne délogera pas Ben Simmons et Brandon Ingram aux deux premières places de la Draft, tout reste ouvert ensuite pour lui. Surtout si les Celtics décident de trader le troisième choix. Pour les franchises qui cherchent un meneur d’avenir, vous savez vers qui vous tourner, le petit gars de Providence ayant les moyens de finir au minimum comme un titulaire solide en NBA.

Source image : Mark L. Baer | USA TODAY Sports Images


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