Les notes du Game 4 des Finales : Iggy et maintenant
Le 11 juin 2016 à 08:26 par Simon Capelli-Welter
En direct du Q Sofa Canapé où la vue était imprenable sur l’écran d’ABC, les notes ont été distribuées pour tous les protagonistes de ce Game 4, qui a vu les Warriors s’envoler, Cleveland désoeuvré. Hop hop hop, tout le monde en rang : c’est l’heure du conseil de clash.
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Cleveland Cavaliers
Kyrie Irving (6) : À nouveau très adroit en début de match, il a donné le ton d’entrée de ce match longtemps serré. Clairement plus à l’aise dans le nouveau spacing des Cavs avec LBJ en 4, Kyrie a joué juste en même temps que régalé la chique. 16pts, 3asts & 0 TOs à la mi-temps. En deuxième, il a enchaîné pour offrir un duel avec Curry de toute beauté. 34 pions à la fin, meilleur marqueur des siens. Reste qu’il a perdu le fil en défense quand les Dubs ont accéléré, et sans doute la finale dans le même mouvement. Frustrant.
J.R Smith (4) : Naïf en défense. Voire mauvais, il faut bien l’avouer. Quelque ficelles pour faire joli, mais surtout le geste de la soirée, en venant calmer James quand Green l’a fâché tout rouge. Et quand JR vient te dire de réfléchir, ce n’est plus l’hôpital qui se fout de la charité, c’est DSK qui donne des leçons de chasteté.
Richard Jefferson (4,5) : Précieux et utile, en bon vétéran. Mais limité, forcément. De la défense, des fautes, ok, mais il aurait fallu qu’il trouve la machine à remonter le temps pour empêcher les Cavs de paumer.
LeBron James (5,5) : Une intensité défensive de tous les instants, notamment sur Dray, mais discret voire limite effacé offensivement. Le Roi a sans doute trop cherché à faire jouer ses pions, pardon, ses coéquipiers. 7 points à la pause, son plus petit total des PO. Après, vu le nombre de points qu’il a provoqué, on ne peut pas non plus tout lui reprocher. James a retrouvé un shoot en troisième, avant de tomber dans l’iso et le raté au pire des moments. Le lancer manqué qui aurait pu remettre les Cavs à moins cinq dans les ultimes instants restera sans doute le symbole de cette campagne, une nouvelle fois inachevée pour le Roi maudit. À 3-1 contre lui, sa légende est en jeu s’il ne veut pas finir à 2-7 en finales…
Tristan Thompson (6) : Le meilleur éboueur de la ligue ? Pas impossible. 4 rebonds offensifs rien qu’au premier quart-temps. De la défense, et ce même sur Stef quand ça switchait. Seulement, le jeu des nouvelles rotations du Land a limité son temps de jeu, au plus grand bonheur des Warriors.
Iman Shumpert (3) : Un petit jumper par-ci, de la défense par-là. Mais des erreurs, des errements et trop d’hésitations. Le mec s’est presqu’autant cherché sur le terrain que capillairement parlant. Bref, toujours pas au niveau attendu et suffisant pour peser en finales NBA. Shumperdant.
Kevin Love (5,5) : Gentiment ovationné à son entrée pour TT à 5 minutes de la fin du premier, il s’est retrouvé placé sur Iggy en défense, où il a tout fait pour s’appliquer, comme en témoigne cette excellente contestation sur Barnes après un switch. Cette nuit, l’amour s’est fait violence. Un plaisir quand il est comme ça, et une vraie plus-value pour Cleveland, malgré ses limites en défense. Mais c’était sans doute trop tard pour trouver sa meilleure utilisation…
Channing Frye (4) : Le sauvetage du match sur cette action ligne de fond. Et puis voilà. Dix minutes, 1 shoot tenté, deux fautes.
Matthew Dellavedova (-) : Franchement trop peu utilisé (même pas 5 minutes) pour être noté. Sa dureté aurait peut-être fait du bien aux siens pour endiguer la vague Warriors, on ne saura jamais. On a même le droit d’en douter.
Timofey Mozgov, James Jones, Mo Williams et Dahntay Jones : Non notés. Bientôt en vacances.
Tyronn Lue (3) : Son boulot du jour était de trouver comment utiliser Love en sortie de banc. Comme en alignant un 5 Irving-Smith-Shump-Love-TT pour les deux dernières minutes du premier quart-temps sans James donc, ni prendre l’eau. Pas mal. Mais Lue s’est perdu dans ses rotations en troisième quart-temps, pendant que Steve Kerr, lui, pianotait merveilleusement sur son banc. Et dans le quatrième, quand il était encore temps, Tyronn n’a pas su redonner le sens de la construction aux siens, laissant les shoots forcés et isolés s’enchaîner. Sans doute là que cette finale s’est jouée. Son sort aussi ?
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Golden State Warriors
Stephen Curry (6,5) : S’il a mis un peu de temps à se trouver, il était concentré, motivé, limite énervé. Bref, enfin une attitude digne d’un MVP à l’unanimité, et ce, dans l’adversité. Et comme par hasard, il a retrouvé sa confiance au meilleur moment. Quand il fallait gagner, et prouver. C’est quand le jeu devient dur que les durs deviennent bons, comme le dit le dicton. Des shoots de loin, des drives, quelques passes foirées mais une présence constante et usante pour l’adversaire. De cerise sur le gâteau, il a su se faire principal ingrédient de la cuisine des Warriors.
Klay Thomspon (6) : 2 fautes rapides. Cependant, Klay s’est appliqué à bien attaquer le cercle. Et à défendre comme un chien, comme toujours, contestant même à James le chemin du cercle. Ensuite, Klay a retrouvé la voie du splash en même temps que son petit copain. Alors, les Cavs ont commencé à regarder le trophée de loin.
Harrison Barnes (6) : Défendu par RJ, il a donné le change en début de rencontre avant de se montrer un peu trop effacé offensivement. Mais HB est tellement précieux en défense comme au rebond. Et clutch avec ça, pour ne rien gâcher. Harrison Max ; les Warriors vont devoir payer s’il veulent garder leur armée au complet.
Draymond Green (7) : A fait tourner en attaque, même s’il s’est montré maladroit une fois encore au moment de convertir ses positions. Et en défense, pfff, la messe.Plus-que-parfait dans l’activité. Des bras, des jambes, du fessier, de la bouche, de partout. Un moteur de Boeing. Green a même réussi à faire sortir le Roi des ses gonds. Rien que pour ça, il se place comme un candidat crédible au titre de MVP des finales. Draymond Grand.
Andrew Bogut (5) : Vite sorti, inutile et dépassé en début de match. Remis en selle au début de la seconde mi-temps, Bogut a mis un contre sur TT qui a permis un trois-points de Klay en transition, GS revenant alors à deux points. De vraies bonnes minutes pour l’Australien, qui correspondent, comme par hasard, au run décisif des siens.
Andre Iguodala (7,5) : Premier remplaçant entré en jeu, histoire que GS joue petit pour rêver plus grand. Adroit, intelligent, complet, motivé comme jamais. De la grosse défense sur James quand les match-ups le permettaient. De la lecture de compet, et une merveille de jeu sans ballon. En somme, Dre a joué comme un MVP des finales, tout en étant remplaçant. Vous connaissez la chanson aussi bien que lui. Une sorte de LBJ du pauvre pour les Warriors, ce qui est un sacré luxe pour les champions sortants.
Shaun Livingston (4,5) : Bof. A même raté un shoot en tête de raquette, lui qui a construit sa carrière là-dessus, et sur ses lectures de jeu.
James Mc Adoo (5) : La surprise du Steve. Entré en jeu pour rester petit, mobile et actif, comme lui. Leader des Warriors en +/- à la mi-temps avec +2. Ensuite, les Dubs ont accéléré, et on ne l’a plus revu, sauf sur un drive de James où il a pris le vent.
Festus Ezeli (-) : Du travail sous le cercle le temps d’une minute.
Alejandro Vareajeo (6) : Entré au milieu du troisième. Un joli flop et du rebond offensif à la chaîne, permettant ainsi une possession de 70 secondes pour les Warriors. Décisif, mine de rien, contre ses anciens copains.
Marreese Speights (-) : Six seconde pour lui. Même pas le temps de shooter.
Leandro Barbosa et Ian Clark : Pas vus pas pris, donc non notés.
Steve Kerr (7) : Tintin a tenté un coup avec l’entrée de McAdoo. Payant. Frustré (et il y avait de quoi) toute la première mi-temps, il a dû exploser une nouvelle ardoise à la mi-temps, mais dans l’intimité du vestiaire cette fois. Ensuite, Stevie K a fait confiance à son banc, reposant ses stars et surtout Curry au meilleur moment. Résultat ? Un 12-1 au meilleur des moments, et une équipe de Cleveland clairement dépassée par autant de vitesse, fraîcheur, activité et lucidité. La profondeur des guerriers a payé. Strength in numbers, qu’il disait ; il ne s’était pas trompé.
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Voilà pour ce Game 4 des Finales NBA, qui a vu GS faire un écart avant de retrouver l’Oracle dimanche. Stef et Klay en ont foutu partout, mais surtout, surtout, Dray et Dre ont tout donné, rien laissé… Menés 3-1, les Cavaliers du King sont condamnés à l’exploit de la décennie au risque de n’avoir que les yeux pour pleurer.
Source image : CBS Sports