Pourquoi Kevin Durant doit et va rester au Thunder cet été : une déclaration d’amour en Playoffs
Le 15 mai 2016 à 13:14 par Alexandre Martin
Depuis jeudi et ce game 6 remporté sans trembler par le Thunder face aux Spurs, les hommes d’Oklahoma City sont donc qualifiés pour les Finales de l’Ouest où ils y retrouveront des Warriors contre lesquels ils nous ont offert des matchs absolument fabuleux tout au long des dernières saisons régulières sans jamais se croiser en Playoffs. On en a l’eau bouche, on en bave. Et, dans tout cela, OKC pourrait déjà avoir gagné le plus important pour la franchise : finir de convaincre Kevin Durant de rester, voire de s’engager encore plus sur le long terme du côté de la Chesapeake.
La Chesapeake tiens, parlons-en. Mais quelle salle ! Quel chaudron ! Cette arène fait clairement partie des plus grosses ambiances de la Ligue actuellement. Le public y est bouillant, tout vêtu de bleu ou de blanc depuis le début de la post-season et rugissant de la première à la dernière minute de chaque match devant les exploits de ses protégés dont le talent n’est plus à prouver. Un gars sensible comme le MVP à sa maman qu’est KD est forcément touché, forcément boosté et sur-motivé quand il entre sur le parquet dans une ambiance pareille et avec un tel soutien derrière lui. Qui ne le serait pas en même temps ? Comme en plus, les victoires se sont plutôt bien enchaînées jusqu’ici, nous avons là clairement un gros argument en faveur du Thunder. Un argument qui va peser lourd dans environ un mois et demi quand “Durantula” va devoir réfléchir et faire un choix crucial pour la suite de sa carrière.
Des victoires justement, il en manquait un peu depuis deux ans. Car après avoir échoué contre les Spurs en Finales de Conférence en 2014, KD, Westbrook et compagnie n’ont même pas atteint les Playoffs la saison dernière, la faute à des blessures qui ont beaucoup trop tronqué la saison de Durant principalement et celle de Westbrook également. Mais sur cet exercice 2015/2016, la physionomie est tout autre et elle ne fait que s’améliorer depuis un mois et le début des joutes de post-season. Le Thunder a enfilé 55 victoires dans le sillage d’un Westbrook en mode Oscar Robertson bien sûr mais aussi d’un Durant qui a envoyé plus de 28 points à 50% au tir dont presque 40% derrière l’arc accompagnés de plus de 8 rebonds, 5 passes décisives, 1 contre et 1 interception par soir. Oui, l’ailier est un monstre mais ça, il le sait, on le sait, toute la NBA le sait… Ce qu’on ne savait pas en revanche c’était ce que pourrait donner cette escouade en Playoffs étant donné le niveau de forme hallucinant de Warriors historiques et de Spurs à 67 wins dont 40 sur 41 possibles à la maison. Et bien, pour l’instant, le moins que l’on puisse dire c’est que nous ne sommes pas déçus…
Après un premier tour maîtrisé contre des Mavericks qui n’avaient clairement aucune chance, le Thunder s’est attaqué à un autre challenge texan mais d’une toute autre ampleur : les Spurs et leur collectif huilé assis sur une défense en acier trempé qui venait de terroriser la Ligue pendant 82 matchs. Et c’est avec une superbe autorité que la bande coachée par Billy Donovan a dominé la série en gagnant notamment 2 fois à San Antonio et en remportant les 3 derniers matchs après avoir été menée 2-1 ! Mentalement, voilà un défi relevé qui va faire un bien fou à cette équipe, lui donner confiance pour la suite et surtout lui permettre de se dire qu’elle peut renverser des montagnes. Une étape qui va compter énormément dans la tête de KD. L’ailier tentaculaire a été superbe dans cette série. Malgré une défense très collante de Kawhi Leonard ou de Danny Green notamment, il a tourné à 28 points à 50% au tir dont deux immenses performances dans SA Chesapeake lors des quatrième et sixième rencontres avec respectivement 41 et 37 points.
Regards noirs, déterminés comme rarement KD et son grand malade d’acolyte qu’est Russell Westbrook ont démantelé des Spurs qui n’ont pas su trouver les solutions. Et au-delà de ses performances individuelles, c’est la façon globale dont a joué le Thunder qui ne peut que ravir Durant. Billy Donovan a vraiment bien coaché ses joueurs, Steven Adams a fait de gros chantier face à des intérieurs texans trop vieux et pas assez costauds pour lui résister. Le banc a pesé lourd également. Au milieu de tout cela, on a bien senti KD s’éclater. Il a eu sa vingtaine de tirs par match, dont il a planté la moitié donc. Il s’est battu comme un fauve au rebond, il a défendu le plomb et a même pris sur lui de gros challenges comme celui de défendre sur Kawhi Leonard dans certains moments très chauds. On s’est souvent posé la question de la possibilité de réellement faire cohabiter Westbrook et Durant, cette série contre les Spurs a montré que ce n’est pas impossible. Voilà la meilleure nouvelle pour les dirigeants de la franchise qui ont ici un argument très solide pour convaincre KD de rester, de s’engager avec une équipe jeune et très bien équipée en talents.
Désormais, un autre obstacle se profile : les Guerriers de la baie d’Oakland et leur armada flippante, la meilleure en NBA depuis maintenant deux ans mais une chose est sûre, KD va débarquer le couteau entre les dents dans cette série. OKC n’est pas favori évidemment. Il ne faudrait pas se faire défoncer par les Warriors car ça ferait mauvais genre mais le Thunder a tellement les moyens de résister… Toujours est-il que, quelque soit le résultat de ces Finales de Conférence, le fait d’avoir battu les Spurs donne déjà incontestablement une saveur agréable à ces Playoffs. Cela a redonné des couleurs au blason du Thunder. Cela a redonné de sérieux espoirs, comme celui de se dire que l’avenir peut être radieux du côté d’OKC, de se dire qu’au moindre coup de mou des Warriors, ils peuvent devenir l’équipe la plus dominante à l’Ouest…
L’espoir pour Kevin Durant de se dire qu’aux côtés de son pote Russell et entouré de cette belle escouade, tout est possible y compris d’aller chercher une bague. Il est encore trop tôt pour s’avancer et affirmer des choses mais il est clair que le déroulement de ces Playoffs jusqu’à maintenant est presque une garantie de voir KD rester, de le voir y croire, de le voir s’impliquer à fond avec cette franchise qui l’a drafté il y a 9 ans. KD est le genre de légende pour laquelle faire toute sa carrière au même endroit n’est pas sans signification. Alors si en plus les perspectives de résultats sont là, pourquoi aller voir ailleurs ?
Source image : Larry W. Smith/EPA