Miami carbonisé, Toronto cramé : 14 matchs qui vont coûter trop cher, en affrontant les Cavs
Le 15 mai 2016 à 08:22 par Bastien Fontanieu
Pendant que les soldats du Heat et des Raptors se saignent minute après minute sur les parquets, Cleveland recharge les piles et s’apprête à affronter un adversaire inévitablement exténué en finale de conférence : sympa comme cadeau…
On en a sorti, des vertes et des pas mûres, sur ce que pouvaient bien faire LeBron, Kyrie, Gérard et compagnie lors de leur petit break des Playoffs. Du ping-pong ? Un peu de golf ? Et quid d’un tournoi de poker, ou une excursion au Mexique ? Cela fait une éternité qu’on n’a pas vu les Cavs sur un terrain et en tenue, 8 jours pour être précis, ce qui pourrait jouer en leur défaveur -selon certains- à cause d’un potentiel manque de rythme imposé par une pause aussi longue. Mais honnêtement, ne tournons pas autour du pot pendant mille ans : cette semaine de repos est idéale pour les hommes de Tyronn Lue, surtout qu’en face la concurrence se tabasse gentiment, et le plus longtemps possible. En effet, Miami et Toronto vont s’affronter dans un Game 7 ce dimanche, ce qui semble être la préférence de ces deux franchises puisque le premier tour avait dû être également validé en passant par cette fameuse case ultime. Charlotte en sept, Indiana en sept, un test physique fort sympathique mais qui ne faisait qu’annoncer la suite, c’est-à-dire un marathon entre morts-vivants, le premier à rester sur ses deux jambes étant officiellement nommé vainqueur de la série. Aujourd’hui, on le voit bien sur le terrain comme dans les références aux années passées, Heat et Raptors se battent pour passer au tour suivant mais on est en droit de se demander si la sanction sera corsée -de type sweep– au moment de jouer des Cavs plus frais que jamais.
Car pour donner une petite touche statistique assez hallucinante, et qui permettra à chacun de comprendre l’écart d’investissement entre les deux équipes en duel ce soir et Cleveland, voici les temps de jeu tamponnés au près de l’administration sur ces Playoffs 2016.
Dwyane Wade, 438 minutes ? LeBron, 310.
Kyle Lowry, 512 minutes ? Kyrie, 291.
DeRozan, Deng et Joe Johnson au-dessus des 460 minutes ? Moins de 280 pour Tristan Thompson, Gérard et Kevin Love.
On va être encore plus précis, pour que le contexte soit parfaitement assimilé. Il faudrait que LeBron joue 4 matchs de 48 minutes pour rattraper le niveau de fatigue de Kyle Lowry…! Tristan a terminé ses deux premiers tours avec 230 minutes au compteur, ce qui représente deux fois moins (!) que Luol Deng. Voilà le fossé qui existe, l’handicap évident avec lequel le vainqueur de cette série de demi restante partira ce mardi. On avait déjà vu Valanciunas quitter les siens sur une cheville touchée, son état est inquiétant pour la suite. On a assisté à la chute d’Hassan Whiteside, depuis il n’a plus rejoué une minute. Deng blessé, Carroll également, l’hécatombe est telle que les effectifs proposés sur les parquets ont dû faire exploser de rire LBJ et ses potes, eux qui attendent sagement de faire courir leur adversaire tout en bombardant leur secteur intérieur. Maintenant, on sait que les compétiteurs présents en Floride et au Canada seront suffisamment professionnels pour trouver des ressources dans lesquelles puiser, mais ce n’est pas pour rien que cette demi-finale a été à la fois affreuse et serrée : le jeu est loin d’être beau, ça se tabasse comme jamais pour survivre. Le ‘cadeau’ au bout est une belle qualification en finale de conférence, mais l’utilisation des guillemets est obligatoire lorsqu’on voit la fatigue avec laquelle Heat et Raptors jouent. Voilà ce qui se passe quand on galère au premier tour, et qu’on se tape un sale coup des dieux de la santé au second, pendant que le finaliste enchaîne deux sweeps consécutifs.
Il y aura du temps, des soirées reposantes et de longs moments, pour analyser cette future FDC évidemment historique, que ce soit grâce à la première apparition de Toronto à un tel niveau ou les retrouvailles tant attendues entre Wade et LeBron. Mais une fois la célébration d’une demi-finale remportée en rampant ? La réalité prendra probablement place, lourde et imparable : les Cavs sont au top de leur forme, leur adversaire au bout du rouleau. On prépare déjà le chariot…
Source image : montage FanSided – ESPN