C’était un 15 mai : Allen Iverson nommé MVP en 2001, le lutin qui marchait sur les géants
Le 15 mai 2016 à 08:07 par Bastien Fontanieu
On vous parle d’une époque où l’unanimité ne se jouait pas dans les votes, mais plutôt dans le public. Le 15 mai 2001, ‘The Answer’ était logiquement nommé MVP de la saison, après un parcours et une campagne dominée de bout en bout : un sans faute aussi bien sur les parquets que dans le coeur des fans.
Si les réseaux sociaux avaient existé le jour de cette annonce ? Les serveurs et back-ups auraient tout simplement brûlé devant la déferlante de messages d’amour qui auraient été envoyés au bonhomme, véritable ambassadeur génial du basket et de la NBA dans le monde entier. Pourtant, Dieu sait si David Stern en avait marre de voir ce lascar représenter son entreprise, mais le patron de la Ligue ne pouvait rien y faire. Les défenses non plus, d’ailleurs, passant la saison 2000-01 à courir derrière ce monstre de combativité et de capacités offensives, Iverson atteignant le sommet de son art cette année-là. Une relation enfin stable avec Larry Brown, des soldats de qualité autour de lui, Allen se mettait soudainement à assumer son rôle de leader plus que jamais auparavant, le genre de virage dont la Ligue ne s’en remettra pas puisqu’elle verra ce petit bout de viande marcher sur la concurrence soir après soir : 31,1 points de moyenne, 4,6 passes et 2,5 interceptions en bonus, le premier depuis un certain Jojo à mener la NBA dans ces deux catégories la même saison, le garçon était tout bonnement indéfendable sur cet exercice rêvé. Bien évidemment, les 56 victoires glanées avec les Sixers aidaient au vote, tout comme les autres trophées distribués dans la franchise (Brown Coach de l’année, Dikembe Défenseur de l’Année, McKie Sixième homme de l’année), mais le plus grand revenait… au plus petit.
Oui, ce 15 mai 2001, c’est bien le MVP le plus petit et le plus léger de l’histoire qui fût couronné pour l’ensemble de son oeuvre, une récompense supplémentaire après avoir raflé la mise quelques mis plus tôt, lors du All-Star Game remporté par la Conférence Est. Bien évidemment, on pourrait établir un lien avec le contexte actuel, cette fameuse unanimité tamponnée par l’autre fou de Golden State et ses Warriors rentrés dans l’histoire. Sauf que cette année-là ? C’est un majeur général qui fût envoyé aux lois du basket, à l’image-même d’un sport habituellement réservé ‘aux grands’. Le joueur le plus frêle et le plus éloigné des golden standards de la Ligue, qui est finalement son meilleur joueur : le combo idéal pour faire d’Iverson une icône planétaire, se permettant même de s’asseoir sur un Shaquille O’Neal pourtant bien gourmand à cette époque. Quelques semaines plus tard, le monstre des Lakers prendra bien sa revanche en écrasant Philadelphie, histoire de valider un back-to-back assez fin, mais sur la régulière le Shaq le dira lui-même. En terme de compétiteur, de type haut comme trois pommes et léger comme un pull pourtant capable de tenir le regard avec des phénomènes physiquement bien plus intimidants, on ne pouvait faire mieux. C’était ça, Iverson en 2001. Une nomination évidente avec 93 bulletins de première place validés sur 124 possibles, un show quotidien devant un public conquis, un impact culturel phénoménal et le tout en totale inadéquation avec les directives de la Ligue.
Autant vous dire que le prochain bad boy qui démontera l’opposition avec une telle élégance et en se ramenant à la remise du trophée avec des sapes XXL, il est pas encore né.
Source image : Sportcazal