Harrison Barnes, tranquille jusqu’au bout : si les Warriors veulent Durant, “c’est le business”
Le 06 mai 2016 à 17:29 par Bastien Fontanieu
Sublime dans son rôle d’ailier couteau-suisse qui complète le cinq majeur des Warriors, Barnes sait qu’il sera agent-libre cet été mais cela ne l’inquiète pas plus que ça : sa franchise aura du business à faire, c’est comme ça que la NBA fonctionne.
Agent-libre, agent-libre, agent-libre certes, mais agent-libre restreint ! Voilà la situation dans laquelle se trouve Harrison, qui fait battre le coeur de nombreux managers et dont l’attitude fait vibrer toutes les ménagères amoureuses du petit jeune. Discret, efficace, complet et bourré de talent, le produit formé à North Carolina sait qu’il pourrait potentiellement devenir un monstre dans une autre équipe mais ce qui lui plaît avant tout, c’est la victoire. Et pour ceux qui ne seraient pas trop au courant, rester à Oakland serait un assez bon plan en ce qui concerne l’accumulation de titres et de succès, davantage collectifs qu’individuels. Seulement, et c’est là que le dossier du jour est pimenté, ce marché estival 2016 sera avant tout dirigé par les futures décisions de Kevin Durant, le monstre du Thunder ayant la possibilité de déménager. Un scénario qui plaît aux Warriors, le management californien ayant notamment prévu de faire un vrai discours au numéro 35, histoire de voir si une possible association fatale avec Stephen Curry et Klay Thompson l’intéresserait. On a donc immédiatement pensé à Barnes qui pourrait prendre cela comme une potentielle infidélité, mais le garçon a une tête ultra-solide sur ses épaules et connaît très bien la boîte dans laquelle il bosse. La NBA reste la NBA, quand vous avez KD de disponible, il est évident que vos supérieurs vont renifler toute piste. C’est donc auprès du San Jose Mercury News que le garçon s’est exprimé avec sérénité, en milieu de série face aux Blazers.
Bien sûr que j’en suis conscient (que les Warriors vont très probablement draguer Durant). Ma toute première année en NBA, je me souviens de Dwight Howard qui souhaitait partir des Lakers. Et c’était déjà drôle car Andrew (Bogut) m’envoyait des textos en me demandant si on allait tous les deux finir à Los Angeles, parce que cela correspondait au scénario. On en a souvent rigolé, et l’été dernier c’était la même chose avec Kevin Love. Va-t-il venir ici ? David Lee et moi en rigolions, on s’interrogeait sur le fait d’acheter des manteaux chauds car on allait peut-être aller ailleurs. Il faut toujours prendre ça avec légèreté. Nous avons une super équipe, et c’est donc un endroit où de nombreux joueurs veulent venir. Il est donc évident que le management va faire son boulot, en essayant de ramener les meilleurs talents disponibles sur le marché. […] Prendre ces histoires personnellement, ou réagir trop sentimentalement après avoir vu qu’ils s’intéressaient à d’autres joueurs, c’est la mauvaise façon d’agir car c’est le business. Ce qu’il faut, c’est toujours garder ses options dans l’éventualité où un transfert doit avoir lieu.”
Quel âge déjà ? 23 ans le Barnes…? Bonjour le niveau de maturité, de conscience du marché dans lequel il bosse, et des fluctuations au sein des franchises. Il est clair et net que les Warriors vont inviter Durant à dîner, qu’ils vont lui présenter plusieurs plans dont un où Harrison Barnes est envoyé ailleurs : c’est comme ça, on ne peut pas tout avoir. Ce qui est donc assez intelligemment joué de la part du jeune homme, c’est qu’en n’ayant pas trouvé d’accord avec son management il y a quelques mois, il laisse la possibilité à d’autres équipes de faire leur propositions à son chevet en juillet prochain, ce qui lui accordera un assez bon niveau de contrôle. Les Warriors veulent vraiment Durant et il semble que le coquin viendra ? Alors je déménage en signant un gros contrat ailleurs, plutôt que d’avoir mis les menottes l’été dernier et ainsi pris part à un futur transfert dont je n’ai pas le choix. Les Warriors ne peuvent pas prendre Kevin Durant et je pense que je peux encore booster ma valeur ? Je ne conclue aucun accord avec le management, je joue une dernière année de mon contrat rookie et je débarque en tant qu’agent non-restreint sur le marché 2017, où quasiment toutes les équipes de la Ligue se mettront à plat-ventre devant un jeune ailier, champion, polyvalent et intelligent. Pas folle la bête.
C’est donc un jeu d’échec géant qui aura bientôt lieu chez les Warriors, entre leur envie de vouloir poursuivre Durant, leur envie de garder Barnes, et l’envie d’Harrison d’avoir un avenir solide financièrement comme collectivement. Mais pour le moment ? Laissons les gens parler, et concentrons-nous sur le back-to-back, comme dirait l’ailier…
Source : San Jose Mercury News
Source image : Inflexwetrust