Vinny Del Negro se paye LeBron : “Si t’as un souci avec Kevin Love, il est en face donc va le voir”
Le 23 mars 2016 à 10:03 par Bastien Fontanieu
Un sujet à la con et qui a fait trembler la fébrile planète basket ? Les décisions de LeBron sur Twitter, entre unfollows cachés et messages cryptés pour ses coéquipiers. Apparemment, on n’est pas les seuls à être gavés par tout ce bordel.
Vinny Del Negro est dans nos coeurs depuis longtemps, lui qui a notamment coaché les Bulls de Brad Miller et les Clippers de Reggie Evans. Désormais sur le côté après avoir pourtant remporté la Division Pacifique avec les siens, celui qu’on appelle affectueusement VDM garde un oeil sur ce qui agite la NBA, prêt à sauter sur la moindre occasion de donner son avis et peut-être -un jour- coacher à nouveau dans la Ligue. Et même si on a souvent pu se fâcher avec lui à cause de sa vision du basket et son utilisation du personnel qui lui était attribué, il y a bien une chose qu’on a toujours apprécié chez lui : sa franchise. Vinny ne tourne pas autour du pot, ce qui peut le mettre dans des situations assez embarrassantes par moments, mais il a toujours fonctionné ainsi et on ne peut que le soutenir dans cette démarche. Du coup, quel bonheur avons-nous pu ressentir hier en entendant l’homme s’exprimer auprès de Sirius XM Radio, sur un sujet qui est franchement gonflant, LeBron et les médias. Je suis machin, je suis plus l’autre, j’envoie un verset ou un psaume avec de gros sous-titres qu’il ne faut pas interpréter, le cyborg de Cleveland joue avec sa purée mais ça ne fait pas rire tout le monde. En tout cas, pas ici, pas Vinny.
J’ai un souci avec toute cette affaire, tout ce qui entoure Kevin Love, tous ces tweets et le fait qu’on en parle… (soupir) … Le mec est en face de toi dans le vestiaire. Viens, on va en discuter. Voilà le délire, je fais ceci, tu fais cela, il faut que tu acceptes ton rôle… Pas besoin d’aller sur les réseaux sociaux pour étaler ça, vous vivez ensemble 20h par jour entre les avions, les bus, les entraînements, la salle de muscu et les matchs : si t’as un souci avec lui, il est en face dans ton vestiaire donc allez bouffer un truc ensemble pour en parler. Viens on va dîner, viens on va passer un moment ensemble. Quel que soit le moyen, tiens y’a un chef là donc allons manger ensemble. Tout ce bazar, là, franchement ne me lancez pas là-dessus… […] J’ai essayé les réseaux sociaux, mais je suis old-school : si t’as un problème avec moi, tu me le dis en face, on en parle. Voilà le problème, voilà ce que tu dois faire, je suis le leader de cette équipe, on va agir ainsi, boom. Soit t’es ok, soit tu ne l’es pas, mais tu peux pas te placer au milieu. Donc soit t’es à fond et à ce moment-là 100% Cavs, soit ce n’est pas le cas et à ce moment-là… bon voyage.
Qu’on donne à cet homme une église ! Même si on ne peut que lui conseiller de s’adapter à la nouvelle génération afin d’avoir quelques bases de connaissances sur les réseaux sociaux, Del Negro a totalement raison sur le fait que l’ambiance ultra-tendue chez les Cavs est aussi due à un semi-silence dont le moteur est alimenté par LeBron. En capitaine d’équipe et en leader de la franchise voire de la région, James doit pouvoir dire haut et fort qu’untel chie et que l’autre n’a pas fait son boulot. Non seulement il a la légitimité, non seulement il devra le faire s’il souhaite éviter des années de lapidation en Finale NBA, mais c’est surtout… son devoir. Car avec un savant du basket qui connaît parfaitement les rouages du jeu, comment les relations influent sur les performances et à quel point la cohésion impactera l’avenir des Cavs, faire l’autruche tout en mettant ses coéquipiers dans une position inconfortable est un manque d’exemplarité assez grave pour lui. Si le simple fait de garder l’attention sur lui -tout en se mettant en mode blocus Playoffs où LeBron devient une bête au printemps- lui fait croire que cela arrangera quoi que ce soit, autant se mettre un doigt dans l’oeil et l’autre ailleurs. Vinny a raison sur quasiment toute la ligne, il doit y avoir une discussion avec une ligne tranchée, afin de résoudre ce problème évident chez les Cavs, plutôt que de tourner autour du pot via des plateformes d’expression assez irritantes.
Ce n’est pas demain qu’on reverra VDN coacher en NBA, mais c’est peut-être après-demain qu’on le verra exploser pour rentrer dans LeBron. Et quelque part, il n’a pas tort…
Source : Sirius XM Radio
Source image : Twitter