Kobe Bryant quitte San Antonio sur une dernière mémorable : la fin d’une rivalité légendaire

Le 07 févr. 2016 à 07:44 par Bastien Fontanieu

C’était la der des der, l’ultime affrontement. Celui qui avait peut-être le moins d’importance mais pourtant le plus de signification : hier soir, Kobe est allé chez les Spurs pour la dernière fois de sa carrière, sur un point final quasi-rêvé.

Non, le Mamba n’est pas reparti avec la victoire ce samedi, malgré les nombreux absents déclarés à San Antonio. Ce ne sont ni Byron Scott ni Jordan Clarkson qui ont provoqué la première défaite des hommes en noir et blanc à la maison, mais pourtant les Lakers effleuraient l’exploit hier soir. Effleuraient, y croyaient et pouvaient se le permettre en voyant Kobe confirmer son mode février, après avoir torché les Wolves et Pelicans cette semaine. Dans un match typique entre Lakers et Spurs, avec un public tacheté de jaune et un Bryant possédé dans le troisième quart puisqu’il plantera bombe sur bombe (16 pions sur la période), ce sont bien les visiteurs qui mèneront dans le quatrième quart avant que la patrouille des All-Stars (46 points pour Kawhi et Aldridge) ne reprenne le volant dans ses mains. Un succès arraché au forcing mais un succès tout de même, dans une ambiance printanière. Comme Tony le dira d’ailleurs à la fin de la rencontre, on avait l’impression de voir un match de Playoffs à l’ancienne, lorsque les deux franchises se rentraient dedans et proposaient des finish à tomber par terre. Hier soir, cependant, c’est surtout une dernière exceptionnelle que le Mamba a offert à des fans qu’il a torturés pendant des années. Respectueux, chaleureux comme Popovich et Duncan qui échangeront des embrassades avec Kobe, les hôtes du Texas étaient à la fois tristes et libérés de voir un tel bourreau quitter la scène.

Et on peut les comprendre, les pauvres. Car si de nombreux fans des Lakers restent encore attachés à la rivalité qui les lie aux Celtics, un constat doit être posé sur la table en guise de rappel : personne n’a autant fait suer Kobe que les Spurs dans sa carrière. Aucun groupe ne lui a imposé des barbelés plus denses et réguliers que ceux de Pop, aucun bataillon n’a croisé autant de fois sa route vers la fin du mois de mai. Boston ? Sur trois ans seulement. Dallas ? Pas vraiment. Les Rockets ? Mouais. Détroit ? Ici ou là. On pourrait les lister, tous ces moments à la fois formidables et traumatisants à San Antonio, célébrés avec un sourire malicieux ce samedi au AT&T Center. Les 45 points lors du Game 1 des Finales de Conférence en 2001, le comeback phénoménal de 2003 avec 36 points dans le Game 5, le tir légendaire de Fisher l’année suivante, ce 0.4 qui hantera la maison texane pendant des années. La danse des big balls en 2009 après avoir planté un énième tir affolant sur la tête de Roger Mason Jr, les larmes à Los Angeles après avoir vu Duncan et ses potes mettre un terme au run des Lakers ponctué par un triplé de 2000 à 2002. Tim est d’ailleurs souvent mentionné dans la discussion, lorsque la question est posée. Quelles sont les deux franchises qui ont dominées la NBA après le départ de Jordan ? Spurs et Lakers, Lakers et Spurs. Dix titres en 17 ans, avec au centre les deux légendes vivantes des parquets. Hier soir, un hommage fût donc rendu à Kobe pour tout ce qu’il a fait. Que ce soit à San Antonio comme au reste de la Ligue. Mais en voyant le câlin partagé par le Mamba et Popovich, on a bien vu que cette dernière était toute particulière. Un dernier adieu à un ennemi qui, love it or hate it, a fait progresser Kobe dans l’adversité.

Vingt longues années de batailles donc 10 vraiment acharnées à l’Ouest, Lakers et Spurs à San Antonio en compagnie de Bryant et Duncan : c’est désormais terminé. Une page se tourne, mais lorsqu’on en sentira le besoin, on pourra toujours se replonger dans les livres d’histoire. Celui entre Kobe et San Antonio est juste immense.

 couv

Source image : ESPN


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