Bulls 95/96 – 72 victoires pour l’histoire : Scottie Pippen, plus qu’un lieutenant, un second général
Le 24 janv. 2016 à 14:53 par David Carroz
1995-96, les Bulls entrent dans la légende. Avec 72 victoires en saison régulière et le titre au bout, ils ont tatoué un énorme Taureau sur la peau de la NBA. 20 ans plus tard, TrashTalk vous propose une série d’articles pour célébrer ce parcours d’exception.
Lorsque Michael Jordan a été intronisé au Hall of Fame, le premier nom qui est sorti de sa bouche n’est pas celui de son père, de sa mère, de tout autre membre de sa famille ou d’un coach. Non, c’est celui de son compagnon de toujours, son fidèle lieutenant, Scottie Pippen. Celui sans qui l’histoire n’aurait jamais été aussi belle, couronnée de tant de succès. Certes, les Bulls étaient l’équipe de Jordan. Mais sans son bras droit, le jeune MJ n’avait jamais passé un tour de Playoffs. Coïncidence ou pas, dès la saison rookie du produit de Central Arkansas, Chicago franchit cette marche. L’année suivante, il s’affirme comme un joueur précieux, gagnant ses galons de titulaire chez les Taureaux. Un rôle qui ne diminuera pas, bien au contraire, pour devenir le numéro un de la franchise lors de la retraite de “His Airness” à l’aube de la saison 1994-1995. Avant de laisser son trône au maître des lieux, quelques mois plus tard.
Pourtant, Scottie Pippen avait prouvé qu’il était plus que le second d’une équipe. Qu’il avait l’étoffe d’un franchise player. Lors de son année sans Jordan à ses côtés, il a envoyé du sale. Du très sale même, avec 22 points (record en carrière) à 49,1% dont 32% de loin, 8,7 rebonds (record en carrière), 5,6 passes et 2,9 interceptions (meilleure marque en carrière égalée). Des chiffres qui lui ont permis d’être le meilleur scoreur, passeur et intercepteur de l’équipe, tout en étant devancé uniquement par Horace Grant en terme de prises. Du fat qui a permis aux Bulls de finir avec un bilan quasiment identique à celui de l’année précédente, alors que Jordan était encore dans les parages, avec 55 victoires pour 27 défaites (contre 57-25 en 1992-93). Un exercice exceptionnel qui lui permettra de finir troisième lors de la course au MVP. Il se contente donc de cette place d’honneur, tout en couronnant sa saison du titre de meilleur joueur du All-Star Game qu’il éclabousse de sa classe et de ses chaussures rouges. Malheureusement, la post-season n’est pas aussi glorieuse malgré une série de haute lutte en demi-finale de Conférence face aux Knicks, perdue 4-3. Même si l’exercice suivant est plus laborieux suite au départ d’Horace Grant, Scottie Pippen continue de porter les Bulls jusqu’au retour de JoJo, terminant la saison comme meilleur scoreur, rebondeur, passeur, intercepteur et scoreur de l’équipe. Une performance que seul Dave Cowens, Kevin Garnett et LeBron James ont également accomplie. Que de chemin parcouru pour le mec qui passait pour un ado boutonneux lors de la Draft et que la franchise de l’Illinois avait rapatrié à Windy City au cours d’un échange avec les SuperSonics le soir de sa sélection en 1987.
Malgré cela, il a redonné les clefs de l’équipe à Michael Jordan à son retour. L’un comme l’autre avaient besoin d’évoluer ensemble pour être plus forts. Pour guider les Bulls. Pour les porter jusqu’au titre. Au moment d’attaquer l’historique saison 1995-1996, il est donc définitivement redevenu le lieutenant, même si le regard qu’on lui porte a changé. Certes, il n’a pas gagné sans MJ, mais il a plus que tenu la baraque, prouvant qu’il était de la race des grands. Sa soif de vaincre prend le dessus sur sa fierté et son ego, et comme son général il accueille à bras ouverts Dennis Rodman. Pour triompher, quitte à être dans l’ombre.
Je n’ai jamais eu cette impression-là, ce sont les médias qui parlaient de cela. Je jouais simplement mais dans l’ombre de personne. Cela fait partie du jeu. Il y a toujours et il y aura toujours, un joueur meilleur que les autres sur un terrain. – Scottie Pippen.
Et les Bulls triompheront. Tout n’a pas été rose tout le temps, les relations entre Scottie Pippen et le front office n’étant pas au beau fixe par exemple, mais sur le parquet, il est de nouveau le complément idéal de Michael Jordan, celui sur qui il peut s’appuyer et en qui il a toute confiance. Il lui rend bien cette assurance en offrant 19,4 points à 46,3% dont 37,4% de loin, 6,4 rebonds, 5,9 passes et 1,7 interception. Les deux lascars deviendront même durant l’année le neuvième duo à scorer 40 pions chacun dans le même match de saison régulière, lors d’une victoire face aux Pacers. Élu dans la All-NBA First Team et la All-Defensive First Team, son impact aura été prépondérant dans cette campagne légendaire.
Trois titres plus tard, Scottie Pippen quittera Chicago alors que Michael Jordan prendra sa seconde retraite. Défenseur hors pair, lieutenant modèle et joueur certainement sous-estimé pour avoir évolué aux côtés du plus grand, la marque qu’il a laissée dans l’Illinois ne peut pas être passée sous silence. Car sans lui, MJ n’aurait peut-être été qu’un joueur exceptionnel sans la moindre de bague. Plus qu’un lieutenant, un second franchise player.
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