Plaidoirie : nous requérons la sélection All-Star pour Isaiah Thomas

Le 24 janv. 2016 à 11:54 par Alexandre Martin

Doc Rivers n’est pas le seul avocat influent à plaider avec un talent certain autour des parquets NBA. Chez TrashTalk, nous savons également jouer les baveux quand une cause nous parait valoir l’effort. La Plaidoirie du jour a donc pour but d’éviter à Isaiah Thomas une peine qui semblerait trop injuste : une saison superbe sans sélection pour le All-Star Game. Alors messieurs les coachs, si vous lisez ces quelques lignes (et nous sommes sûrs que vous allez le faire), réfléchissez bien avant d’écarter le lutin vert des 12 pour le match des étoiles.

Car dans ce monde de géants qu’est la Grande Ligue, nous avons actuellement le plaisir de voir évoluer un petit bonhomme haut comme trois pommes et qui fait bien plus que lutter pour survivre comme la plupart des personnes de petite taille (moins de 180 centimètres) sur un terrain de basket. Il est même tout bonnement à mettre dans la catégorie des prédateurs des terrains boisés de la NBA. Vous savez, ces joueurs craints, parfaitement identifiés mais contre lesquels il est bien difficile – voire impossible – de trouver la parade pour les museler. Par sa vitesse, sa qualité de dribble et sa capacité à finir de près ou de loin, “IT” met en permanence la pression sur les défenses. Il est agressif, n’a peur de rien et aucun meneur ne peut prétendre rester devant lui quand il décide de partir à l’assaut du cercle et de la raquette adverse. Ses accélérations et ses changements de rythme sont absolument létaux, ses inspirations créatives sont spectaculaires et son mental est celui d’un vrai gagneur.

En fait, le lutin est un grand. Il a participé aux 44 matchs joués par les Celtics depuis le début de saison et il tourne à 21,8 points et 6,7 passes décisives de moyenne. C’est mieux que Kyle Lowry qui sera titulaire lors du prochain All-Star Game. C’est mieux que Kemba Walker, que Reggie Jackson ou encore qu’Eric Bledsoe avant qu’il ne se blesse. Isaiah est le joueur qui joue le moins (32,7 minutes de moyenne) dans le Top 20 des scoreurs dont il est actuellement douzième tout en étant dixième du classement des passeurs. Pas mal pour un joueur qui est dans sa cinquième saison après être arrivé anonymement dans la ligue.

Car n’oublions pas que nous parlons ici d’un gars drafté en dernière position (60ème) en 2011. Un gars en qui peu de scouts croyaient donc. Un gars qui a dû faire ses premières armes dans les méandres d’une franchise de Sacramento encore en configuration d’asile à cette époque (ils en sortent parait-il…). Un gars que les Suns n’ont pas voulu garder et que les Celtics ont accueilli à bras ouverts. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les dirigeants de la Nation Verte ne doivent pas regretter d’avoir osé miser sur ce feu follet gaucher. D’entrée, bien campé dans son rôle de sixième homme, Isaiah a magnifiquement boosté la fin de saison dernière des Celtes et les a grandement aidé à arracher une qualificaiton pour les Playoffs. Ensuite, cette année, il s’est très vite retrouvé dans le cinq de départ suite à la blessure de Marcus Smart, obligeant Brad Stevens à faire des changements dans sa rotation. Une décision que l’excellent coach de Boston ne regrette certainement pas aujourd’hui tant Thomas est devenu l’arme numéro 1 de ces Celtics en progression constante et actuellement septièmes de la très homogène Conférence Est.

Le constat est simple : le jeu prôné par Stevens, à base de mouvement de balle et de scoring partagé est très intéressant et met vraiment en valeur le collectif de cette équipe jeune et combative. Mais, nous ne le savons que trop bien, à partir d’un certain niveau, toute escouade qui aspire à passer des caps doit pouvoir compter sur le talent individuel d’un ou plusieurs de ses éléments pour faire la différence quand le match est serré ou quand la défense adverse met le verrou. Isaiah Thomas a cette capacité à créer des brèches à tout moment. Il a ce petit truc en plus qu’ont les plus grands et qui leur permet de faire pencher la balance du bon côté dans le dernier quart-temps. La pression n’est pas un facteur pour “IT”, il s’en sert même comme d’un moteur et on ne compte plus les matchs où il a permis aux siens de ramener une victoire en explosant dans le money time. Il est celui vers qui les Celtics se tournent dans ces instants cruciaux et ça marche…

Kyle Lowry et Dwyane Wade ont eu les faveurs des votes du public sur les postes de guards pour le prochain match des étoiles. Carmelo Anthony, LeBron James et Paul George eux seront les titulaires du pseudo frontcourt de l’Est. Jimmy Butler, John Wall et DeMar DeRozan semblent assez incontournables sur la ligne arrière tout comme Andre Drummond, Pau Gasol et Paul Millsap chez les forwards. Mais vous l’aurez remarqué, il reste bien une place qui se jouera probablement entre des joueurs tels que Reggie Jackson, Kyrie Irving, Chris Bosh, Hassan Whiteside et l’ami Isaiah.

Et là, tout autre verdict qu’une sélection d’Isaiah Thomas nous paraitrait d’une sévérité injustifiée voire injustifiable. C’est pourquoi, nous faisons appel dès à présents au bon sens et au discernement des jurés coachs et nous requérons sans trembler une sentence adaptée pour notre client : une sélection ferme pour le All-Star, sans sursis, sans mise à l’épreuve. Le lutin celte est d’ores et déjà prêt à répondre de ses actes basketballistiques…

Source image : AP/Brandon Dill