7 à la suite : même sans Blake, les Clippers sont d’équerre
Le 09 janv. 2016 à 09:59 par Alexandre Martin
Aujourd’hui, Blake Griffin est le joueur le plus fort et le plus dominant à son poste de l’effectif des Clippers. Il a fini la saison dernière sur des Playoffs d’un niveau monstrueux, il progresse sans cesse et n’a encore que 26 ans. Il est l’avenir de cette franchise dont la lose perpétuelle n’est plus à démontrer et qui compte grandement sur son rouquin d’ailier-fort pour, un jour, passer le cap des demi-finales de conférence.
Toujours est-il qu’au lendemain de la victoire des siens dans le derby Angelino du 25 décembre dernier, Griffin a ressenti une douleur à la cuisse juste au-dessus de son genou gauche. Verdict : légère torsion des tendon au niveau du quadriceps et donc au moins deux semaines de repos forcé pour Blakounet. Une annonce – qui si elle était loin d’être catastrophique étant donné l’aspect léger de la blessure – pouvait clairement donner du souci à se faire concernant le rendement d’une équipe qui avait du mal à trouver son rythme malgré un recrutement estival plutôt clinquant. En effet, les hommes de l’avocat du Doc le plus célèbre de NBA manquaient de fond de jeu, de cohérence. Ils n’arrivaient pas à défendre efficacement sans vraiment bien attaquer non plus et laissaient, par conséquent, filer des matchs largement à leur portée. Comme des déplacements à Phoenix ou à Portland voire à domicile contre Utah et Toronto par exemple. Mais ça, c’était avant…
Blake Griffin squatte donc l’infirmerie depuis le 26 décembre et son retour sur les parquets n’est prévu qu’aux environs de la mi-janvier. Pourtant, les Clippers sont sur une série de 7 victoires d’affilée (en incluant celle de Noël face aux Lakers et avec Griffin). Ils le savaient, ils allaient avoir besoin d’une montée en puissance de plusieurs joueurs pour combler le vide laissé par “BG” aussi bien sur le plan statistique qu’au niveau du nombre d’options que le numéro 32 est capable de proposer. Et un premier constat s’impose : jusqu’à maintenant, c’est parfaitement géré. Après avoir essayé Josh Smith en titulaire en lieu et place de Griffin dès le match suivant Noël, Doc Rivers a très vite opté pour une configuration plus small ball avec principalement Paul Pierce en starter ou Wes Johnson pour tenir les postes 3 et 4 aux côtés de Luc Mbah a Moute qui semble avoir fait son trou dans le cinq de départ grâce à l’intensité défensive qu’il apporte. Le vieux briscard qu’est l’ami Paulo a sorti quelques belles performances comme ce 20 points et 5 rebonds contre le Jazz ou ce 17 points (5/6 derrière l’arc) plus récemment contre les Blazers. Voilà qui fait du bien mais c’est aussi et surtout ailleurs que les Clippers ont trouvé le moyen de tenir voire d’accélérer en fait leur rythme de victoires.
Car c’est avant tout le trio Chris Paul – J.J. Redick – DeAndre Jordan qui a fait plaisir à voir en proposant un bien belle montée au créneau. Ces trois gars, chacun à leur manière, ont fait (et font) le boulot comme on dit. Commençons par le pivot. Cet immense élastique équipé de mollets dynamités tourne à 14,8 points, 14,3 rebonds et 2,3 contres sur les six derniers matchs. Et à plus de 53% au lancers ce qui est limite un exploit pour lui qui n’en rentre qu’à peine 42% depuis le début de sa carrière. Il prend de la place sous le cercle, court beaucoup, s’applique en attaque et se gave au rebond des deux côtés du terrain. Oui, DeAndre est en train de justifier l’énorme contrat qu’il a signé l’été dernier. Ensuite, il faut saluer l’excellent niveau retrouvé par J.J. Redick. Hormis le match contre les Wizards où il n’a planté que 7 points (en 8 tirs), l’arrière est en mode Monsieur Propre au shoot sur les 6 derniers matchs : 20 points de moyenne à plus de 58% de réussite dont un assez invraisemblable 61,8% derrière l’arc alors qu’il prend quasiment 6 tirs primés par rencontre ! En l’absence de Blake, les Clippers accueillent forcément avec une joie non dissimulée cette efficacité insolente de Redick au tir.
Et enfin, parlons un peu de Chris Paul. Le meneur 8 fois All-Star a eu 30 ans en 2015 et dans deux mois, il en aura 31 mais il est toujours l’un des meilleurs à son poste. Bien caché derrière Curry le fou génial et Westbrook la bête d’OKC, CP3 envoie encore cette saison des statistiques de très haut niveau : presque 18 points, 9,5 assists, 3,5 rebonds et quasiment 2 interceptions de moyenne. Sur les 6 dernières sorties de son équipe, l’ami Chris c’est 17,7 points à des pourcentages assez moches (37% dont 15% de loin) mais accompagnés de 12,3 passes décisives et 4,3 rebonds… Il varie parfaitement le jeu. Il implique tous ses coéquipiers, n’a pas son pareil pour servir le bon gars au bon moment et sait prendre ses responsabilités quand le collectif en a besoin. Un patron le ChriChri. Ce n’est pas nouveau mais ça ne fait pas de mal de le rappeler de temps en temps. Rappelons aussi – histoire de couper l’herbe sous le pied à certaines mauvaises langues – que si les Clippers viennent d’enfiler, sans Blake Griffin, des victoires face à des équipes auxquelles ils sont supérieurs sur le papier (Jazz, Wizards, Hornets, Pelicans, Sixers et Blazers), cela reste une très belle série. Et une bonne saison NBA passe également par l’aptitude d’un collectif à s’adpater et sa capacité à battre les adversaires qu’il est sensé dominer car vu la fréquence à laquelle les matchs s’enchaînent, ce n’est pas toujours évident.
Au final, ces Clippers attendent donc sereinement le retour d’un joueur essentiel pour eux mais dont l’absence leur a visiblement permis de se faire violence collectivement et individuellement. Voilà qui ne peut qu’être bon pour un roster riche qui a encore besoin d’identité mais qui semble sur la bonne voie et qui montre de belles ressources à mettre à profit pour la suite de la saison et surtout une fois venu le temps des joutes de post-season…
Source image : USA Today / Presse Sport