Monta Ellis en galère totale à Indiana : plutôt pied-gauche que bras-droit de Paul George…

Le 10 déc. 2015 à 17:10 par Bastien Fontanieu

En quittant Dallas pour finalement rejoindre les Pacers cet été, le dragster du Mississippi excitait de nombreux fans devant sa potentielle association brûlante avec Paul George. Mais au bout de sept semaines de compétition ? On cherche encore la flamme dans l’Indiana.

C’était ce mardi, au BankersLife FieldHouse de la cité jaune et blanche. Les hôtes ouvraient leurs portes afin d’accueillir des Warriors intouchables, la population locale aiguisait ses couteaux en recevant la cylindrée ultra-médiatisée de Stephen Curry et on osait croire que Frank Vogel trouverait la solution afin de mettre à terre cette armée quasi-divine. Typiquement le genre de match où, comme imaginé cet été, Monta Ellis pourrait cartonner offensivement, afin d’offrir à Paul George le soutien nécessaire dans sa reconquête des Playoffs. Tempo rapide, son ancienne franchise face à lui, deux défaites consécutives dans les godasses et deux nouvelles contre-performances en déplacement, on ne pouvait demander davantage afin de motiver le vétéran de 30 ans. Puis finalement, once again, le néant. Ou du moins, trois fois rien, statistiquement comme collectivement, la feuille personnelle se résumant à 9 points, 5 passes et 6 balles perdues en 38 minutes. Un mauvais match ? Tout le monde peut en avoir, même des gens tout à fait respectables comme le pyromane de Golden State. Mais quand cela devient une habitude, on est en droit de se poser des questions. Pire encore, quand votre impact numérique semble quasiment fantomatique en voyant votre activité sur le terrain, on est en droit de sortir le talc.

Monta Ellis mérite-t-il vraiment des claques ce jeudi ? Aussi difficile que cela puisse paraître, sachant que l’arrière était dans la discussion pour participer au All-Star Game l’an dernier, oui. En défense comme en attaque, son apport est décevant au plus haut point depuis la reprise, sa production quotidienne bien trop faible en comparaison avec les attentes installées au début de l’automne. On pourrait s’amuser à vous dire que l’intéressé est actuellement en train d’offrir sa deuxième pire moyenne en carrière avec 11,6 points à 41,5% au tir. Et quelque part, cela suffirait à cimenter son tableau se situant aujourd’hui à l’entrée de la Most Disappointing Tower. Mais plus qu’une histoire de chiffres, c’est le manque de confiance du joueur, son intégration dans les systèmes de Frank Vogel et son incompatibilité avec le jeu actuel des Pacers qui donnent le vertige. Ce mardi ? Dix à douze personnes ont remarqué qu’il était sur le terrain, pas plus. Aux premières loges pour admirer l’expérience surhumaine vécue par Klay Thompson, ce bon Monta n’a quasiment rien apporté aux siens, un constat qui ne se produit pas pour la première fois cette saison dans l’Indiana. Ses avocats nous diront qu’il n’a pratiquement jamais pris aussi peu de tirs en carrière (11,6 par soir), ce qui peut expliquer son rendement statistique inquiétant. Mais deux réponses se présentent face à ce type de réflexion : soit le joueur est en galère et ne semble pas trouver ses repères, soit son coach ne le met suffisamment pas en avant. Et dans le cas d’Ellis ? Les deux sont à cocher, malheureusement.

Frank Vogel mérite-t-il lui aussi des claques ce jeudi ? Propriétaire d’un superbe bilan sur le mois de novembre, le coach des Pacers a admirablement réparé son paquebot lorsque les dents grinçaient au bout de trois matchs cette saison. Une défense mieux organisée, un rythme de jeu trouvé et des responsabilités établies pour tous, les victoires se sont enchaînées dans l’Indiana et on s’étonnait presque à penser que Ian Mahinmi pouvait tenir la raquette locale pendant toute une saison. Seulement, si Paul a pris feu, Hill a monté le ton en défense, C.J Miles a trouvé le CDD ultime derrière la ligne et Rodney Stuckey a fait chauffer la machine, Monta Ellis s’est retrouvé coincé sur le côté, ne sachant pas vraiment où se placer sur le terrain. Tout au long de sa carrière, le bonhomme a eu l’habitude de créer balle en main, ce qui s’avère compliqué dans l’attaque des Pacers cette saison. Davantage calé sur les ailes à devoir attendre son tour et regarder PG faire du sale plutôt que de recevoir la balle en tête de raquette avec un bel écran à disposition, Ellis est aujourd’hui une sorte de spot-up un peu paumé, qui n’a jamais montré de régularité dans son tir à distance et qui doit cependant se plier à la philosophie locale. Alors qu’on pensait justement voir un partage des possessions plus équilibré dans l’Indiana, c’est finalement Monta qui a le plus mangé en devant s’adapter à un type de jeu qui ne lui convient pas du tout. Autant George est capable de varier entre créateur et sniper installé dans un coin, autant la nouvelle recrue des Pacers n’est pas capable d’en faire autant. Et ça, qu’on le veuille ou non, c’est avant tout Frank Vogel qui doit et devra trouver une solution.

Car si le début de saison d’Indiana est très convaincant, notamment grâce au boulot collectif réalisé autour d’un Paul George exceptionnel, les Pacers n’ont pas signé Monta Ellis afin de le voir déprimer les mains sur les hanches. Mieux répartir les ballons d’attaque ou vivre avec cette signature initialement intéressante ? Un dilemme que le management local devra régler rapidement, avant de voir ce début de saison déprimant prendre des proportions nettement plus grandes…

Source image : 8points9seconds.com


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