La jeunesse au pouvoir : quel duo pour régner sur le futur de la Ligue ?
Le 06 déc. 2015 à 18:17 par David Carroz
Ils sont jeunes il est vrai, mais aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années. C’est peut-être ce que ces duos vous diront au moment de vouloir prendre le pouvoir en NBA et mettre à genou leurs adversaires. Ils ont moins de 25 ans et déjà du talent à revendre. Pas encore les meilleurs, mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils règnent sur la Ligue. Le futur est à eux, la planète basket aussi.
Bonus – Bruno Caboclo et Anthony Bennett
Entre le Kevin Durant brésilien et un premier choix à la Draft, on tient un duo de choc. Ou de chiotte, puisqu’ils sont tellement solides qu’ils cumulent 9 points, 12 rebonds, 3 interceptions et 4 balles perdues sur l’ensemble de la saison. Oui, des chiffres dingues qui ne représentent pas la moyenne de l’un ou l’autre mais bien l’intégralité de la production du couple canadien. De quoi les placer sur le toit du monde, malgré la concurrence de Cameron Bairstow et Crisitano Felicio (4 points et 3 rebonds pour la raquette du bout du banc depuis le début de la saison), mais la doublette de Windy City n’a pas un pedigree aussi huppée que celle de Toronto, aucun d’entre eux n’ayant été choisi au premier tour de la Draft.
10 – Emmanuel Mudiay et Jusuf Nurkic
Probablement le duo qui semble le moins sexy de ce classement. Il faut dire qu’entre un meneur qui découvre la NBA dans un effectif médiocre et qui a déjà frôlé deux fois le triple-double points-assists-turnovers en vingt rencontres (manqué une fois à cause d’une passe, l’autre à cause d’une balle perdue) et de l’autre côté un pivot blessé qui a juste sortie une saison rookie solide, on peut se demander si le one-two punch du futur chez les Nuggets a de quoi rassurer les fans. Et bien oui, parce que même dans ces conditions, Emmanuel Mudiay montre de belles dispositions et s’attire les louanges d’un Jason Kidd, un mec qui connait un peu le poste de point guard. Quant à Nurkic, l’ours de Colorado est capable de compter parmi les intérieurs de la Ligue. Et si ça ne vous convient pas, on fait les chauvins et on met Joffrey Lauvergne à sa place. Vous êtes contents ?
9 – Enes Kanter et Dion Waiters
Il y a fort à parier que les deux joueurs du Thunder s’imaginaient être des titulaires et même des tauliers de leur franchise à cet instant de leur carrière. Il faut dire que Dion Waiters et Enes Kanter ont conscience de leur talent. Mais les aléas des saisons et des transferts ont fait qu’aujourd’hui le numéro 3 de la Draft 2011 et le 4 de celle de 2012 sont aujourd’hui des remplaçants de luxe au Thunder. Si le Turc voit son avenir lié à l’Oklahoma, on ne sait pas si cela sera également le cas pour l’ancien des Cavs qui sera agent libre avec restriction (et qui aura sur la table une offre qualifiante) cet été. L’avenir de Kevin Durant aura clairement un impact sur une possible explosion, au propre comme au figuré, du duo Kanter-Waiters. Les mecs sont doués, mais on attend aussi de voir si ça peut suivre dans la tête.
8 – Anthony Davis et n’importe quel chèvre draftée l’an prochain
Deux joueurs à lui tout seul. De toute façon, il n’y a pas d’autre mec de moins de 25 piges dans le roster des Pelicans, attendons alors le prochain pick en juin 2016, probablement assez haut placé si New Orleans continue sa saison de purge. Un top 5 + Anthony Davis : du lourd, sauf si Nola choppe un Kwame Brown ou un Darko Milicic. Mais même dans cette optique, Le sourcil le plus connu de la Ligue envoie tellement du lourd qu’il mérite d’être présent dans ce classement. On espère juste pour lui qu’il va éviter d’aller squatter trop souvent l’infirmerie pour enfin porter son équipe plus haut en sortant des perfs d’extra-terrestre tous les soirs ou presque. Un futur MVP, s’il est suffisamment bien accompagné pour que le bilan de la franchise de Louisiane décolle. On n’a jamais vu un général remporter les batailles sans lieutenant à ses côtés, même Michael Jordan.
7 – Giannis Antetokounmpo et Jabari Parker
Deux gamins de vingt piges sur lesquels Milwaukee mise gros. Certes, Khris Middleton peut-être le troisième larron d’un jeune trio, mais pas sûr que les Daims le considèrent comme un potentiel franchise player, contrairement à Giannis et Jabari. Il faut dire que le Grec étonne de plus en plus avec son physique hors norme et ses progrès constants. Capable d’évoluer à tous les postes ou presque, à lui de se fixer comme ailier à tout faire. Pour cela il lui faut encore améliorer son jeu sur demi-terrain, mais avec Kidd comme coach, on a plutôt confiance. Parker reste de son côté une énigme, ou disons plutôt qu’on ne sait pas encore ce que nous sommes en droit d’attendre de lui. Deuxième choix de la Draft 2014 – une promotion qui a déçu – il avait débuté de la bonne façon sa saison rookie avant d’être stoppé par une blessure genou. Aujourd’hui il revient lentement mais sûrement. Futur Melo ou simple ailier hybride difficile à utiliser avec régularité sur le terrain ? Si pour Antetokounmpo le ciel parait la limite, on a plus de doutes concernant son collègue qui semble le facteur limitant du duo.
6 – Kristaps Porzingis et Langston Galloway
Imaginez un monde où Melo n’est qu’un role player au service de Kristaps Porzingis et où Langston Galloway a définitivement sorti José Calderon de la rotation des Knicks. C’est le monde de 2018, et New York est redevenu une place forte à l’Est que personne ne souhaite affronter en Playoffs. Bon ok, certains penseront qu’on craque, libre à eux d’avoir un avis différent. Il est vrai que le Letton, même s’il cartonne et qu’il bénéficie de la lumière qui entoure Big Apple, reste encore un peu maladroit. Mais à son âge et avec autant de pression, il est costaud, très costaud. On surveillera bien entendu le rookie wall, mais pour l’instant, on s’incline devant le choix de Phil Jackson. Galloway quant à lui vit dans l’ombre. Malgré sa belle première saison, il est retourné sur le banc pour laisser sa place à Calderon. Mouais, on n’est pas convaincu par le move, mais bon. Lui aussi souffre un peu en terme d’adresse, mais il n’en demeure pas moins un bon role player et il peut aspirer à plus à l’avenir.
5 – Kawhi Leonard et Kyle Anderson
Même principe que pour Anthony Davis concernant Kawhi, à la différence près que les Spurs ont déjà un mec assez jeune pour l’accompagner. Alors certes, Kyle Anderson est un peu lent pour le rythme NBA et n’a brillé qu’en Summer League, mais Caouaille fera le taf à sa place. En même temps “Slow Mo” n’est là que pour servir de doublure à son franchise player, donc on ne va pas lui demander de bouffer ses minutes, juste d’être là pour faire souffler Leonard lorsque Pop aura décidé qu’une demi-heure sur le parquet, c’est bien suffisant. Et puis de toute façon les Spurs sont bien capables de nous trouver un killer à la prochaine Draft, même avec le 30ème choix, et ainsi former un duo plus performant encore en laissant Kyle Anderson regarder ses coéquipiers briller.
4 – Jahlil Okafor et Nerlens Noel
Sommes-nous trop gentils avec la raquette des Sixers ? Que valent-ils vraiment ? En effet, c’est bien beau de faire des stats dans une équipe aussi pourrie, mais par raport au reste de la Ligue, où se situent-ils vraiment ? On voit bien ce que l’expérience MCW donne à Milwaukee… Mais en même temps les deux intérieurs sont encore jeunes et surtout ils sont complémentaires, l’un étant une véritable force offensive au poste tandis que l’autre a le potentiel pour devenir un excellent défenseur. Sauf que pour devenir la meilleure raquette de la Ligue, il va falloir aussi faire avec le retour de Joel Embiid l’an prochain et surtout mettre un peu de plomb dans la cervelle de Jahlil Okafor. Il y a du matériel pour faire mal, mais le cadre est-il le bon pour l’exploiter au maximum ?
3 – Andre Drummond – Stanley Johnson
Andre Drummond a attaqué la saison en trombe. Même s’il est légèrement rentré dans le rang depuis quelques matchs, il a toutes les cartes en main pour découvrir le All-Star Game en février, preuve d’un nouveau statut pour lui. Dans tous les duos évoqués jusqu’à présent, seul Anthony Davis peut se vanter d’avoir pris part au match des étoiles, Kawhi Leonard risquant lui aussi de rejoindre cette confrérie prochainement. De quoi donner un base solide pour les Pistons autour d’un pivot dominateur. Il pourra compter à l’avenir sur Stanley Johnson, même si Stan Van Gundy préfère encore utiliser le rookie avec parcimonie. Mais un ailier avec un tel potentiel athlétique et défensif aura rapidement l’opportunité de prouver que le futur de Motor City passe aussi par lui.
2 – Derrick Favors – Rudy Gobert
Si on a parlé de la raquette prometteuse des Sixers, que dire de celle du Jazz, qui a déjà de la bouteille. Si Rudy Gobert a explosé aux yeux du grand public lors du Rising Star Challenge de l’an dernier pour notre plaisir de compatriotes, Derrick Favors a lui aussi franchi un palier offensivement. Faut croire que bosser avec Karl Malone porte ses fruits. Alors certes, ils forment le duo le plus vieux de notre classement, ce qui leur donne un véritable avantage en terme de maturité et d’expérience. Mais ils rentabilisent clairement cette prévalence en se montrant aussi comme les plus productifs (enfin presque), le tout dans une équipe qui ambitionne de retrouver les Playoffs. Sans compter qu’ils sont loin d’être les seuls jeunes excitants dans le roster d’Utah : Rodney Hood, Alec Burks et Dante Exum n’ont pas encore fêté leur vingt-cinquième anniversaire… Pour l’ensemble de l’avenir de Salt Lake City, la raquette Favors-Gobert mérite d’être aussi bien classée.
1 – Andrew Wiggins – Karl Anthony Towns
Les deux premiers choix des deux dernières Drafts réunis sous le même maillot. On aurait pu avoir même une génération supplémentaire, mais Anthony Bennett traine sa peine au Canada sans avoir réussi à faire son trou à Minnesota après ses galères à Cleveland. Merci les Cavs d’avoir grillé un mec en lui collant une étiquette qu’il ne méritait pas. Mais revenons-en à nos moutons, ou à nos Loups d’ailleurs. Après avoir été ROY la saison dernière, Andrew Wiggins continue sa progression et ne devrait pas être trop loin d’une première sélection All-Star. Tout cela dépendra du bilan de Minny. Quant à KAT, il est dans la course pour succéder à son coéquipier. Autant dire qu’il y a un potentiel énorme chez les deux joueurs. Si actuellement le duo du Jazz est presque aussi productif, le fait que Wiggins et Towns aient tout juste vingt ans leur donne un avantage définitif dans la course au meilleur duo du futur. Entre le swingman et l’intérieur, bonjour le talent et la complémentarité, seul le ciel leur servira de limite s’ils sont bien encadrés. On a hâte de voir cette doublette grandir.
Bien entendu, ce classement peut faire débat. Certains duos ont été laissés de côté, comme Julius Randle et D’Angelo Russell qu’on attend de voir dans un autre contexte, T.J. Warren et Brandon Knight qui sont certainement sous-estimés ou encore les nombreux jeunes du Magic (Payton, Oladipo, Fournier, Harris) qu’on n’a pas su départager pour les joindre à notre sélection. Difficile aussi de comparer des mecs évoluant dans des contextes différents et à des postes variés, avec un temps de jeu fluctuant en fonction de leur expérience et des besoins de leur franchise. On a quand même tenté le coup, en regardant les âges et les productions de chacun, comme vous pouvez le voir grâce aux graphiques ci-dessus. Maintenant, on attend avec plaisir vos avis : selon vous, qui seront les patrons de demain ?
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