Entre maçon du cœur et Stevie Wonder, Derrick Rose vient d’envoyer un 6/29 en 3 matchs
Le 04 nov. 2015 à 12:47 par David Carroz
4 points à 2/8. Voici la nouvelle prestation offensive assez indigeste de Derrick Rose cette nuit face aux Hornets dans une défaite cinglante encaissée par les Bulls. Un piteux 25% de réussite au tir qui, malheureusement, est monnaie courante pour le meneur dont le début de saison est médiocre, voire mauvais. Si l’adresse n’a jamais été son point fort, ses pourcentages sont aujourd’hui catastrophiques et indignes, blessure à l’œil ou pas.
Pourtant les deux premières rencontres étaient encourageantes. Malgré son masque et sa vision trouble, Derrick Rose avait apporté à son équipe, tout d’abord avec 18 points (certes à 8/22) face à Cleveland puis 15 pions avec un plus intéressant 5/11 face aux Nets. Le natif d’Englewood était satisfait et imaginait que son adresse allait s’améliorer avec sa santé. Comme il le déclarait, il continue à voir double et à n’utiliser qu’un œil en s’y habituant à l’entrainement. Force est de constater que la progression escomptée tarde à venir puisqu’une semaine plus tard, le bilan est sans appel : depuis le déplacement à Brooklyn, D-Rose tourne à 6 points de moyenne avec un horrible 6/29 à faire passer DeAndre Jordan shootant un lancer franc pour un sniper. Au final, l’inspecteur propose 10,2 points à 33,9% en ayant manqué la totalité de ses 8 tirs longue distance. Parmi les joueurs ayant pris au moins 50 tirs depuis le début de la saison, seuls James harden, Emmanuel Mudiay, Kobe Bryant, Markieff Morris et Paul George ont accumulé un tas de briques plus important. L’illustration la plus flagrante de ses difficultés à régler la mire s’est déroulée dans le Michigan face aux Pistons, alors qu’il avait la victoire au bout des doigts. Parpaing XXXL qui envoie les équipes en prolongation, le cercle n’est même pas touché. Une saucisse premium que le MVP 2011 justifie par ses problèmes de vue.
Je visais le mauvais panier, c’est juste ça. Mon corps se sent bien, c’est pour cette raison que c’est vraiment frustrant car je me réveille tous les matins en espérant que mon œil soit guéri. Il ne faut pas se précipiter, il faut être patient et ça va s’améliorer de jour en jour. Donc il faut juste attendre. – Derrick Rose.
Les deux dernières prestations du Chicagoan confirment qu’il va falloir se montrer patient puisque avant d’envoyer son 2/8 déjà évoqué de cette nuit, Derrick Rose avait réussi la même prestation face au Magic dimanche, même si avec 7 rebonds et 8 passes sa contribution avait été toute autre. Une rencontre qui avait semblé blaser un peu le joueur qui commence certainement à trouver le temps long. On le rassure, nous aussi on commence à en avoir marre de le voir balancer brique sur brique. Quand sera-t-il après cette nouvelle contre performance ?
Ça ne sert à rien que je continue de tirer si je ne peux pas voir. Tant qu’on gagne nos matches, je ne me préoccupe de rien d’autre, que ce soit de mon œil ou d’autre chose. Chaque rencontre est positive pour moi car j’en ai manqué tellement. J’essaye d’adapter mon jeu à ma situation, j’analyse beaucoup à la vidéo après les matches car je ne vois pas tout ce qui se passe sur le terrain, mais je suis content du rythme que j’ai en ce moment. – Derrick Rose après la victoire face à Orlando dimanche.
Un constat appuyé par Fred Hoiberg, satisfait du rendement et de l’attitude de son joueur :
Il joue très bien. Il n’a pas forcé sur les tirs extérieurs, il a été agressif vers le cercle et a fait du bon boulot pour trouver ses coéquipiers dans de bonnes positions. Son œil va aller de mieux en mieux mais je suis déjà heureux de la manière dont il fait jouer les autres. – Fred Hoiberg.
Avec la fessée prise à Charlotte cette nuit, pas sûr que les sentiments restent les mêmes dans l’Illinois. La saison est certes encore longue mais si les problèmes d’adresse du meneur devaient persister, les ambitions des Bulls seraient grandement revues à la baisse. Le risque serait également de dérégler l’attaque de l’équipe si Derrick Rose venait à forcer son jeu par frustration. Alors on respire un grand coup, on enlève la main de la gâchette le temps que la vue revienne et l’adresse suivra. Parce que les parpaings, ça commence à bien faire.
Source image : newsone.com