L’intégration de LaMarcus Aldridge au microscope : zoom sur une séquence passe “à la Spurs”

Le 13 oct. 2015 à 20:34 par Bastien Fontanieu

LaMarcus Aldridge

Hier soir à Miami, le géant faisait ses débuts dans sa nouvelle équipe et on souhaitait donc voir ce que pourraient donner certains systèmes en sa présence, ainsi que les automatismes déjà créés avec ses coéquipiers. On sort la palette !

Ce n’était qu’un test. Un petit test, une façon de faire connaissance et accueillir un nouveau dans son clan. Déménageant de l’Oregon pour venir s’installer à San Antonio, LaMarcus était excité à l’idée de jouer avec ses copains du cinq, comme nous qui voulions voir si la sauce pouvait prendre entre le numéro 12 et ses nouveaux camarades des raquettes. En manque de rythme ? Mal utilisé ? En retard ? On a isolé quelques séquences comme celle ci-dessous pour vous permettre de mieux voir le potentiel des Spurs en attaque, et c’est peu dire si le potentiel est élevé…

# 1 : comme on peut le voir ci-dessous, on part sur un début typique puisque Duncan est en tête, lâche la balle à l’opposé et va poser généralement un pick pour Tony afin qu’il remonte et obtienne la gonfle. Dans le modèle à l’ancienne, le frenchie attend que les mouvements s’opèrent avec les ailiers, qu’on lui propose un petit écran et qu’il réagisse en fonction. Sauf que l’arrivée de LaMarcus bouleverse un peu les choses et nous allons tout de suite voir comment…

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# 2 : Au lieu de s’arrêter pour son meneur, Duncan va poser un écran plus bas, sur Aldridge, afin de tenter une première libération pour un tir mi-distance. Si la passe peut être réalisée, Tony la lâche et il peut y avoir deux points envisageables. Si ce n’est pas possible, comme dans ce cas précis puisque Bosh et Haslem communiquent bien, on attend et on voit comment les rotations s’opèrent. Pendant ce temps-là, en toute discrétion, Kawhi et Danny Green échangent de spot et on voit justement Wade annoncer à Deng qu’il faut switcher. Ainsi, l’arrière sera sur Leonard pendant que Luol suveillera sa zone. Pas de passe pour LMA, on laisse Duncan filer et on enchaîne…

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# 3 : Ce qui fût justement intéressant hier soir, c’était de voir le temps de réaction d’Aldridge en fonction des événements se produisant sur chaque possession. N’étant pas encore parfaitement habitué aux systèmes Spurs, il aura un petit temps de réflexion avant chaque mouvement, mais l’application du système est la bonne : avec un Duncan désormais installé à l’opposé de la raquette, tout le côté gauche du parquet est réservé pour un pick and pop entre Tony et LaMarcus. L’intérieur fait justement son boulot en allant rapidement poser un écran sur Dragic, tout en veillant à rouler vers l’extérieur pour mettre la pression sur Bosh. Car oui, avec un Parker qui accélère et un LMA qui va s’écarter, quel choix faudra-t-il faire ? Dwyane Wade sent le coup venir et décide donc de se focaliser sur ce côté du terrain, un réflexe compréhensible mais qui coûtera cher puisque Kawhi se placera à trois points sur la pointe des pieds…

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# 4 : Tony lâche la balle pour Aldridge, tout le monde a respecté sa part du boulot, et c’est à ce moment précis que le jeu de LaMarcus s’avère précieux pour Gregg Popovich. En effet, alors qu’on le voyait plutôt garder la gonfle et un peu trop patienter à Portland avant de lâcher une passe, l’ailier-fort reçoit le ballon, s’aperçoit que Bosh ainsi que Wade foncent sur lui, et LMA décide de fusiller une offrande à l’opposé pour un Leonard esseulé. Temps d’attente ? Moins d’une seconde, puisqu’Aldridge la reçoit avec 10 sur les 24 et Kawhi l’obtient à 9. C’est précisément cette capacité-là, celle de pouvoir réagir avec rapidité pour ne pas couper le mouvement de balle local, qui a séduit le Spurs et poussé la franchise à dépenser une fortune. Il y a bien évidemment la puissance au poste du bonhomme, mais en attirant autant les défenseurs et en pouvant surtout réfléchir instantanément devant les défenses ajustées, la présence de LMA est de l’or pour l’armée texane. Collé à Duncan, le pauvre Luol Deng se rend compte qu’il va vite se retrouver dans la mouise : laisser Leonard ouvert ou laisser Green ouvert ?

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# 5 : L’ailier hésite un instant et joue au poker en feintant d’aller vers Kawhi. Mais le MVP des Finales 2014 sait très bien qu’il peut patienter une demi-journée, car Wade a doublé un peu trop rapidement sur LaMarcus et Deng sait qu’il y aura un écran de Duncan pour Green si la passe est envoyée. Par conséquent, Leonard feinte la passe pour Green, un joueur vraiment maladroit à distance comme on le sait tous si bien, il arme son tir et fait ficelle à distance.

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Le spacing apporté par Aldridge, obligation de doubler à mi-distance. https://t.co/0tZi1U4KXC

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) 13 Octobre 2015

 

Au départ de l’action ? Tony et Duncan certes, mais un déclic qui est créé par la présence d’Aldridge. Auparavant, Splitter ne pouvait pas représenter une menace à une telle distance et Boris était un poil trop lent pour rouler vers l’extérieur tout en agressant son adversaire grâce à son tir à 5m. Voilà ce qu’apporte, entre autres, l’ex-diva des Blazers, qui aura aussi droit à sa petite palette sur un pick and roll d’école…

Source image : NBA League Pass