France-Espagne, 75-80 : un IMMENSE Pau Gasol venge la Roja et ferme 60 millions de bouches

Le 18 sept. 2015 à 00:37 par Giovanni Marriette

21h. Le moment que toute la France du basket attendait est enfin arrivé et c’est Laurent Luyat qui enjaille donc les télespectateurs sur France 3, en oubliant cette fois-ci de mentionner que le meilleur joueur de l’histoire des Lakers s’appelle Michael Jordan.

Et c’est un Vincent Collet avec des cernes de trente centimètres qui ouvre la soirée basket de France Télé, une soirée bouillante au bout de quelques minutes seulement, quand Pierre-Mauroy se chauffe la voix durant la Marseillaise pour pousser ses Bleus. Mais comme on pouvait le prévoir, c’est bien Pau Gasol qui dépucèle les filets de cette demi en allant mettre ses deux premiers points au poste. Rudy lui rend la pareille directos et le duel Jabbar/Chamberlain 2.0 est lancé. Et si l’homme aux quatre L défend le fer face à Tony, c’est comme souvent le Ch’ti sûr Nando De Colo qui prend les choses en main avec deux gros shoots pendant que les Espagnols envoient comme de vulgaires tuyaux d’arrosages. Boris Diaw enchaîne en faisant l’amour à Gasol dessous et si Pau riposte illico, De Colo balance à 10m et Batum intercepte et dunke en contre-attaque pour donner 7 points d’avance aux Bleus (13-6). Nando est alors obligé de sortir à cause de quelques gouttes de sang et c’est le second unit de Vince Collet qui rentre pour prendre la suite. Pendant ce temps Gasol continue son festival soliste et est rejoint par un Sergio Rodriguez auteur d’une grosse rentrée, tout le contraire de TP qui a troqué la gonfle contre une putain de savonnette. Victor “Christian” Claver ne valide pas le taf de ses potes et fort heureusement car les Français sont à la rue en défense… On termine sur un triple du samouraï Evan et … un buzzer de Chacho Rodriguez qui ramène les Espagnols à 20-17. Pau Gasol est déjà à 10 points à 100%.

On attaque le deuxième quart avec une première bonne nouvelle, le hashtag #FranceEspagne est en TT Monde, preuve de l’engouement exceptionnel autour de l’évènement. Revenons-y d’ailleurs : les Bleus attaquent la période avec une envie féroce mais qui leur retombe très vite dessus, le trio d’arbitres sanctionnant la moindre main trop active côté Français. Le jeu est aussi offensif lors de ces premières minutes qu’un bon vieux Utah-Memphis et à ce petit jeu-là, nos Bleus parviennent à garder les commandes malgré un duo Boris Diaw/Tony Parker visiblement aussi bien défendu que complètement bouffé par l’enjeu. Et si Mike Gélabale fait souffler tout Villeneuve D’Asq à trois points, la gentillesse des hommes de Vincent Collet sur back-door refait surface pour permettre à la Roja de rester dans les clous. Rudy Gobert a beau renvoyer les ballons directement à l’usine, le talent de Pau Gasol et un gros triple de Rudy Fernandez font repasser l’Espagne devant (32-31) dans un match dont on sait déjà qu’il nous usera jusqu’à la moelle… Rudy Gobert a au moins la bonne idée de marquer deux derniers points dessous histoire de faire basculer la France devant à la mi-temps, 33-32.

On repart très fort dès les premières secondes de la deuxième mi-temps puisque Nico Batum se décide à récupérer le leadership abandonné par Tony et Boris en enchaînant gros trois et cri rageur, comme pour réveiller des Français trop gentils. Message reçu car notre beau Rudy bâche son moche homonyme, ce à quoi répond néanmoins Nikola Mirotic du parking. Il est écrit que les Espagnols ne lâcheront rien… Mais Batum non-plus puisque le futur joueur de Charlotte multiplie les interceptions et redonne une nouvelle fois un peu d’air aux 26 922 supporters, nouveau record d’Europe à la clé. Tony Parker nous donne un aperçu de ce que l’on aurait voulu voir plus souvent et La Tour Eiffel sanctionne sur la ligne pour donner 7 points d’avance aux Bleus. Seul Pau Gasol tient le choc héroïquement en face et c’est cette fois-ci Joffrey Lauvergne qui y va de son coup de glaive en scorant 5 points de suite dont une plancha espagnole de toute beauté à trois points pour donner cette fois-ci un matelas de 11 points d’avance aux siens. Le genre d’avance qu’une équipe championne d’Europe en titre se doit d’être capable de conserver… Surtout que tous les ballons nous retombent dans les mains et que les Dieux du basket semblent avoir choisi leur camp. On finit même sur un pick-n-roll d’école entre Nando et Jololo pour conclure le troisième quart sur le score de 56-48.

On attend désormais plus que Tony Parker pour venir signer en bas de la feuille … mais Toni Pi se planque et c’est Chacho Rodriguez qui poursuit sa mixtape. Stop and go + floater au dessus de TP, un café, l’addition. Il est écrit ce soir que les présumés leaders français sont à la ramasse, c’est donc Nando De Colo qui se charge du leadership abandonné, tentant tant bien que mal de trouver des solutions sur la zone espagnole. Un nouveau panier de loin redonne même neuf points d’avance à la France… Temps-Mort Scariolo, Pau Gasol est monstrueux mais paraît désormais avoir 50 piges et le public transpire l’huile des frites lilloises. Et la fin de match va être une explication de leaders. Et attention car ça risque de ne pas vous plaire. Tony ? Shoot forcé. Gasol ? 2 LFS. Boris ? Mauvais choix. Gasol ? 2 LFS. Les trois minutes suivantes sont catastrophiques pour des Bleus au jeu d’attaque aussi construit que lors d’un All-Star Game de D-League. La Roja nous inflige un 8-0 et un légendaire Pau Gasol détruit tout ce qui est sur son passage, malgré une défense pourtant héroïque de Rudy Gobert, abandonné par tous ses teammates sur chaque aide défensive… A moins de quinze secondes du terme, Sergio Rodriguez donne trois points d’avance à l’Espagne et on se dit à ce moment là que la France mérite de perdre. Enfin on le dit pas mais on le pense très fort… Sauf qu’il y’en a un qui n’est pas du même avis car Nicolas Batum va balancer le shoot de l’année dans le corner pour permettre aux Bleus d’égaliser à 66 partout et d’avoir le droit de croire encore à une grosse défense pour arracher la prolongation. Un boulot exceptionnellement fait par notre Rudy qui contre Pau Gasol dans les toutes dernières secondes du match… Opération changement de tee-shirt pour la quatrième fois de la soirée, on aura bien droit à 5 minutes de calvaire en plus.

L’occasion pour nos deux Spurs de réveiller enfin la bête endormie en eux ? Et puis quoi encore. Le destin en a voulu ainsi et il est cruel, mais les hommes ayant construit et porté cette Equipe de France depuis 15 ans vont donc terriblement se trouer ce soir, laissant le soin à Nicolas Batum et à la classe 92 de gérer cette demi-finale pourtant ô combien historique. Court aux lancers, Tony laisse ensuite Rudy Fernandez marquer les siens en se gargarisant des insultes descendant des tribunes avant que le monstre Gobert enchaîne un nouveau contre sur Gasol et un alley-oop en contre-attaque. 74-72 France, on avale la salive, le canapé TrashTalk est en feu comme jamais auparavant et on va peut-être bien finir par y arriver non de zou… Sauf qu’en face il y a Gasol. Et que ce soir Gasol, c’est Shaq + Olajuwon, multiplié par Bill Russell. Le futur MVP du tournoi joue toutes les possessions et les transforme systématiquement en or pendant que les leaders frenchies envoient des saucissons sur la ligne. Car le génial Victor Claver avait pourtant fait l’effort de donner trois lancers à Nicolas Batum, mais apparemment ce soir les Français ne voulaient pas recevoir de cadeaux… Victoire de la Roja 80-75, nous on va pleurer un coup mais par contre demain, on sort la tronçonneuse.

Ah oui au fait, Pau Gasol termine donc son gang-bang avec 40 points et 11 rebonds. Et l’Espagne est en finale de l’Euro. De notre Euro. Je crois qu’après ça, on peut chialer tranquille. Putain.

source : FIBA


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