De héros à zéro : retour sur la bonne performance de Nicolas Batum malgré ses lancers francs ratés

Le 18 sept. 2015 à 14:18 par Nicolas Meichel

Il reste 18 secondes à jouer, la France est menée 78-75 face à l’Espagne mais obtient trois lancers francs par l’intermédiaire de Nicolas Batum, qui a une opportunité rêvée de remettre les deux équipes à égalité…

La suite, on la connait. Le premier fait gamelle et derrière Nico nous sort deux briques (la dernière étant intentionnelle pour récupérer la gonfle) qui condamnent définitivement l’Équipe de France. Clairement, Batum s’est foiré là-dessus, il le sait et il l’admet. Alors évidemment, c’est presque de nature humaine de retenir prioritairement ce moment crucial du match qui a brisé le rêve des Bleus, mais ça serait injuste envers l’ailier tricolore d’avoir une mémoire sélective et de le condamner coupable pour cette défaite aussi cruelle qu’amère. Pourquoi ? Parce qu’hier, Nico a répondu présent au combat. Si ses statistiques ne sont pas exceptionnelles (14 points, 7 rebonds) et que sa sélection de shoot a parfois été digne de Trey Burke (3/14 au tir dont 2/8 à trois points), Batum s’est cassé le cul et a essayé tant bien que mal de faire la différence en prenant ses responsabilités. En effet, parfois en manque d’agressivité , “Batman” a cette fois-ci tenté d’amener un peu plus son soutien offensif même s’il s’est souvent montré maladroit. Et puis évidemment, il a été très présent dans l’activité défensive, mais ça on a l’habitude avec lui. Que ce soit sur l’homme ou sur les lignes de passe (2 interceptions), le nouveau joueur des Hornets a parfaitement rempli son rôle de l’autre côté du terrain mais ce sont des choses qui ne se voient pas forcément dans les chiffres. Enfin, comment ne pas mentionner ce tir primé énorme dans le corner à la fin du quatrième quart-temps, qui avait permis aux Bleus d’arracher la prolongation quand ça sentait sérieusement le roussi. Oui, vu le résultat, “il n’a servi à rien” comme dirait Nico mais ça compte au moment de juger la performance d’un joueur.

D’un point de vue plus global, Batum n’a pas vraiment brillé sur cet Euro. Avec 9,4 points de moyenne et un pourcentage au tir médiocre (35,5 % de réussite dont un maigre 18,8 % du parking), il était en dedans offensivement et on attendait forcément un peu plus d’un joueur de sa trempe. Mais dans une Équipe de France basée avant tout sur le partage des responsabilités et la solidité défensive, il a une nouvelle fois été très important étant donné que c’est souvent là-dessus que la France faisait la différence. Et hier, face à l’Espagne, Batum a apporté tout ce qu’il pouvait apporter. Le manque de réussite au tir, ça peut arriver à tout le monde. Rater des lancers francs cruciaux aussi, mais sur le reste, Nico a coché ses cases. Si la France s’est inclinée face à Pau Gasol et compagnie, c’est pour plein d’autres raisons car les Bleus n’auraient jamais dû se retrouver dans une telle position. On peut parler de coaching, de la faillite Tony Parker et Boris Diaw, de l’incapacité des tricolores à s’adapter à la zone, voire même d’arbitrage pour certains, mais pas vraiment du craquage de Batum comme cause principale de la défaite.

Soyons clair, le but ici n’est pas d’enlever toute responsabilité à Nico pour ses lancers francs ratés, qui ont clairement fait mal aux Bleus. Il ne faudrait juste pas oublier qu’il a été l’un des meilleurs Français sur le parquet hier et qu’il a permis à la France de continuer à espérer…

Source image : hashgurus.com