Focus sur les Bleus de l’Euro : Antoine Diot, maillot tricolore sur la peau et sang glacé dans les veines

Le 28 août 2015 à 17:47 par Giovanni Marriette

On poursuit notre tour d’horizon des douze tricolores sélectionnés par l’ami Vince avec aujourd’hui un produit born and made in France : Antoine Diot. Le combo bressan fait partie des joueurs de confiance de son coach et il sera une fois de plus bel et bien présent en septembre, notamment pour faire souffler notre rappeur préféré et peut-être même le préserver lors de la phase de groupe. Petite présentation du pote de promo de Nicolas Batum, entre catogan, talent et précocité…

Son passé avec les Bleus

Première chose, Antoine est lié au maillot tricolore depuis ses plus tendres années. Genre depuis la maternelle en fait. Partie intégrante et même leader de toutes les catégories jeunes de l’EDF depuis ses 16 ans avec un palmarès unique (or et argent à l’Euro U16, or à l’Euro U18, bronze aux Championnats du Monde U19, argent à l’Euro U20), c’est donc aujourd’hui une quasi évidence de le voir enchaîner avec cet Euro à domicile en compagnie de ses potes de promo Alexis Ajinca et Nicolas Batum, et ce malgré un dos souvent fragile qui l’a notamment vu manquer plusieurs campagnes importantes en Bleu (en 2010, 2011 et 2012). Mais tout ça est désormais derrière le natif de Bourg-En-Bresse et c’est donc en back-up officiel de Tony Parker qu’il se présentera dès le 5 septembre. La carrière d’Antoine chez les grands avait débuté en 2009 lors d’un tournoi de qualification pour l’Euro, quand l’Équipe de France n’était qu’un fœtus de ce qu’elle deviendra quatre ans plus tard en Slovénie. Ce jour-là Antoine n’a que 20 ans mais un 4/4 plein de sang-froid aux LFS lors du quatrième quart-temps va sauver les Bleus d’un bourbier sans nom. Déjà à l’époque le minot dénote par son calme sur le parquet et la justesse de ses choix. La suite donnera raison aux observateurs puisque quatre ans plus tard, le nouveau meneur de jeu de Valence (également passé par Le Mans, Paris-Levallois et Strasbourg) compte 59 sélections en Bleu et a participé à la double épopée 2011/2013, ponctuée par un titre de champion d’Europe et une médaille de bronze l’an passé. Antoine est devenu au fil du temps l’un des hommes de Vincent Collet, sentiment renforcé par les retrouvailles des deux hommes à Strasbourg après avoir déjà bossé ensemble au Mans quelques années auparavant. Cette année encore, le meneur bressan sera envoyé au combat pour étaler toute sa science du jeu et son calme dans les moments stratégiques et/ou cruciaux. Mais ça, le gamin commence à en avoir l’habitude.

Points forts

De toutes les qualités du garçon, le leadership et la maturité sont celles qui reviennent le plus souvent. Habitué depuis tout petit à jouer avec et contre des mecs plus âgés que lui, Antoine a vite appris les ficelles du métier de meneur de jeu. Leader dans l’âme, il est de ceux qui sont capables de mettre la main sur le ballon dans les moments chauds d’un match, tout en étant capable de rentrer de très gros shoots. Beaucoup moins foufou qu’un Thomas Heurtel à qui il a été préféré pour épauler Tony Parker à la mène, il possède le double avantage de pouvoir à la fois scorer et mettre ses partenaires dans les bonnes dispositions. Son profil de 1/2 est également intéressant puisqu’en plus de Toni Pi, Nando de Colo devrait également hériter de la mène sur de longues minutes lors de cet Euro. Adroit de partout (41% du parking et 85% sur la ligne cette année), Antoine Diot est une belle assurance de scoring pour alimenter la marque d’un second unit qui se cherche encore à dix jours de la compétition. Un genre de capitaine du banc en compagnie de Flo Pietrus et Mike Gélabale, malgré son jeune âge. L’histoire de sa vie en quelque sorte.

Points faibles

Hormis peut-être un manque d’impact sur les drives car il a plus de mal à créer par le dribble qu’un De Colo ou un Parker, et un relatif déficit de vitesse sur la défense de ces mêmes drives, peu de déchets dans le jeu d’Antoine. Car s’il n’est pas à proprement parlé un “top défenseur”, il compense par une grosse activité et une moyenne d’interceptions toujours élevée. Attention tout de même à ne pas se laisser bouffer par un groupe ultra-compétitif où son rôle sera forcément moindre que celui qu’il joue en club. Autre point sensible, la capacité d’Antoine a être altruiste peut parfois jouer en sa défaveur car on a parfois l’impression que le petiot va trop vite en besogne. Et si Nicolas Batum le connait par cœur au point d’anticiper à merveille le jeu de son meneur, ça n’est pas forcément le cas de ses autres coéquipiers, d’où les quelques passes qui peuvent parfois atterrir au troisième rang du public. Et comment ne pas finir sur ce style capillaire et pileux qui peut froisser les plus anciens, une espèce de mélange entre James Harden et Zlatan Ibrahimovic assez unique, que seul Evan Fournier peut éventuellement lui contester s’il laisse pousser un peu la be-bar en septembre…

Ses objectifs pour l’Euro à venir

La mission d’Antoine Diot sur cet Euro est simple. Assurer les minutes à la mène au relais de Parker et pousser un peu le second unit offensivement parlant. Le n°6 des Bleus tentera également de poursuivre sa belle série en Bleu afin d’accrocher une troisième médaille consécutive autour de son cou, avant d’aller ferrailler pour gagner sa place dans l’avion pour Rio, sous réserve d’un résultat positif en septembre.  Ce sera également en quelque sorte une tournée d’adieu pour Antoine sur le territoire français, lui qui partira dès la fin de la compétition s’aguerrir encore un peu plus en Liga ACB, du côté de Valence. Vincent Collet devrait lui offrir entre 12 et 15 minutes par matches, à lui de faire fructifier cette confiance en guidant le banc des Bleus.

Malgré la déception de certains due à la non-sélection de Thomas Heurtel et de son gros short, la présence de Diot ne souffre d’aucune contestation possible tant il fait désormais partie des jeunes cadres de cette équipe. A lui de valider la confiance de son coach, pour continuer sa belle moisson en Bleu depuis maintenant plus de 10 ans…

Source image : AFP