David Lee et les Warriors sortent les mouchoirs : applaudissements avant de tourner la page

Le 18 juin 2015 à 16:13 par Bastien Fontanieu

Comme nous le mentionnions hier, le vétéran savait depuis longtemps qu’il serait sur le départ cet été. Le divorce étant bientôt prononcé, le moment est peut-être venu de distribuer quelques fleurs…

C’est ce qu’on appelle un vrai pro. Un pur, un grand, discret mais épatant. Alors qu’il aurait pu se plaindre à moult reprises cette saison en voyant Draymond Green, Marreese Speights et même Festus Ezeli prendre sa place dans la rotation, David n’a jamais véritablement explosé devant les micros, une belle façon de maintenir le groupe intact et concentré tout en restant conscient du futur annoncé. Car s’il y a bien une chose qu’on a retenue cette année à Golden State, c’est que l’avenir du poste 4 s’appelait Green et non Lee. Une campagne formidable gérée par le premier, sans démolir les pieds du second, qui lui permettra notamment de signer un bon gros chèque dans quelques semaines. Quant à David ? Une attitude toujours aussi responsable et exemplaire au quotidien, venant bosser comme un grand tout en encourageant ses coéquipiers, à l’image de ce Game 3 des Finales où il apportera un vrai boost à ses copains alors que son CV devrait demander un peu plus de reconnaissance. Oui, si certains semblent vouloir l’oublier, David Lee était le premier Warrior All-Star en 2013 depuis un certain Latrell Sprewell en 97. Non, pas de Baron Davis ni de Mickael Pietrus dans les bouquins. Avant Stephen Curry, Klay Thompson et toute la troupe des allumés du poignet, c’est bien l’intérieur qui souhaitait replacer Golden State au centre de la planète NBA.

Du coup, voyant que sa situation ne s’arrangerait pas la saison prochaine et qu’il était désormais propriétaire d’une bague de champion, le produit formé à Florida s’est mis d’accord avec son management en acceptant un probable transfert si les choses étaient bien faites. Une autre belle preuve de professionnalisme, qui sera probablement accueillie avec plaisir par sa future nouvelle franchise, elle qui devra cependant se coltiner 15.493.680$ de salaire la saison prochaine. Un sacré pactole pour un intérieur assez aléatoire en défense comme au tir extérieur, deux catégories fondamentales chez les postes 4 d’aujourd’hui. Dans la NBA d’il y a quelques années, Lee était roi car il pouvait rouler et jouer au poste comme un boss, mais les intérieurs demandés en 2015 doivent bien plus écarter et ainsi créer des espaces pour les autres. Première piste à laquelle on pense, le Thunder ? Si financièrement les affaires seront compliquées, sa réunion avec Billy Donovan pourrait être intéressante et OKC avait déjà mentionné David dans les rumeurs de transferts intéressants ces dernières années. Autre piste à envisager, Orlando ? Avec un paquet de jeunes à encadrer et une région qui lui tient à coeur, le Magic pourrait se faire plaisir au poste pendant quelques mois, quitte à gêner Vucevic dans son jardin.

Quoi qu’il en soit, son professionnalisme et son expérience en tant que champion seront attendus ailleurs, avec une casquette de vétéran qui lui ira à merveille. Un joueur qui avait commencé dans le bordel des Knicks pour finalement créer un nouveau vent positif à Oakland, un peu comme -tiens tiens- Amar’e chez les Knicks justement. En voyant Stoudemire quitter le Madison Square Garden dans le silence le plus complet cette saison, quelques fans capables de se souvenir de l’hiver 2010 applaudissant dans le fondon avait lâché la larmichette car son impact allait bien au-delà des statistiques dans l’histoire de sa franchise. Lee ? Il faudra lui accorder ce type de place, pas forcément au premier ni au deuxième rang de la photo de famille, mais pourquoi pas dans les ailes du troisième aux côtés des Baron Davis ou autres Chris Webber. Habituellement, on laisse tomber ces vétérans assez facilement car leur place n’est plus associée à celle des décisions actuelles, mais il faut toujours respecter ceux qui ont osé y croire quand le paysage ne montrait que des briques et de la boue, un pari dans lequel Lee s’est donné et qui a symbolisé la croissance des Warriors pendant des années. Jusqu’au titre, cette saison.

32 ans au compteur, encore de beaux restes sur pick-and-roll et un sourire affiché tous les matins : Lee c’est tout ce qu’il faut pour une équipe de jeunes en quête de repères, surtout quand on a désormais une bague dans sa vitrine. Si les Warriors auront les yeux rivés sur Draymond Green pour les années à venir, leur cœur ne doit cependant pas taper dans la mémoire sélective. David, c’est bien le type à l’origine du Goliath champion cette année.

Source image : USA Today


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