Profil Draft 2015 : Myles Turner, un intérieur texan sur les traces de LaMarcus Aldridge

Le 13 juin 2015 à 18:44 par Benoît Carlier

Régulièrement, des pointures sortent des rangs de l’Université du Texas pour venir garnir ceux de la Grande Ligue. Cette année, Myles Turner aura donc la lourde responsabilité de porter haut et fort les couleurs de sa fac en NBA, là où ses prédécesseurs ont déjà brillé. C’est le cas notamment d’un jeune homme passé de Seattle à OKC lors du déménagement de sa franchise dans l’Oklahoma et qui se sert aujourd’hui du Maurice Podoloff Trophy comme d’un presse-papier sur son meuble télé si vous suivez notre regard…

> Âge : 19 ans. Né le même jour que Chris Bosh. On lui souhaite autant de titres au Shooting Stars.

> Position : Pivot. Capable d’attaquer en tant qu’ailier-fort. Pour la défense, c’est une autre paire de manches.

> Equipe : Texas. Sur les traces de Kevin Durant, LaMarcus Aldridge et Tristan Thompson. Un MVP, un quadruple All-Star et un finaliste NBA : faites votre choix.

> Taille : 211 centimètres. Coucou Dwight Howard.

> Poids : 109 kilos. Coucou Rudy Gobert.

> Envergure : 224 centimètres. Pratique pour se tenir tout en haut de la barre du métro aux heures de pointe. On évite le trafic et la transpiration qui s’accumule à « taille humaine ».

> Statistiques 2015 : 10,1 points, 6,5 rebonds et 2,6 contres à 45,5% au tir, le tout en 22 minutes.

> Comparaison : Roy Hibbert.

> Prévision TrashTalk : A la frontière des lottery picks, entre la 10ème et la 18ème place.

Qualités principales

# Un toucher rare pour un tel gabarit

Souvent, les grands sont plutôt des maçons qui construisent brique par brique leur réputation de joueur sans shoot. C’est notamment le cas de DeAndre Jordan qui régale les fans à chacun de ses passages sur la ligne des lancers-francs. Mais heureusement, il existe encore quelques exceptions. Des big men aux mains d’argent qui n’hésite pas à profiter de leur taille pour tirer au dessus des bras de leurs défenseurs. Vous l’aurez compris, Myles Turner est de cette trempe là. Son turnaround jumper est une merveille même s’il a tendance à un peu en abuser et on ne devrait pas parler de Hack-A-Turner lors des prochaines années. Il favorisera le pick and pop à son cousin le pick and roll et son hook shot main droite peut aussi être qualifié de valeur sûre. Il s’agira quand même de ne pas oublier de s’approcher du cercle lorsque cela est nécessaire, surtout pour un pivot.

# Une présence intimidante dans la raquette

Les tentacules qui lui servent de bras peuvent rebuter un certain nombre d’adversaires à s’aventurer trop loin dans la jungle de la peinture et Turner se fait un malin plaisir à rappeler aux extérieurs un peu trop entreprenants à qui appartient la raquette. D’ici quelques années, Rudy Gobert aura un nouvel adversaire pour le titre de meilleur contreur de la ligue. Evidemment, la domination du produit des Longhorns ne s’arrête pas là et il a fait du rebond défensif l’une de ses spécialités lors de son unique saison au sein du championnat universitaire de la NCAA. Une machine à double-double en puissance qui a faim de ballon, encore et toujours. C’est plus problématique en attaque où le kid de Bedford passe beaucoup de temps en périphérie et ne peut aller à la lutte au rebond offensif.

# Potentiel encore à développer

Myles Turner vient tout juste de souffler ses 19 bougies ce qui en fait l’un des plus jeunes prospects de cette cuvée 2015. Alors forcément, quand on n’a pas encore l’âge de s’installer dans un troquet pour siroter un panaché au pays de l’Oncle Sam, l’apprentissage est encore loin d’être terminé. Sa sélection de tirs est parfois suspecte et il doit assimiler les fondamentaux au poste en diversifiant ses moves. Il est aussi parfois un peu naïf sur les feintes de tir et il sera bien content d’avoir droit à une faute supplémentaire en NBA. Espérons qu’il trouve un coach compréhensif qui souhaite intégrer son profil rare et un peu atypique dans sa rotation.

Défauts majeurs

# Une petite frite égarée au milieu des potatoes

On ne sait jamais vraiment ce qu’elle fait dans notre portion de potatoes, mais elle est toujours là, fine et fragile. Myles Turner ressemble étrangement à cette frite lorsqu’il côtoie les plus gros gabarits adverses. Et cela ne va pas aller en s’améliorant au sein de la Grande Ligue. Apathique et peu résistant aux chocs, on comprend mieux pourquoi il s’écarte de la peinture. Pourtant, il va aussi devoir s’y coller ou bien les Marc Gasol, Al Jefferson et autres Festus Ezeli (oui, oui) ne vont en faire qu’une bouchée. La transition avec la NBA risque d’être violente pour celui qui a eu l’habitude de défendre en zone avec Texas. Bon appétit messieurs.

# Cours Forrest, cours

Ces palmes qui lui servent de pieds, Myles Turner les traîne comme des boulets sur le terrain. Constamment en retard sur son vis-à-vis, il peine à contenir les pick and roll, ne pouvant switcher sur le joueur extérieur. Sa mécanique de course est si laide qu’il a même dû passer par la case hôpital pour rassurer les franchises qui craignaient pour l’avenir de ses genoux. Dans ces conditions, difficile de défendre en un contre un. Ce manque de vitesse se fait immédiatement ressentir sur son compteur de fautes qui s’emballe parfois trop rapidement et surtout trop tôt dans la partie. Il a entamé un programme de musculation spécifique pour son bas du corps, mais ce genre de problème ne dit rien qui vaille à l’heure où le jeu s’accélère chaque saison un peu plus. Une chose est sûre, il aura du mal à intéresser Golden State ou les Suns…

Conclusion

Rares sont les joueurs aussi grands et adroits de loin. Myles Turner pourrait rapidement devenir une arme létale en attaque si tant est qu’il prenne un peu plus goût au contact, mais son déficit physique représente un mauvais point qui risque de rebuter quelques franchises. Typiquement, ce n’est pas le joueur sur lequel on base la reconstruction d’une franchise.

Source image : Ray Carlin – USA TODAY Sports

Source vidéo : Youtube


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