Profil Draft 2015 : Chris McCullough, quel avenir pour la liane de Syracuse ?

Le 31 mai 2015 à 20:15 par Alexandre Martin

Avec des qualités tout aussi évidentes que ses défauts, Chris McCullough est un jeune qui va intégrer la Grande Ligue cet été et qui peut – comme tout rookie – nourrir de belles ambitions mais dont le plus gros challenge sera de faire valoir ses points forts tout en travaillant le plus vite sur ses points faibles qui pourraient, dans le cas contraire, s’avérer très embarrassants. Jusqu’où peut aller cet ailier-fort moderne issu du Bronx ? 

Profil

> Âge : 20 ans. Aucun gros joueur NBA né le même jour que lui. Mauvais signe ?

> Position : Ailier-fort.

> Equipe : Syracuse. Université qui nous a sorti quelques grandes figures du jeu comme Derrick Coleman, Dion Waiters, Hakim Warrick, Michael Carter-Williams et bien sûr Carmelo Anthony.

> Taille : 206 centimètres. La taille idéale pour un ailier-fort.

> Poids : 90 kilos. Le poids idéal pour un arrière.

> Envergure : 221 centimètres. Le garçon est plutôt long et c’est toujours appréciable vu les spécimens qui rôdent en NBA.

> Statistiques 2015 : 9,3 points à 48% au tir, 6,9 rebonds, 2,1 contres et 1,7 interception en 28 minutes de temps de jeu.

> Comparaison : au mieux Thaddeus Young, au pire Jeremy Evans.

> Prévision TrashTalk : au mieux 22ème, au pire 32ème.

Qualités principales

# Capacités athlétiques

Chris McCullough est non seulement très mobile pour sa taille mais il est aussi agile et aussi à l’aise qu’un arrière dès lors qu’il s’agit de parcourir le terrain d’un bout à l’autre ce qui fait de lui une arme létale en transition car, en plus, il sait parfaitement utiliser les bons angles de course pour se rendre disponible et pouvoir attaquer le cercle. Sa détente est tout à fait correcte sans être exceptionnelle mais il est très explosif et surtout doté de longs bras qui lui permettent d’être très vite “dans le cercle”. Forcément, quand vous pouvez toucher une marque à 2m77 de hauteur sans sauter, vous êtes rapidement au-dessus de l’arceau…

# Talent offensif certain

Mister McCullough possède déjà pas mal de flèches dans son carquois offensif. Pour commencer, il a un vrai shoot : sa mécanique est fluide et on sent qu’il relâche la balle avec beaucoup de confiance et d’adresse. Du coup, sur tout ce qui est pick-and-pop, le garçon peut se révéler terriblement efficace à mi-distance. D’une manière générale, son jeu face au panier est bon. En pick-and-roll, il “roule” vite vers le cercle et est capable d’attraper la balle même dans des situations difficiles. Son agilité et son footwork font de lui un joueur compliqué à stopper quand il pénètre d’autant plus qu’il finit proprement de près une fois lancé et ce, des deux mains. Voilà un garçon qui, une fois la balle en main, sera trop rapide et trop technique dans le périmètre pour beaucoup d’ailiers-forts de la ligue.

# Défense en mouvement

Premier constat quand on regarde McCullough défendre : il se déplace extrêmement bien latéralement. Il peut ainsi venir en aide de manière rapide pour fermer des espaces ou contester un shoot. Là encore, ses longs bras sont un avantage. Contres et interceptions sont des actions récurrentes dans la palette défensive de ce bon Chris et révèlent une activité incessante entre la raquette et la ligne à trois-points. Définitivement, McCullough n’aura aucun souci à s’adapter à ces postes 4 modernes qui aiment jouer au large pour étirer les défenses.

Défauts majeurs

# Va falloir muscler tout ça Chris !

90 kilos… Chris McCullough avait déjà des soucis pour prendre la position au poste bas – aussi bien en attaque qu’en défense – en NCAA… L’arrivée en NBA risque d’être assez violente pour lui. Il n’est pas assez lourd, pas assez costaud ni du bas du corps ni du haut. Nous l’imaginons donc mal prendre ou défendre la position sur des garçons comme LaMarcus Aldridge, Zach Randolph, Blake Griffin ou autre Paul Millsap à qui il ne rend pas tant de centimètres (voire pas du tout) mais à qui il rend plus de 20 kilos ! Ce déficit de force, de puissance lui joue également de vilains tours au rebond où il se faisait déjà régulièrement manger avec Syracuse. C’est simple, s’il veut survivre dans la Grande Ligue, McCullough doit passer le plus clair de son temps à la salle. Il doit soulever de la fonte jusqu’à épuisement afin d’ajouter 10 à 15 kilos de muscles dans les plus brefs délais.

# QI Basket douteux et sautes de concentration 

Sur le plan mental, le jeune Chris semble déterminé et travailleur. Cependant, il perd parfois sa concentration et se laisse prendre en backdoor par les attaquants ou oublie de faire ses écrans de retard au rebond. Ce type d’erreurs coûte trop cher en NBA et renvoie quasi systématiquement les rookies vers le banc voire la D-League. Attention donc. Ensuite, le garçon ne brille pas toujours par son intelligence de jeu. Il ne choisit pas toujours bien ses tirs (défaut de jeunesse qui se gomme très bien) et est sujet à quelques pertes de balles idiotes sur des bourdes très évitables. Il distribue peu de passes décisives et a une propension à faire des fautes trop rapidement ce qui peut l’obliger à sortir et fortement amputer son temps passé sur le parquet. Bref, McCullough a du boulot en termes de visionnage et de compréhension du jeu.

Conclusion

Voici un joueur qui peut se révéler comme un cauchemar absolu à défendre pour les ailiers-forts de la ligue grâce à la combinaison entre vitesse, taille et technique qu’il représente tout en étant parfaitement capable de défendre efficacement dans le périmètre ce qui est un très bon point vu le style de postes 4 d’aujourd’hui. Pourtant, son côté “brindille” peut inquiéter car même si les intérieurs ont de plus en plus tendance à s’écarter, le basket reste un sport très physique où les contacts sont légion et où la puissance reste une arme nécessaire pour tenir le choc dans ces raquettes peuplées de très gros bébés parfois hostiles. McCullough peut intégrer un banc NBA dès cet été mais s’il veut un jour être titulaire, il sait ce qu’il lui reste à faire… 

Ah ça, en transition, ça envoie ! 

Ce qu’il doit faire encore et encore…

Source image : Dennis Nett | syracuse.com