Pelicans - Warriors, débrief du Game 3 : GS revient de l’enfer et remonte 20 points dans le dernier quart

What a game! Menés de 20 points à l’entame du dernier quart-temps, les Warriors n’ont jamais lâché l’affaire et sont venus fermer des bouches en s’imposant après prolongation en Louisiane (123-119). Les fans peuvent repartir le cœur gros, le destin semble avoir choisi son camp dans cette série.

Dans une enceinte pleine à craquer qui rugissait de plaisir d’enfin retrouver les Playoffs après quatre longues années d’impatience, ce sont les locaux qui prenaient le meilleur départ grâce à un Anthony Davis des grands soirs qui ne touchera rien d’autre que la ficelle sur ses trois premiers paniers malgré la défense à la culotte de son vis-à-vis. Mais les « Splash Brothers » ne semblaient pas avoir refroidi dans l’avion qui les a menés à la Nouvelle Orléans ce jeudi et commençaient très fort eux aussi, faisant mouche sur leurs cinq premières tentatives from deep. Rapidement, Draymond Green est touché par les fautes et doit quitter les siens un peu précipitamment dans le premier quart. Jrue Holiday profite de cette fin de période pour signer son retour après son DNP du Game 2 et se fait tout de suite remarquer grâce à un spin move assassin sur le pauvre Leandro Barbosa. La rentrée de Norris Cole (14 points à 6/9 à la mi-temps) fait aussi du bien aux Pelicans qui enchaînent un 19-0 à cheval sur les deux premiers quart-temps. Les Dubs tentent un premier rapproché mais les bombas de Ryan Anderson tombent dedans (26 points, 5 rebonds à 10/14 dont 2/3 derrière l’arc) et permettent aux Pels de rentrer au vestiaire avec un avantage de 11 points (63-52).

Comme lors du dernier match à l’Oracle Arena, le jeu se muscle un peu dans le troisième quart-temps et le flop de Harrison Barnes échaude le public de Louisiane. Quincy Pondexter écopera de sa deuxième faute technique de la série pour s’être laissé emporter par l’enthousiasme ambiant en allant contester une faute auprès du ref, mais c’est bien Draymond Green qui se fera siffler sa quatrième faute alors qu’il reste encore 6 minutes à jouer dans cette période, devant à nouveau remettre son chasuble sur le banc. Malgré les tentatives longue distance de Stephen Curry pour recoller au score, l’écart oscille entre 12 et 18 points tandis que Marreese Speights passe quatre fois chez le coiffeur en quelques minutes (Anthony Davis le contre par deux fois avant que Ryan Anderson et Jrue Holiday ne viennent rajouter leur touche perso). Les Dubs sont dos au mur avant le dernier quart-temps et accusent 20 points de retard (89-69). Mais Steve Kerr n’est pas venu pour laisser tomber aussi facilement et réclame plus de rigueur défensive alors que les Pelicans termineront la rencontre à plus de 50% de réussite au tir (51,1%). À 6 minutes du buzzer du quatrième quart-temps, il décide de garder ses cadres sur le terrain malgré un écart toujours conséquent de 17 points. Il se rappelle qu’il y a quelques semaines encore, Golden State remontait un écart de 26 points face aux Celtics en deuxième mi-temps même si le contexte était évidemment bien différent de celui de cette nuit. Lentement, les Dubs viennent gratter leur retard à l’image de Shaun Livingston qui monte au dunk sur son propre rebond offensif, à l’orgueil. Si bien qu’ils recollent à deux possessions (101-105) avec 1:40 à jouer. Jusque là si festifs et bruyants, les fans du Smoothie King Center sont soudainement pris de bouffées de chaleur insoutenables et Monty Williams ne va pas y remédier, bien au contraire. À -3 avec 21 secondes au chrono, Steve Kerr appelle ses joueurs à faire faute pour ensuite mettre la gonfle entre les mains de Curry. Ça tombe bien, le favori au titre de MVP (40 points, 9 assists, et 5 prises à 10/29 au tir dont 7/18 derrière l’arc) entretient l’espoir des Warriors à 3 points. Immédiatement envoyé sur la ligne des lancers-francs, Anthony Davis manque l’occasion de se mettre à l’abri et échoue sur sa première tentative. Avec 3 points d’écart et moins de 10 secondes à jouer, on s’attend à ce que le technicien des Pels préconise la faute à ses joueurs pour éviter un tir du parking qui serait synonyme de prolongation. Mais Monty Williams justifie sa réputation de coach moyen et la suite fait déjà partie de la grande histoire des Playoffs. « Baby Face » hérite de la balle et lance une ogive derrière l’arc… manquée mais tout de suite récupérée par Marreese Speights. Seconde chance depuis le corner pour le recordman de flèches en une saison qui n’en demandait pas temps. Il perfore les bras d’Anthony Davis et de Tyreke Evans pour envoyer le match en OT (108-108). À ce moment là, la rencontre est déjà presque gagnée.

Le public a perdu de son entrain et Steph Curry assomme les Pelicans d’entrée de prolongation d’un nouveau tir primé. La suite était écrite. Draymond Green sort pour 6 fautes et termine avec une nouvelle feuille de folie (12 points, 17 rebonds – record de carrière en Playoffs -, 5 assists et 3 interceptions) à 36 secondes de la fin avec un point d’avance pour les Dubs (119-118). Monty Williams laisser s’écouler de précieuses secondes avant de finalement envoyer le héros de la soirée aux lancers-francs. Ce dernier ne tremblera pas, profitant d’un dernier lay-up raté par Anthony Davis (29 points et 15 rebonds) pour offrir la victoire aux Californiens.

Apathiques pendant une bonne partie de la rencontre, les Warriors ont su puiser dans leurs ressources pour aller chercher cette victoire au plus profond d’eux-mêmes. Ils s’offrent un avantage de 3 manches à 0 en phase finale pour la première fois depuis leur titre en 1975 et tenteront de valider leur ticket pour la demi-finale de conférence dès samedi, toujours au Smoothie King Center.