Milwaukee Bucks : les jeunes Daims aiguisent leurs bois pour les années à venir
Le 24 avr. 2015 à 11:09 par David Carroz
Les Playoffs, moment impitoyable où les plus forts mangent les plus faibles. Les Milwaukee Bucks l’ont compris cette nuit -comme depuis le début de la série- face aux Bulls. Le manque d’expérience se paie le prix fort, surtout lors des deux derniers matches. Pourtant, derrière ces défaites et un sweep potentiel, cette confrontation doit ravir les hommes de Jason Kidd et leurs fans. S’ils ne peuvent pas lutter cette saison, le potentiel est là et ce voyage inattendu en postseason accélère leur apprentissage.
103-91, 91-82, 113-106 après 2 prolongations. L’écart se réduit entre les rivaux de la Central Division. Du moins au tableau d’affichage, car aujourd’hui personne ne doute que l’issue de la série puisse être favorable aux pensionnaires du Bradley Center. Mais l’important est ailleurs. Ce qui compte, c’est que les jeunes Daims passent par cette étape, celle qui consiste à lutter face aux meilleurs pour constater tout ce qu’il manque pour faire plus que les inquiéter. Cette marche que les Bulls, taillés aujourd’hui pour le titre, ont franchi il y a quelques années, en perdant au premier tour des Playoffs face à Boston lors de la saison rookie de Derrick Rose au terme d’une série épique. Puis à la seconde manche l’année suivante contre LeBron James et les Cavaliers. Ces défaites dures, souvent inéluctables, mais qui forgent le caractère et la destinée d’une équipe.
En s’accrochant de la sorte, les Bucks méritent même de remporter un match, pour les efforts fournis. Le prochain ? Les Bulls veulent en finir au plus vite pour se reposer avant le choc à venir dans l’Ohio et ne l’entendent pas de cette oreille. Dans un an alors. Car oui, aujourd’hui il y a fort à parier que cette jeune équipe retrouvera le plaisir des joutes printanières régulièrement. Son noyau ne demande qu’à continuer sa progression et à profiter de cette expérience nouvellement acquise. Dommage que Jabari Parker ne soit pas là pour en accumuler lui aussi et même poser plus de problèmes aux Taureaux !
Ne l’oublions pas, le second choix de la dernière Draft fait partie de cette belle génération sur laquelle les Bucks construisent, avec un architecte nommé Jason Kidd. Rendons hommage ici au coach qui en a pris plein la gueule après son séjour à Brooklyn. Quand on voit ce que réalisent les Nets cette saison et les progrès des Bucks, il serait peut-être temps que certains s’excusent. Il a inculqué à ses ouailles une véritable mentalité défensive et la dureté nécessaire pour réussir. Deuxième défense de la Ligue en saison régulière (99,3 points pour 100 possessions), les Daims ne font pas rire et disposent d’une assise solide pour préparer l’avenir.
Un avenir qui repose sur cinq talents de moins de 25 ans. Deux d’entre eux ont réalisé d’énormes progrès pour leur première année sous les ordres de Kidd. Giannis Antetokounmpo propose à 20 ans 12,7 points et 6,7 rebonds. Ses qualités athlétiques explosent au grand jour. S’il a mis deux rencontres à rentrer dans ses Playoffs, il a malmené les Bulls cette nuit avec ses 25 pions. À ses côtés, Khris Middleton a attendu le trade de Brandon Knight pour s’affirmer comme une vraie menace offensive. Depuis le départ du meneur aux Suns, il aligne 16,8 points par match avec une adresse de 38,7% derrière l’arc. C’est lui qui a maintenu les Bucks en course lors des deux premiers matches de la série. Agent libre cet été, il ne possède pas le même potentiel que le Grec. Mais son apport est indéniable et Milwaukee se doit de le re-signer.
Lors du Game 3, c’est un joueur qui ne semblait pourtant pas avoir les faveurs de J-Kidd qui a montré qu’il pouvait aussi peser et avoir un rôle plus important dans l’équipe. Lorsque le coach des Bucks a décidé de jouer small ball, ce n’est pas l’expérimenté Zaza Pachulia mais plutôt John Henson qui a pris place au centre. Il a profité pleinement de ses 39 minutes pour scorer 15 points et gober 14 rebonds, dont 6 offensifs. Ailier fort dans un 5 plus classique ou pivot dans cette configuration, il a une vraie carte à jouer s’il progresse dans son placement défensif.
Le dernier arrivé de la bande, Michael Carter-Williams, galère depuis qu’il porte le maillot des Bucks. Son adresse au tir devient un véritable handicap (42,9%, 36,7% en Playoffs), même s’il est au dessus de son début de saison aux Sixers. Mais son apport au scoring, à la passe et au rebond sont en baisse. Avec Jason Kidd, il dispose d’un mentor qui connait le poste de meneur comme personne et qui a su devenir une référence malgré une adresse également fluctuante (40% en carrière). À lui de bosser pour s’imposer comme le point guard sur lequel les Bucks veulent s’appuyer car ce poste est le plus dense actuellement en NBA. Comme Giannis, il a enfin offert un bon match face aux Bulls après deux premières sorties compliquées, même si sa gestion lors de la seconde prolongation a été laborieuse et ses 4 pertes de balle pèsent dans la balance.
Enfin, il reste Jabari Parker. Celui qui manque dans cette série par sa capacité à scorer. Attention, il n’aurait probablement pas permis d’inverser le cours de cette confrontation, mais on aurait aimé le voir se frotter à la défense de Tom Thibodeau et apporter des points pour mettre en difficulté Chicago. Surtout quand on voit qu’Ilyasova ne rentre que 36% de ses shoots.
Ces jeunes joueurs ont besoin d’être lancés dans le grand bain pour atteindre leur potentiel. Ça tombe bien, Jason Kidd est prêt pour cela. Encadrés par un vétéran comme Zaza Pachulia qui montre le chemin quand il s’agit d’aller au charbon, ils ont une occasion en or de gagner du temps sur leur progression lors cette aventure en Playoffs. Apprendre ces petites choses qui font basculer un match en votre faveur et qu’on ne connait pas sans avoir échoué avant. À leurs côtés, les O.J. Mayo, Jared Dudley et Jerryd Bayless complètent une rotation qui doit s’aguerrir en apportant un peu de bouteille. Le premier a d’ailleurs les cartes en main pour s’affirmer comme le sixième homme de la franchise.
Les fondations sont là et ce premier tour face aux Bulls les consolide. Le ravalement de façade a déjà été mis en route par les propriétaires. Vivement la saison prochaine que les travaux continuent pour qu’on puisse voir un bel édifice sortir de terre. Que “Fear the Deer” soit bien plus qu’un slogan.
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