“I Hate Christian Laettner” : 1h20 de haine ravalée pour mieux cerner ce personnage si atypique
Le 24 mars 2015 à 16:20 par Leo
Nouveau produit des studios d’ESPN, ce 30 for 30 intitulé “I Hate Christian Laettner” et réalisé par Rory Karpf s’attache cette fois-ci à retracer la carrière d’un joueur, grandement haï par bon nombre de fans et considéré comme overrated à cheval entre les années 80 et 90 en NCAA, dont l’héritage fut longtemps et semble toujours autant sous-estimé. A tort…
Alors que dans le même temps les Bad Boys de Detroit imposaient leur style de “fighters hors-la-loi” en NBA, les Blue Devils de l’Université de Duke, avant qu’ils ne deviennent l’équipe universitaire implacable de Mike Krzyzewski que l’on adoube de nos jours, s’attiraient quant à eux les foudres des autres étudiants et amoureux de la balle orange partout dans le pays. A leur tête, un certain Christian Laettner, fringuant blondinet aux yeux bleus, qui a personnifié à lui seul cet élitisme condescendant de la jeunesse dorée américaine que tout le monde voulait terrasser et voir chuter de son piédestal. Devant cet amas grandissant de critiques et de messages pamphlétaires portés à son encontre, cet espiègle intérieur à l’instinct de compétition sur-développé, pourtant issu d’un famille plus que modeste, va prendre un malin plaisir à embrasser sa condition de “méchant odieux” et de “joueur vicelard” tout au long du film inoubliable de ses quatre saisons de règne à la fac. Bourreau des cœurs au sens propre comme au figuré, le passage ainsi que l’évocation de son blase, toujours aussi sensible, resteront gravés dans la légende du tournoi…
Au terme de près de 80 minutes habillées par un florilège soigneusement agencé d’anecdotes, d’interviews d’acteurs clefs de l’époque et d’images d’archive vibrantes, ce documentaire vise à véritablement rendre compte de l’impact qu’a eu Laettner dans l’existence de plusieurs supporters et détracteurs qui ne sont pas prêts d’effacer ses frasques ou ses coups d’éclat magiques de leur mémoire de passionnés farouches. De plus, de manière plus didactique, l’oeuvre a pour but d’assainir l’image controversée de l’un des joueurs les plus clutch de l’histoire de la NCAA, ni plus ni moins. Sans pour autant le couvrir de lauriers, “I Hate Christian Laettner” nous permet d’assimiler avec du recul la complexité corrosive qui lui a collé à la peau et dont il n’a jamais réellement pu se détacher, une fois propulsé dans les méandres de la Grande Ligue.
En un mot, touchante et ô combien contrastée, cette histoire divisée en 5 actes de Christian Laettner mérite d’être contée encore aujourd’hui, rien que pour signifier à quel point la ferveur, poussée à son extrême de nous autres, férus maladifs de basketball, peut altérer la carrière d’un adolescent au caractère bien trempé qui n’a eu de cesse de défier les pronostics… On regarde !
Source image : ballecourbe.ca