Défense, agressivité, technique : Andrew Wiggins s’énerve et progresse à vitesse grand W !
Le 24 févr. 2015 à 09:27 par Bastien Fontanieu
Certains rookies ont du mal à assumer leur statut et prennent inévitablement un wall dans la gueule dès leur première année. D’autres progressent jours après jours et montrent la marque de fabrique des plus grands : Andrew Wiggins fait partie de ceux-là.
Hier soir à Houston, le phénomène du Minnesota savait que sa soirée allait être particulièrement difficile pour son anniversaire. En effet, avec James Harden au menu et un Flip Saunders déterminé à l’envoyer en sacrifice au barbu, de nombreux spectateurs regardaient, inquiets, le numéro 22 entrer dans l’arène du joueur le plus indéfendable cette saison (sorry Steph, sorry Russ). L’objectif n’était même pas de tenter de remporter le match, la probabilité étant proche de 2%, mais de tout simplement faire de son mieux en ne se faisant pas ridiculiser. Car nombreux furent ceux qui, sur ces quatre derniers mois de compétition, sont repartis en larmes de l’antre des Rockets à cause du niveau de jeu exceptionnel déployé par le numéro 13. On voit donc le jeune et pourtant discret Wiggins coller directement l’expérimenté et exubérant Harden, les jeux sont lancés, à nous de nous régaler.
Et que ce fût bon. Pour les fans de basket, ceux du Minnesota, et même de la NBA d’une façon générale. Montrant ses habituelles capacités athlétiques, Andrew se fait rapidement remarquer par ses envolées exceptionnelles, des rebonds gobés au-dessus de plusieurs imprudents entre deux contre-attaques courues comme si sa vie en dépendait. Mais au-delà de ce contenu divertissant car spectaculaire ? Le produit de Kansas tient parfaitement le regard, avec le meilleur arrière au monde, s’il vous plait. En défense, les inévitables lancers sont donnés à Harden mais le boulot individuel est réalisé avec une patience rarissime pour un joueur qui ne peut pas encore commander de bière chez l’Oncle Sam. Trop long, trop discipliné, Wiggins impose à James de changer son jeu, d’attaquer différemment : 0/5 pour commencer la rencontre (7/20 au final), on a presque l’impression de rêver en voyant ce duel se dérouler. Puis l’attaque vient s’ajouter à l’éventail proposé, Andrew offrant quelques petits stepback et autres mouvements au poste d’une fluidité impeccable. Il lui reste bien évidemment énormément de travail pour rejoindre l’élite, notamment sur sa conduite de balle, mais les premiers signes offensifs sont extrêmement encourageants et l’avenir s’annonce radieux du côté des Wolves.
Puis, soudain, venue de nulle part : une faute technique tombe. Numéro 22, Minnesota. Comment ça, Andrew Wiggins a chopé une faute technique ? Prenant très sérieusement son duel et ayant la sensation de se faire hacher les bras sous les paniers, le Canadien va s’expliquer auprès d’un arbitre qui lui demande de retourner à sa place, celle d’un rookie. Mais comment ne pas s’émerveiller devant cette tech imposée au garçon, qui était déjà pas mal pointé du doigt pour son manque d’agressivité et d’intensité ? Préférant généralement laisser son jeu parler pour lui, “Wiggo” a tout de même tenu à montrer qu’il pouvait se chauffer et s’exprimer un temps soit peu, ce qui ajoute une véritable cerise sur le gâteau. Car techniquement et physiquement, on savait déjà que le gosse avait tout en stock pour nous faire vibrer. Mais s’il lui arrive de déjà vouloir taper du poing sur la table, comme tous les grands joueurs font, jusqu’à quelle hauteur doit-on rehausser ses limites ?
James Harden a peut-être terminé avec un fat triple-double et un homicide sur Ricky Rubio, mais les fans des Wolves peuvent faire la teuf dès aujourd’hui : le passé sera en effet bien là avec le retour de Garnett demain, ils peuvent tout de même se rassurer avec ce qu’ils ont entre les mains!
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