Fureur du Dragon : Goran Dragic pointe le lance-flammes vers ses dirigeants

Le 19 févr. 2015 à 12:14 par Benjamin

Voilà plusieurs semaines que le climat est assez tendu du coté de Phoenix, la faute à la situation de Goran Dragic, plutôt précaire depuis le début de saison.

En plus d’être dans sa dernière année de contrat, il a vu ses responsabilités clairement diminuer par rapport à la saison dernière, avec l’arrivée cet été d’Isaiah Thomas et l’extension de contrat d’Eric Bledsoe. Quelque chose qui n’est pas vraiment du gout du Slovène, largement responsable de la saison 2013-2014 exceptionnelle réalisée par Phoenix, en atteste son trophée de Most Improved Player reçu à l’occasion.

D’où les dernières rumeurs insistantes annonçant un désir de le transférer pour les Suns, qui ne veulent certainement pas le perdre sans contrepartie, et dans le même temps un ras-le-bol exprimé par le joueur par rapport à sa position délicate. Quelques doutes subsistaient tout de même quant à la possibilité qu’il finisse la saison dans l’Arizona pour aider sa franchise à accrocher les PlayOffs, après quoi tout le monde se serait dit au revoir en amis l’été prochain.

Il n’en sera rien, puisque Goran Dragic a passé la vitesse supérieure en déballant ses états d’âmes vis-à-vis de ses dirigeants, aux micros des reporters. Le résultat est cinglant :

“Je ne suis pas content de ma situation. C’est juste très différent (de la saison dernière). Ce n’est pas mon jeu de rester planter dans le corner. Je pense que nous n’allons pas dans la bonne direction. C’est pourquoi j’agis pour essayer de me mettre dans une meilleure position”.

“Je ne leur fais plus confiance (aux dirigeants). C’est arrivé trop de fois, deux ou trois. Ils font des promesses… Ok c’est dur. Mais dans le même temps, je leur souhaite le meilleur (aux Suns). Ils ont été supers avec moi ces cinq dernières années. J’aurai toujours de bons souvenirs de la ville de Phoenix et des fans. J’arrive juste à un point de ma carrière où c’est mieux pour moi et ma famille de changer d’air”.

Une déclaration qui ira droit au coeur de ses compagnons de backcourt Isaiah Thomas et Eric Bledsoe, avec qui l’entente ne saute pas aux yeux sur le terrain depuis le début de la saison. Si Dragic n’est pas forcément boudé par son coach, Jeff Hornacek, avec quand même 33 minutes de jeu pour plus de 13 tirs tentés par match, son poids sur le jeu des Suns a clairement diminué. Avec 4 points, 2 passes décisives et surtout 3 lancers francs tentés de moins par rencontre par rapport à l’exercice précédent, Goran Dragic touche simplement moins la balle maintenant qu’il y a trois meneurs dominants dans l’effectif. Son jeu sans ballon laissant à désirer, il a bien raison de se sentir un peu délaissé vu qu’il doit composer avec moins de munitions.

Dans le même temps, il est difficile de ne pas comprendre la franchise dans ce dossier. Thomas et Bledsoe sont peut-être moins forts que Dragic aujourd’hui, mais ils sont aussi plus jeunes et déjà signés sur le long terme. On ne peut pas en vouloir aux dirigeants de privilégier les joueurs qui seront là dans le futur. Phoenix agit en cohérence avec la stratégie établie l’été dernier. Le pauvre Goran se trouve juste dans un mauvais spot et laisse éclater, à juste titre, sa frustration.

Un trade d’ici ce soir semble du coup irréversible, et le coup de sang de Goran Dragic pourrait avoir fortement heurté le pouvoir de négociation des Suns. Il est maintenant établi que Phoenix ne peut pas se permettre de garder un joueur aussi important dans un tel état de frustration jusqu’à la fin de la saison, alors que les PlayOffs sont quand même au bout du tunnel. Nul doute que les franchises intéressées utiliseront l’urgence de débarquer Dragic pour donner le minimum en retour. Sans compter qu’il sera agent libre non-restreint à la fin de la saison et que sans promesse de re-signature, l’acquérir maintenant pourrait être équivalent à le louer pendant quelques mois.

Les Suns ont joué avec les nerfs de leur meilleur joueur lors de la dernière intersaison et vont finalement y perdre, au moins sur le plan strict de la valeur marchande. Au niveau du terrain, crever l’abcès en se détachant d’un élément qui pouvait créer des tensions au sein du vestiaire pourrait avoir un effet bénéfique sur le moral des troupes.

Ça vaudrait mieux, car les fous furieux d’Oklahoma soufflent déjà dans le cou de Phoenix alors que le sprint final pour la post season n’a même pas encore commencé.

Source : azcentral.com

Image : goldengatesports.com


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