Dean Smith rejoint le paradis des basketteurs : à North Carolina, une légende s’en va…

Le 09 févr. 2015 à 07:53 par Bastien Fontanieu

Dean Smith

Souvent oubliés car enfermés dans une cabine médiatique moins puissante que celle de la NBA, les coaches de NCAA ont salué hier le départ d’un des plus grands : Dean Smith, gourou de North Carolina, est décédé ce dimanche à 83 ans.

La nouvelle a fait l’effet d’un tremblement de terre dans la planète basket. Car si la plupart des meilleurs athlètes sont appréciés pour leurs performances une fois l’âge adulte atteint, il faut bien passer par des années de formation, de développement des outils nécessaires à l’atteinte du potentiel maximum, pour réaliser son rêve. Eh oui, les Harrison Barnes, Sam Perkins, Vince Carter, Rasheed Wallace, James Worthy ou autres Antawn Jamison ont bien connu une adolescence suprême, car touchée de près ou de loin par Dean, ce cerveau nourri par la balle orange au même titre que John Wooden ou Bobby Knight. Au-delà du CV, contenant notamment un ticket pour le Hall of Fame FIBA et 2 titres NCAA, c’est dans la transmission des méthodes de réflexion et avec le poids de chaque propos tenu que Smith a marqué plusieurs générations de basketteurs. Il suffisait d’entendre Brevin Knight commenter le match opposant Memphis à Atlanta hier soir, racontant avec émotion sa première rencontre avec l’homme, pour comprendre son impact : le simple fait de lui avoir dit qu’il avait un potentiel pour devenir un joueur pro avait poussé Knight à se donner plus que jamais pour y arriver, ce qu’il fera pendant 12 saisons. Des Brevin, il y en a eu un paquet, tous touchés à un certain degré par la présence de l’entraîneur.  Quel exemple plus frappant que celui d’un certain numéro 23, un joueur assez connu du nom de Michael Jordan, exprimant avec tristesse et sincérité son regret, celui de voir partir une des personnes les plus influentes ayant croisé sa route légendaire ?

Hormis mes parents, personne n’a eu autant d’influence sur ma vie que Coach Smith. C’était plus qu’un coach, c’était mon mentor, mon professeur, mon second père. Il était toujours là pour moi quand j’en avais besoin, et je l’aimais pour ça. En m’apprenant comment bien jouer au basket, il m’a également appris à bien vivre. Mes pensées vont à Linnea et leurs enfants. Nous avons perdu un grand homme qui a eu un immense impact sur ses joueurs, son staff et toute l’Université de North Carolina.

Quand vous avez formé celui que nombreux considèrent comme étant le meilleur joueur de tous les temps, il se peut qu’on respecte vos méthodes. Car même si certains comme Wallace ou Carter n’ont pas toujours montré une attitude des plus exemplaires sur comme en dehors des parquets, les fondamentaux sur le terrain sont restés au-dessus de la moyenne, et ce des deux côtés du terrain. Une passion pour son sport, respectée par tous -comme Phil Jackson qui a tenu à le saluer sur son compte Twitter- et transmise autant que possible aux centaines d’athlètes qui ont croisé sa route. Il est souvent aisé d’oublier les entraîneurs qui ont traversé l’adolescence de chacun, cette période ingrate où les outils de formations sont pourtant les plus importants. En voyant Mike Krzyzewski atteindre la barre des 1000 victoires récemment et le départ d’une légende du coaching chez les plus jeunes, l’heure est donc à l’hommage : à Dean Smith, professeur patient et passionné qui a tenté de transmettre sa passion au plus grand nombre, prêchant la parole du collectif et l’importance des fondamentaux pour nous offrir ensuite certains des meilleurs basketteurs qu’on ait pu voir. Bref, comme dirait Jojo…

Thank you. pic.twitter.com/VJUfZy4Egw

— Jordan (@Jumpman23) 8 Février 2015

Source image : Wikipedia / Twitter


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