Le Billet du Corse – Détonation n°6 : oui, j’ai mal à mes Knicks…
Le 09 déc. 2014 à 21:12 par Leo
Avant de faire éclater tout préjugé coriace ou mensonge inavoué au cœur de la NBA grâce à une encre du terroir et une plume aux bonnes senteurs du maquis, cette rubrique a cappella aux inspirations insulaires se bat elle aussi pour son indépendance et ne reflète aucunement l’avis totalitaire de la Rédaction qui altère ses penchants nationalistes. A consommer exceptionnellement sans risque de représailles ou de soumission à toute forme d’omerta. CD d’I Muvrini conseillé en fond sonore, accompagné par une traditionnelle assiette de charcuterie en parfaite symbiose avec l’essence musclée de son fromage. Corse, de toute évidence…
Instant mélancolique du soir, bonsoir… En effet mes chers pinsuti, vous pourrez dormir sur vos deux oreilles cette nuit : aucune tentative d’intimidation ou autre utilisation de substance explosive ne portera atteinte à votre intégrité. Bien au contraire, c’est bien de la mienne dont il sera question.
Voilà 22 rencontres que ma piètre équipe de New York vient de disputer, non sans combativité ni volonté d’y parvenir, loin de là, mais la vision d’ensemble à l’heure actuelle est assez accablante : 4 petites victoires pour 18 défaites essuyées, tout bonnement le plus mauvais départ de l’histoire de la franchise. Glorieux, n’est-ce pas ? Avec ça, c’est clair qu’on a tous les droits de rouler des mécaniques en arrivant dans une soirée tendance où toute l’assemblée vous attend au tournant… Si je croyais avoir touché désespérément le fond du puits sous la dernière année aux commandes de l’affreux Mike Woodson, je n’en suis toujours pas au bout de mes surprises cette saison ! Bien que je ne prenais pas l’arrivée de Phil Jackson comme une intervention divine ou que je n’espérais pas de lui des miracles immédiats sur ce groupe d’hommes amoindris par la fuite de plusieurs vétérans, jamais je n’aurais imaginé qu’au quart de l’exercice 2014/2015, qu’au croisement d’un changement de culture et d’une vague d’ondes positives qui caressait le sentiment d’un été fructueux pour toute l’organisation, mes Knicks seraient retombés dans leurs travers, en pire. Entre les buzzer beaters de Trey Burke ou de Kemba Walker, Carmelo Anthony le justicier schizo qui vacille entre le personnage tourmenté de Bruce Wayne et de Batman en voulant constamment sauver Gotham sur un ultime shoot en total freestyle, Amar’e Stoudemire qui s’extasie des bienfaits de sa fausse cure de jouvence et Andrea Bargnani qui poursuit tranquillement sa personnification du “Loup de Wall Street” en se pavanant sur le banc en costard avec des dollars à la place des yeux, je suis aux anges, y’a pas de doute là-dessus.
Par ailleurs, plus un fardeau bien trop lourd à supporter pour le moment qu’un système destiné à mener à la victoire, cette fameuse “Attaque en Triangle” est loin, très loin de ravir ses exécutants qui galèrent comme nul auparavant à en dessiner un à angle droit. Pourtant, l’énergie, l’envie de s’en sortir est bel et bien palpable mais le pauvre Derek Fisher ne parvient toujours pas à l’exploiter à bon escient. Shane Larkin et Tim Hardaway Jr font ce qu’ils peuvent quand il en ont l’opportunité et mon “Gérard” patauge dans la semoule à mesure qu’un transfert aux encablures de New York plane au-dessus de sa tête vide, tel une épée de Damoclès aiguisée. Fiou… Alors oui, il nous reste notre public me direz-vous ; les vibrations du Garden demeurent intactes et me donne toujours autant la chair de poule, peu importe les saisons. Ça heureusement, ça ne bougera pas. Or, ce plaisir prétendument partagé aujourd’hui se trouve à des années-lumières de l’extase provoquée par les prouesses de l’équipe légendaire de Willis Reed et de Walt Frazier, de l’ère magnifique de Pat Ewing et de John Starks dans les années 90, sans parler du run fantastique de 1999 où les Knicks étaient tout sauf considérés comme étant “la risée de toute la Grande Ligue”. Evidemment, le combat contre nous-mêmes avant tout continuera et il faut se dire qu’une sortie de crise n’est plus très loin avec la marge de manœuvre bienvenue qui sera à disposition du “Zen Master” lors du prochain mercato estival. Les tire-au-flanc seront dégagés à grand coups de Timberland dans le fion et quelques bosseurs talentueux pourraient (je l’espère de tout cœur, auquel cas mes régimes de beignets au brocciu ne me suffiront plus) apporter une pierre solide à cet édifice bancal en pleine reconstruction. Je compte sur toi, Phil !
Néanmoins, ma passion inconditionnelle pour ses Knicks, qu’ils soient patauds ou flamboyants, ne changera pas d’un poil et, comme tous les autres de mon clan, on sera toujours derrière eux, d’autant plus ce soir en Louisiane face aux Pelicans du mono-sourcil ! Allez les gars, sortez-vous les doigts !
Source image : @artkor7 pour TrashTalk