Quand le Madison Square Garden nous rappelle où est la Mecque du basket…

Le 08 déc. 2014 à 19:32 par Alexandre Martin

La nuit dernière, sur les coups de 3h30, quand Wesley Mathews a planté un trois points pour donner aux Blazers leur plus gros avantage du match avec 11 points d’avance (92-81) à un peu plus de 7 minutes du buzzer final, je me suis dit : “bon allez, je me déconnecte du League Pass et au lit ! C’est réglé cette affaire” puis un “pfffff, quand même les Knicks ça va tellement mal pour eux, c’est dur parce qu’ils se battent à fond en plus !” m’a traversé l’esprit.

Cependant, le temps que je me lève du canapé pour aller éteindre la télé, J.R. Smith s’était infiltré dans la défense venue d’Oregon et avait marqué un lay-up difficile avec la faute de Robin Lopez, le tout sous les applaudissements fournis d’un Madison Square Garden qui y croyait encore. Vous savez, ce fameux Garden qui y croit toujours, ce Garden qui ne lâche jamais le morceau… Derek Fisher profitait de ce lancer pour faire rentrer Carmelo Anthony sur le parquet. Un Melo qui souffre du dos mais qui en est tout de même à 16 points à ce moment-là du match et dont l’entrée en jeu est immédiatement suivie de celle de Nico Batum, son garde du corps du soir. “Gérard” plante son lancer bonus. Le Garden murmure, ne se vide pas et se concentre sur le match. Après tout, les Knicks ne sont qu’à 8 unités de Portland. Sur la possession suivante des Blazers, des “de-fence”, “de-fence”, “de-fence” descendent tranquillement mais sérieusement des tribunes. Chris Kaman rate un jumper à un peu plus de 4 mètres du cercle, Amar’e attrape le rebond et quelques secondes plus tard, c’est encore ce bon “Gérard” qui score d’un lay-up bien senti et parfaitement exécuté. Les Knicks sont à 6 points (86 – 92). A cet instant, le Garden ne murmure plus, il gronde, on sent la salle vibrer. Terry Stotts demande temps-mort. Je me rassois sur mon canapé, pas dans le fond, sur le bord, penché en avant, focalisé sur la rencontre et curieux de voir la suite. Oui, parfaitement, c’est bien cela, le Madison Square Garden venait de me remettre dans ce match de qualité somme toute assez moyenne. Confortablement installé “courtside” LeBron James – venu encourager son pote Melo – commençait à frétiller lui aussi…

Incognito mais courtside l'ami Lebron... (Image : League Pass/ twitter)

Incognito mais courtside l’ami Lebron… (Image : League Pass/ twitter)

En sortie de temps-mort, le public new yorkais pousse fort derrière son équipe et fait tout de suite comprendre aux Blazers que la victoire est encore loin d’être acquise. Amar’e Stoudemire provoque la faute offensive de Robin Lopez en sacrifiant parfaitement ce qu’il reste de son corps. L’arbitre siffla d’ailleurs tout d’abord faute de l’intérieur des Knicks mais se ravisa et rendit la balle aux Knicks certainement de peur de ne pas pouvoir sortir vivant de cette enceinte en train de se transformer en arène hostile après avoir vu le ralenti sur écran géant. Rien à redire sur ce coup puisque la faute offensive était le bon choix pour les “refs”. Toujours est-il que ce sont les locaux qui repartaient à l’attaque avec notamment ce “Gérard” Smith totalement en feu qui n’hésitait pas à prendre ses responsabilités. Tir à 6 mètres. Dedans ! 88 – 92 ! Le Garden est en ébullition mais se fait refroidir de suite par un gros trois points de Steve Blake qui redonnait 7 unités d’avance aux siens. Seulement, quelques secondes plus tard, après quelques cafouillages, c’est Melo qui prenait un tir primé, le rentrait et gardait son équipe au contact (91 – 95). Encore une grosse défense plus tard, c’est ce même Carmelo qui arrachait le rebond et se retrouvait à planter à mi-distance quelques secondes après. Dedaaaaaaaaaannnns ! Le Garden pousse, exhorte ses hommes à tout donner. L’ambiance est tout bonnement énorme pour un simple match de saison régulière finalement et ce sont carrément des “DE-FENCE”, “DE-FENCE” qui descendent des tribunes. Damian Lillard rate de loin, un certain Anthony saisit le rebond et les Knicks ont une balle pour égaliser. La salle est en fusion, on a la sensation que les gens sont accroupis, prêts à bondir pour célébrer ce panier égalisateur qui sera marqué par le Stoud’ d’un petit shoot à 5 mètres.

95 – 95,  le Garden est en feu. Les Knicks ont l’air rageurs, ils en veulent, le public le sent et il adore le comportement de ses joueurs. A noter qu’en fin tacticien, Terry Stotts ne demande pas de temps-mort à ce moment précis. Il préférait probablement voir LaMarcus Aldridge rater un tir difficile, voir Stoudemire prendre le rebond sous les hurlements des fans et surtout voir, Carmelo Anthony assurer un lay-up soyeux après un rebond offensif de Jason Smith… Le Garden a adoré en tous cas, moi également et je n’ai pas dû être le seul. Il est 3h50, les Knicks sont devant au score (97-95), je suis debout dans mon salon, j’ai monté le son (surtout les basses) afin de bien pouvoir profiter de ce Madison Square Garden en mode “Playoffs” alors que nous sommes début décembre et que les Knicks traînent dans les bas fonds de la Conférence Est… Malheureusement, la suite sera nettement moins agréable pour ces Knickerbockers limités en talent. Portland – porté par Damian Lillard et LaMarcus Aldridge – va marquer les tirs importants et sortir les stops défensifs nécessaires pour écarter définitivement les locaux et ainsi assumer son statut de grosse écurie de l’Ouest. Et hier, face aux Blazers, les Knicks ont donc encore perdu (103 -99). Les hommes de Derek Fisher, petits protégés de la légende Phil Jackson, sont aujourd’hui à la tête d’un catastrophique bilan de 4 victoires pour 18 défaites. Malgré cela, ils se donnent, on ne peut pas leur enlever ça et leur public les soutient tellement fort qu’on a l’impression qu’il peut faire basculer n’importe quelle rencontre ! On peut se moquer de cette franchise (on le fait d’ailleurs), de ce gros marché qui n’arrive à (presque) rien depuis 15 ans mais on ne peut que constater une chose : le Madison Square Garden EST la Mecque du basket. Le match de la nuit dernière en est une preuve de plus.

Cette salle est fabuleuse, les lumières et le son sont dingues, l’ambiance y est électrique. Le public est très connaisseur et toujours à fond dans les matchs. Ce public sent le jeu ! Pour toutes ces raisons, la NBA et ses fans ont besoin d’une grande équipe des Knicks. Parce que déjà qu’avec une toute petite équipe, le Garden peut nous faire rêver et nous garder dans un banal match de saison régulière alors imaginez avec une vraie escouade ! Quand je pense à ça, je pense à 1993, à 1994, à 1999. Je pense à Pat Ewing, à Anthony Mason, à Allan Houston, à Larry Johnson… Et sans être fan des Knicks, j’ai tout simplement envie de revoir New York au top rien que pour avoir le plaisir d’un gros match à enjeu dans cette salle mythique.

Les dernières minutes du match…

Source image : jeffersonflanders.com


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