Preview des Memphis Grizzlies 2014-2015 : toujours plus chiants mais encore plus forts ?

Le 20 oct. 2014 à 17:57 par Giovanni Marriette

S’il est une franchise à laquelle on ne pense jamais au moment de se projeter sur une fin de saison, c’est bien celle-ci. Toujours placés, jamais gagnants, les Grizzlies continuent néanmoins à progresser dans l’ombre des marchés imposants qui les entourent. Le bon moment pour une piqûre de rappel ?

Que s’est-il passé l’an dernier ?

50 victoires malgré un quart de saison manqué par Marc Gasol. 50 victoires dans une Conférence Ouest dont on sait que peu d’équipes ont la capacité d’y émerger. On a du mal rien qu’en le disant mais oui, les Grizzlies sont devenus de vieux routiers de la NBA, habitués aux places d’honneur jusqu’à jouer une finale de conférence en 2013. On en avait parlé ici-même il y a peu, les Grizz’s sont désormais parmi les poils à gratter les plus relous de la ligue, s’appuyant sur une défense de fer (94.6 points/match encaissés l’an passé) et une attaque devenue diablement efficace autour du trio Z-Bo/Conley/Gasol. Courtney Lee est venu en cours de saison apporter son adresse longue distance, Jon Leuer a progressé aux côtés de Randolph, Mike Miller a apporté son expérience et son poignet à l’édifice, James Johnson a fait don de quelques fulgurances et c’est toute une bande de furieux qui a finalement rejoint OKC en PlayOffs au bout d’une dernière série de victoires obligatoires pour venir souffler le huitième spot à d’étonnants Suns. Et si le Thunder passa finalement l’écueil, ça n’aura pas été sans galère puisque la clique de Joerger aura tout de même poussé Kevin Durant et Russell Westbrook 4 fois en prolongations en 7 matches ! Et sans les exploits des 2 stars d’Oklahoma, qui sait ce que la suite nous aurait réservé avec cette équipe… En résumé pour 2014, on aura vu un squad à 2 doigts d’une demi-finale de conf’, sans doute à bout de souffle, après avoir passé une année à courir après la postseason… Une bonne raison pour se mettre à l’abri plus tôt cette fois-ci ?

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Vince Carter (Mavs), Jarnell Stokes et Jordan Adams (draft),
  • Ils s’en vont : Jerryd Bayless (Bucks), Mike Miller (Cavs de Miami), James Johnson (Raptors) , Ed Davis (Lakers)

Un roster moins important en terme de quantité mais intelligemment pensé. L’arrivée de Vinsanity montre notamment le désir de Joerger de vraiment s’appuyer sur un groupe expérimenté et complémentaire, là où Johnson et Davis n’étaient l’an passé que des électrons libres sur courant alternatif… Fini donc le petit grain de folie pas forcément régulier, place maintenant à la roublardise pour compléter un groupe déjà rompu à la dureté d’une saison régulière. Une intersaison finalement bien raccord avec l’esprit de la franchise, à savoir en dessous des radars. Mais méfiez-vous toujours d’un Grizzly endormi …

Effectif 2014-2015

  • Meneurs : Mike Conley, Beno Udrih, Nick Calathes, 
  • Arrières : Courtney Lee, Jordan Adams, Tony Allen, Quincy Pondexter, Luke Hancock
  • Ailiers : Vince Carter, Tayshaun Prince,
  • Ailiers-forts : Zach Randolph, Jon Leuer, Jarnell Stokes
  • Pivots : Marc Gasol, Kostas Koufos,

En gras, le cinq majeur probable. Sur les postes 2 et 3, Tony Allen et Tayshaun Prince sont également susceptibles de débuter les matches.

La question de la saison : Va t-on enfin reconnaître Mike Conley à sa juste valeur ?

Mike Conley

Quoi ? On m’a encore snobé pour le All Star Game ?!?
Source : zimbio.com

Demandez à n’importe quel fan lambda de NBA quels sont les 5 meilleurs meneurs de la ligue. Vous obtiendrez des Parker, Paul, Curry, Westbrook en pagaille et ça, pas de souci là-dessus. Vous verrez passer des Derrick Rose, Rajon Rondo ou autre Dragic, Lillard ou John Wall mais jamais au grand jamais Mike Conley ne revient dans les discussions… Pourquoi ? Tout simplement parce que le bonhomme n’est exceptionnel nulle part et qu’il n’est malheureusement QUE très fort partout. Un très bon scoreur, de plus en plus efficace à la manière d’un Tony Parker. Un défenseur très solide, parmi les meilleurs à son poste. Une très bonne équipe, mais plus concernée part les tâches défensives et le résultat final que par l’envoi à outrance de alley-oops… Un cocktail malheureux qui fait de Conley un joueur grandement sous-côté, jamais sélectionné pour un ASG, à l’heure ou la fanbase de la NBA s’excite sur quelques spécimens n’ayant tout simplement pas joué au basket depuis des mois… Alors que faudrait-il pour que le meneur des Oursons se révèle enfin au grand jour ? Qu’il joue avec les pompes du Panda’s Friend ? Qu’il nous fasse une “Ricky Rubio” et qu’il demande 100 millions à ses dirigeants ? On lui proposera plutôt d’aller chercher les 55 victoires tout en soignant un peu plus son cas personnel au niveau statistique mais pour la deuxième proposition, pas sûr que l’ami Conley soit bien d’accord…

Candidat aux oubliettes : Tayshaun Prince

Tayshaun Prince

Depuis un an, il est plus souvent en pyjama qu’en marcel le Tayshaun
source : archive.freep.com

Qu’il est loin le temps où Tayshaun Prince faisait partie des ailiers les plus underrated de la ligue, ce temps où “la liane” était champion NBA, ce même temps enfin où on le comptait tout simplement parmi les meilleurs défenseurs de la ligue sur les lignes extérieures… Aujourd’hui le garçon sort d’une saison 2013/14 catastrophique au niveau personnel, ayant produit les stats les plus périmées de sa carrière (6 points et 3 rebonds en 25 minutes) malgré son statut de titulaire. Des PlayOffs catastrophiques (3.0 points en 16 minutes) qui auront poussé les fans des Grizzlies à se poser la question qui tue : à 33 balais, Tayshaun est-il fini ? Car on peut nous aussi se questionner quant à l’utilité d’un joueur dont les 2 dernières qualités (mettre les shoots ouverts et défendre) semblent juste ne plus faire partie de son répertoire… Des questions qu’ont d’ailleurs dû se poser les dirigeants de Memphis puisque l’arrivée de Vince Carter signifie clairement que la place de “vétéran de luxe cantonné aux tâches obscures” semble maintenant avoir changé de main. Rentrant dans sa dernière année de contrat, il devra retrouver rapidement sa confiance et son basket, faute de quoi on pourrait le retrouver prochainement à encadrer des jeunes à Phila voire même partir courir la thune en Chine avec Byron Mullens… Renaîtra t-il de ses cendres tel un phénix ? Terminera t-il sa descente aux enfers en connaissant une première expérience de bencher, lui qui n’a démarré sur le banc que 4 rencontres en plus de 10 ans ? La réponse dans quelques jours mais franchement, ici on s’inquiète…

Candidat sérieux à la surprise : Jon Leuer

Jon Leuer

Le joueur parfait pour Memphis. Sobre et efficace.
source : easypic.bizz

Jon qui ? Car c’est sûr que pour le public NBA de base, ce nom ne revient que très rarement dans les discussions… Mais pourtant, dans la raquette XXL de Memphis, s’il est un joueur qui devrait encore progresser sensiblement cette saison, c’est bien lui… A l’aube de sa 4ème saison chez les pros, on gardera donc un œil attentif sur cet intérieur dur au mal qui viendra une fois de plus faire souffler Marc Gasol et Zach Randolph quand ces derniers auront besoin d’aller pisser un bol. L’an passé, le bonhomme avait doublé ses stats pour une production intéressante de 6.0 points et un  peu plus de 3 rebonds par match, avec 13 minutes passées en moyenne sur le parquet et une belle aptitude à dégainer de loin, à pratiquement 50% s’il vous plait. Avec le départ d’Ed Davis, il devrait cette saison gagner quelques minutes de présence sur le terrain, un temps de jeu qui sera d’ailleurs sûrement magnifié si le n°10 de la draft 2011 continue ses progrès et ne change rien à l’abattage dont il a fait preuve depuis son arrivée dans le Tennessee. Une mentalité qui colle d’ailleurs bien à l’esprit de la franchise, qui s’est maintenant fait une habitude de faire jouer des intérieurs aux fondamentaux solides malgré un évident manque de sex-appeal. Alors, Jon Leuer MIP local, on prend le pari ?

Meilleur et pire scénario possibles

  • Tout le monde attaque cette nouvelle saison dans une forme physique étincelante. Mike Conley et Marc Gasol sont sélectionné pour le All Star Game tandis que Z-Bo envoie pépère ses 19 points et 10 rebonds chaque soir. Les Grizzlies n’encaissent que 88 points par match et sont de très loin la meilleure défense du pays, ce qui leur permet de finir l’année avec un bilan flatteur et record de 62 victoires et 20 défaites, sur le podium de l’Ouest derrière les Clippers et les Spurs. Des Clippers d’ailleurs étouffés en demi-finale de conférence, Memphis ayant étrillé les Warriors à la surprise générale au premier tour. La finale face aux Spurs est néanmoins trop compliquée à gérer face à une équipe ayant tout de même battu le record des Bulls avec 73 victoires en saison régulière… Petites consolations, Dave Joerger est élu Coach Of The Year et Tony Allen décroche le trophée de DPOY.
  • Au bout de 15 matches, Marc Gasol retombe sur le pied de Zach Randolph et les deux se blessent pour plusieurs mois. Kostas Koufos et Jon Leuer sont bien trop tendres pour être starters chaque soir et c’est toute une équipe qui s’effondre. Car malgré le retour des 2 joueurs en février et mars, la saison se termine sur un affreux bilan de 35-47, bien trop peu pour espérer autre chose qu’une 12ème place, loin des objectifs de la franchise. Pour les PlayOffs, on repassera, mais cette année qui devait être la bonne et la condition physique des cadres inquiètent. Gros chamboulement en vue ?

 Le pronostic de la rédaction : 52-30

Comme prévu l’équipe de rédacteurs s’est entendu sur un bilan très favorable, sans pourtant être exceptionnel. Et de toute façon on en reviendra toujours au même avec cette équipe, à savoir un roster taillé pour de très bons résultats, mais malheureusement toujours un cran en dessous des 2/3 très grosses puissances de la Conférence Ouest. En clair, on part tous ici sur une nouvelle grosse saison des Oursons, peut-être encore meilleure que les précédentes, mais avec ce petit quelque chose qui manquera encore en fin de saison quand il faudra aller gagner des matches qui comptent face aux gros. Demi-finale de Conférence au max ? En tout cas ce genre de perf est largement dans leurs griffes…

image de couverture : Trashtalk