Effet papillon : Chandler Parsons, un destin directement lié à celui de LeBron James
Le 08 oct. 2014 à 20:34 par Benoît Carlier
Souvenez-vous. Nous sommes début juillet et le monde tout entier semble comme pétrifié, suspendu aux lèvres de LeBron James en attendant son verdict. Puis, le 11 juillet, les chiens sont lâchés. Dans une lettre émouvante, le « King » explique qu’il s’en retourne dans l’Ohio après quatre ans d’exil floridien. La danse des free agents peut enfin commencer, avec tout ce que cela implique.
À l’époque, Chandler Parsons est l’un des joueurs les plus sous-payés de la Ligue. Pour 926 500 dollars, les Rockets profitent chaque soir de plus de 16 points, 5 rebonds et 4 passes de la part du Floridien. À notre échelle, cela équivaudrait à pouvoir manger Domino’s tous les soirs de l’année pour 30€, supplément « pâte épaisse » compris. Autant dire rien. Mais les Fusées ont d’autres aspirations à l’été 2014 et espèrent attirer Carmelo Anthony ou Chris Bosh pour former un « Big Three » de l’enfer avec James Harden et Dwight Howard. Houston décide donc de décliner son option et laisse Chandler Parsons devenir restricted free agent dès la fin de sa troisième année de contrat, tout en souhaitant s’aligner sur quiconque offrira un contrat à l’ailier.
« Daryl (Morey) m’a expliqué que cela allait être frustrant et que j’allais lire des choses qui ne me plairaient pas forcément, mais qu’en fin de compte j’avais travaillé dur pour en arriver là,” se rappelle Parsons. “Il m’a averti que certaines personnes allaient dire de moi que je ne mérite pas ceci ou cela. Il m’a fait m’asseoir et m’a dit ‘va et signe le meilleur contrat que tu peux. Garde juste en tête que nous allons égaler ce contrat.’ Dan essayait aussi de négocier avec eux (Melo, Chris Bosh) et pour être tout à fait honnête, j’aurais accepté une offre bien moins lucrative pour rester à Houston à ce moment là. Puis ils m’ont dit qu’ils voulaient attendre les décisions de LeBron et Melo, ce que je comprenais. Du coup, je les ai juste écouté et j’ai signé ce qui était la meilleure offre pour ma propre carrière. »
De son côté, Dallas, qui visait également la venue de Melo se rend vite à l’évidence et met alors en œuvre un plan de repli. Deux jours avant la lettre de LeBron James, Mark Cuban propose un contrat de 46 millions de dollars sur 3 ans à Parsons et met alors la pression sur ses voisins de Houston qui n’ont que trois jours pour décider de s’aligner, ou non, sur cette offre.
« J’étais très à l’aise avec ces gens là. Je sais que Mark (Cuban) ne laissera jamais les Mavericks partir en vrille. C’est ce genre de propriétaire pour qui tu ne peux pas refuser de travailler. »
Le Plan B des Cavaliers
La réplique des Rockets se fera attendre, en vain. Obnubilé par le dossier Chris Bosh, Houston laisse passer sa seule chance de sauver son été. Chandler Parsons est donc un Maverick pour les trois prochaines saisons, avec la possibilité d’aller tester le marché dès 2016 grâce à sa Player Option. Une situation qui aurait pu être toute autre si LeBron James s’était décidé avant le 11 juillet, ou s’il avait carrément décidé de ne pas quitter Miami.
Dans le premier cas, Houston aurait probablement changé d’avis sur Chandler Parsons en voyant Chris Bosh et Carmelo Anthony repartir pour un tour avec leur franchise respective, dans l’hypothèse bien sûr où ces prolongations de contrat eussent suivi de près l’annonce de LeBron. Leurs rêves de « Big Three » envolés, les Rockets auraient sûrement cherché à verrouiller l’avenir de leur ailier, dont ils étaient sûrs qu’il donnerait satisfaction à Kevin McHale.
En revanche, si LeBron James avait décidé de prolonger son bail à South Beach, Chandler Parsons serait peut-être loin du Texas à l’heure qu’il est. En effet, selon Marc Stein de chez ESPN, le produit des Gators était le plan B des Cavs en cas d’échec dans leurs tentatives de ramener l’enfant roi au pays. S’en serait alors suivi une terrible mise aux enchères entre Cleveland, Dallas et Houston…
Finalement, le grand loser de cette affaire n’est autre que Houston, incapable de faire venir un nouveau All-Star au Texas pendant l’été et littéralement dépecé par ses concurrents directs qui ont su profiter de la position attentiste des Rockets. La morale du jour est sponsorisée par Prozac : tout lâcher pour vivre ses rêves, c’est bien, mais quand ça foire, attention les dégâts…
Source : NBC Sports | Image de couverture : USA Today