Blake Griffin était au courant que Donald Sterling était raciste : ah bon ? Pas nous…

Le 23 sept. 2014 à 17:55 par Clément Hénot

Selon toute vraisemblance, le besoin de présenter Donald Sterling aux fans de NBA n’existe plus, en tout cas depuis cette sombre affaire de racisme qui l’a poussé à vendre sa franchise. Certaines personnes étaient persuadées que le volcan entrerait un jour en éruption et que les dégâts collatéraux seraient sévères. Blake Griffin a pu découvrir l’énergumène dès sa saison rookie, et on ne peut pas dire que la surprise domine chez le rouquin.

Alors qu’il était drafté en première position par les Clippers en 2009, “The Quake” ignore encore qu’il va contribuer au retrait de l’étiquette de loser collée sur cette franchise depuis des lustres. Par contre, il ignore un peu moins les engagements raciaux de l’ancien propriétaire des Clippers. En bon rookie avide de savoir, il se renseigne sur sa future franchise sur Google, ainsi que sur son histoire, pour ne pas paraitre inculte aux yeux de ses nouveaux supporters.

Quand les Clippers ont dit qu’ils me sélectionneraient avec leur premier choix, je suis allé me renseigner à propos de la franchise sur Google, car je ne savais pas grand chose sur eux. Je me suis donc dit “Bon, Donald Sterling est le propriétaire des Clippers”, alors j’ai cherché “Donald Sterling” sur Google, et la première suggestion qui apparait est “Donald Sterling raciste”, et là j’ai pensé “Woah !”. Du coup, j’ai exploré d’autres articles à propos de ces affaires, et même une déposition qu’il a pu faire à un procès, c’était hallucinant. – Blake Griffin.

Forcément, depuis que le chat est parti, les souris peuvent danser tranquillement, mais Griffin semble très sérieux sur le sujet. D’ailleurs, cette anecdote est loin d’être la seule à propos de son ancien propriétaire. Il raconte désormais sa seconde rencontre avec Donald Sterling, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’est pas commune.

La deuxième fois où je l’ai rencontré, c’était à sa fête annuelle à Malibu, chaque année, il y organise une “White Party” et chacun est obligé d’être entièrement habillé en blanc sous peine de ne pas entrer. J’y suis allé, et il était habillé tout en noir, c’était le seul. Il était habillé en noir à sa “White Party”… Et dès que je suis arrivé, il est venu vers moi, on a parlé quelques secondes, et il a tenu à me présenter à tout le monde présent à cette fête. – Blake Griffin.

Le genre de truc assez osé qui semble parfaitement dans les cordes de Sterling. En même temps, venant de la part d’un type légèrement psychopathe qui faisait tout de même rentrer des filles dans le vestiaire de ses joueurs en lançant des phrases assez malsaines comme “Regardez ces beaux corps noirs” c’est plutôt normal. Presque idéal pour bien préparer ses troupes et les mettre en confiance avant un gros match tiens. Et malheureusement, Blake Griffin ne semblait pas plus surpris que ça.

La première impression que j’ai eu de lui, c’est qu’il était raciste, je l’ai vérifié sur Google, c’est la première chose qui apparait. Donc j’ai été attentif à certaines choses. Je n’aime pas vraiment dire de choses comme ça, et je pourrais paraître bête en le disant, mais ça ne m’a pas surpris que ça éclate au grand jour. Je ne m’attendais pas forcément à ce genre de propos, ni à cette façon de les dire, mais ma première impression sur lui restera toujours la même. – Blake Griffin.

Le racisme de Donald Sterling a donc été révélé dans la presse, mais sans se leurrer, il est facile de dire qu’une bonne partie du monde de la balle orange le savait déjà, et ne se couchait pas moins bête ce soir là. Mais l’intérieur roux se serait bien passé de cette sale histoire qui a pris énormément d’ampleur et qui aura monopolisé l’actualité de la NBA pendant la campagne de PlayOffs des Clippers.

Je faisais partie de ceux qui ne voulaient rien faire et ne rien dire, de peur de donner à cet incident une ampleur qu’il ne méritait pas. Et cette affaire est justement survenue lorsque j’ai regardé le film de Jackie Robinson et lu le livre de Hank Aron, et je me suis dit que la meilleure réponse à donner était de laisser tomber, de ne pas me laisser distraire et de rester concentré. Je comprends ceux qui voulaient agir, mais moi je me suis juste dit “Jouons seulement au basket”. – Blake Griffin.

Et quelques jours plus tard, les Clippers s’échauffaient avec leur maillot d’entrainement à l’envers, passaient le piège californien qu’étaient les Warriors, mais étaient freinés par le Thunder en Demi-finales de la Conférence Ouest. Toute la NBA s’indigne, Adam Silver frappe fort et Sterling se fait des bourses en platine grâce à Steve Ballmer.

Après, les possibilités étaient nombreuses pour les Clippers : boycotter le match ? Entonner un “F*ck Sterling” dans les gradins ? Venir peinturluré de blanc au Staples Center ? Recruter Ekpe Udoh ? Mais les Clippers seront restés dignes durant cette dure épreuve, auront fait leur maximum pour rester concentrés sur leur objectif et ne pas se laisser distraire. Leur exemplarité est à saluer dans cette affaire, et Blake Griffin a parfaitement représenté cet état d’esprit, sur et en dehors du terrain. Les roux auraient-ils finalement une âme ?

source image : Complex.com
source texte : Pro Basketball Talk