Trop de styles, deux écoles, un vainqueur : Team USA contre Serbie, une finale symétrique !

Le 14 sept. 2014 à 15:30 par Bastien Fontanieu

Difficile de faire plus opposés que la Serbie et la Team USA pour cette sublime finale commençant ce soir à 21h. Une histoire, un parcours, une formation différente : présentation d’un futur choc entre deux astéroïdes du basket.

Imaginez une photo de famille. Une simple photo, un dimanche, avec le soleil qui tape et une vilaine musique de fond. D’un côté, la Serbie. Sur vos épaules s’appuient des types comme Vlade Divac, Peja Stojakovic ou Dejan Bodiroga. Plus lent, tu meurs. Moins athlétique, aussi. La bière locale a une douce odeur d’urine et l’accordéon grince entre quatre problèmes de réception radio. Mais en terme de fondamentaux ? Difficile de faire mieux que l’école serbe, elle qui continue à proposer des joueurs aux mains exceptionnelles, le tout dans un cerveau parfaitement stable. On aurait beaucoup de mal à imaginer DeMarcus Cousins avoir de la famille du côté de Belgrade, même si le géant a des mains de fée pour son gabarit. Il suffit de regarder certains phénomènes actuels comme Bjelica, Bogdanovic ou Raduljica pour comprendre à quel point cette formation serbe continue à dominer le game. Déjà, à l’époque, c’était tarif pour tout le monde : même mon père pense encore que la Yougoslavie Serbie apporte le plus de joueurs à la NBA. Malheureusement (ou pas), ils ne sont que 2 à évoluer outre-Atlantique. Miroslav et sa barbe façon James Harden devraient rentrer en Europe après avoir été coupé par les Clippers, laissant Nemanja Nedovic et Ognjen Kuzmic seuls à bord. Il y a dix ans encore, ceux qu’on appelait les ‘Yougos’ faisaient trembler la planète de la balle orange en éliminant les Américains chez eux, en quart de finale. Comme une impression de déjà vu… Aujourd’hui, ils se retrouvent à nouveau face à leur ennemi préféré : cet Oncle Sam arrogant, bruyant, tout ce qu’il y a de plus opposé à la méthode serbe hormis la vista du demi-dieu Milos Teodosic.

De l’autre côté de la photo, the United States of America. L’hymne national, tout le bordel surjoué, ses athlètes hors-normes et cette fierté débordante, aux limites de l’irritant. Sur vos épaules, s’appuient des types comme Michael Jordan, LeBron James ou Kobe Bryant. Le chewing-gum, le regard qui transpire la confiance, une exubérance un peu envahissante mais très agréable quand on accepte le délire. Ambiance barbecue et musique country. Depuis des décennies, la Team USA accumule les médailles sans broncher, mais c’est évidement sur la dernière que le bilan fait peur : 62 victoires de suite, pas un revers en près de 8 ans. De quoi permettre aux Anthony Davis et autres Stephen Curry d’aborder tranquillement cette dernière rencontre, eux qui ne connaissent qu’un seul résultat avec leur pays, celui d’être premier. Il faudra cependant garder un oeil sur ce que Derrick Rose et ses copains feront en défense, eux qui ont eu un parcours des plus légers en comparaison avec certains autres pays (coucou), mais qui ont montré une certaine vulnérabilité sur demi-terrain. La recette, de toute façon, tout le monde la connait : les ricains devraient courir à fond, prendre tous les rebonds, et envoyer une salve dans le troisième quart afin de créer la distance. Cette méthode, elle a marché face à des équipes moyennes, et surtout moins intelligentes que la Serbie : les hommes de Sasha Djordjevic proposent le plus beau basket de ces 10 derniers jours, pourront-ils terminer leur sublime parcours en beauté pour créer l’exploit ?

Quoi qu’il en soit, on devrait se régaler devant cet affrontement des plus contradictoires. A droite, les fondamentaux poussés au maximum et les qualités athlétiques de Nenad Krstic. A gauche, la vitesse alliée à la puissance de tous les hommes présents sur le banc américain. Choisissez votre camp, mais choisissez-le bien. Car dès 21h, chacun sera sur sa petite planète basket.

Source image : montage


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