Le match de poule Serbie – Brésil avait donné une victoire du Brésil dans un scénario haletant. On attendait le même basket de qualité ce soir entre deux nations qui ont impressionné en huitièmes, respectivement face à la Grèce et face à l’Argentine.
Et comme prévu ça partait très fort d’entrée, avec un Milos Teodosic saignant à la baguette, pendant que Varejao faisait un bon chantier en dessous, malgré un déchet technique notable à la finition. Les autres intérieurs Brésiliens imitaient leur collègue chevelu, et le Brésil souffrait fortement de cette carence technique, alors que l’avantage de taille était largement du coté des Sud-Américains. La Serbie, avec un vrai jeu collectif déployé par le cerveau Teodosic, bien aidé par le polyvalent Nemanja Bjelica, faisait le premier écart dans ce match, et menait logiquement à la fin du premier quart temps (21-17), grâce à sa maîtrise technique et à sa réussite.
Le Brésil reprenait un peu ses esprits grâce à la bonne entrée d’Alex Garcia. Son shoot tordu faisait mouche deux fois de suite à 3 points, mais Milos Teodosic continuait de peindre la toile serbe pendant que les Brésiliens faisaient plutôt dans le gribouillis. Un bon passage de défense/rebond/contre attaque allait permettre aux jaunes et verts de prendre un bref avantage à deux minutes de l’entracte, mais la Serbie, portée par le talent des ses créateurs Teodosic et Bjelica terminait bien mieux les deux dernières minutes, et rentrait aux vestiaires avec un avantage logique (37-32). Le Brésil était encore dans le match grâce à sa puissance athlétique, mais son manque de qualité révélait surtout une impuissance grandissante.
Les joueurs Serbes l’avaient bien compris, ils ne relâchaient pas la pression au retour des vestiaires, et c’était au tour de Miroslav Raduljica de se mettre en évidence, bousculant le très frêle Tiago Splitter en dessous. La Serbie faisait mal d’entrée, trop pour les Brésiliens qui perdaient même leur sang froid en écopant de deux fautes techniques coup sur coup après une nouvelle faute de Varejao sur le “James Harden des Balkans”. Après une cascade de lancers francs réussis par les Serbes, l’écart devenait vraiment problématique pour les Sud-Américains (48-34), et les choses n’aillaient qu’empirer puisque le Brésil s’enfonçait dans ses imperfections techniques offensives pendant que les Européens faisaient feu de partout. A 66-44 aux trois quarts du chemin, les Brésiliens avaient déjà les deux pieds quasiment dans la tombe.
Et le début de la dernière période ne laissait aucune place au rêve, les Serbes ne trichaient pas et finissaient le boulot en beauté, l’écart montant jusqu’à 30 points avant que les deux coaches ne décident de vider leurs bancs. Les réservistes de la Serbie continuaient de pousser la domination jusqu’à l’extrême. Le Brésil ne sauvait même pas l’honneur puisque le score final affichait 84-56.
La Serbie a réussi le match parfait de bout en bout, menée par son maestro Milos Teodosic, qui termine avec 23 points, 3 rebonds, 4 passes décisives, et des pourcentages de réussite au top. Le scoreur Bogdan Bogdanovic (12 points, 6 rebonds à 5/9), et le couteau suisse Nemanja Bjelica (8 points, 8 rebonds, 5 passes décisives) ont aussi assuré, alors que les intérieurs Serbes ont fait leur cuisine habituelle, la brute Miroslav Raduljica, et l’expérimenté Nenad Krstic terminant chacun avec 10 points.
Coté Brésil, Anderson Varejao a été valeureux (12 points, 9 rebonds), même si il s’est vite éteint, Marcelo Huertas a bien distribué la balle (9 passes décisives) mais s’est montré trop discret (4 points). Le trio Nene, Thiago Splitter, Leandro Barbosa a vécu un véritable cauchemar, les deux intérieurs ne parvenant jamais à faire usage de leurs qualités naturelles, tandis que Leandrinho a semblé sans jus cet après midi.
Au final, on a vu une équipe serbe beaucoup plus aboutie collectivement et techniquement, face à un Brésil à l’effectif garni de bons joueurs, mais qui n’a jamais su peser en tant que groupe dans cette partie. La Serbie continue son parcours après une phase de poules assez vilaine, elle se pose désormais en véritable épouvantail de ce Mondial, et aura peut être l’occasion de se venger de l’Espagne, qui lui avait botté les fesses lors de la première phase, en demi finale, si les Ibériques triomphent de la France ce soir.
Source : fiba.com