Kelly Olynyk et Jared Sullinger, les sauveurs de la raquette des Celtics ?
Le 09 août 2014 à 09:13 par David Carroz
À un peu moins de trois mois de la prochaine saison, les fans des Celtics sont un peu dans le flou quant aux futures rotations de leur équipe. Il faut dire que Danny Ainge en a surpris plus d’un en draftant Marcus Smart et James Young puis en jetant son dévolu sur Evan Turner lors de la free agency, soit trois joueurs pour le backcourt qui comptait déjà Rajon Rondo, Avery Bradley et Jeff Green (qui peut également jouer 4). Soit leurs trois meilleurs joueurs. Et pour la raquette ? Personne ne semble s’imposer. C’est peut être le moment de miser sur le duo formé par Kelly Olynyk et Jared Sullinger.
Étant donné l’état de l’effectif et le fait que la franchise soit en reconstruction (en dépit de la présence de Rondo), les deux prospects ont pu faire partie des rumeurs de transfert. Mais dans un monde idéal, une équipe utilise l’intégralité du contrat rookie de leurs jeunes joueurs pour les développer et voir ce qu’ils peuvent en faire. Si Jared Sullinger a pu s’exprimer (74 matchs dont 44 titularisations, 27,6 minutes, 13,3 points et 8,1 rebonds), Kelly Olynyk lui n’a pas eu autant de temps de jeu (70 matchs, 9 titularisations, 20 minutes, 8,7 points et 5,2 rebonds). Pas de quoi faire rêver pour le moment, même si le potentiel semble présent.
Mais les Celtics ne disposent pas d’intérieurs pouvant contribuer, et ils n’ont pas non plus le temps d’attendre que Sullinger et Olynyk soient performants. Rajon Rondo ne va pas gâcher ses meilleures années dans un effectif sans ambition. Son départ à la free agency l’été prochain n’est pas à exclure si l’équipe ne progresse pas suffisamment. De là à envoyer les deux jeunes exploser dans une autre team pour récupérer un All Star, il n’y a qu’un pas que Boston semblait prêt à franchir pour Kevin Love… raté. Kelly Olynyk et Jared Sullinger devrait donc poursuivre au moins cette saison dans le Massachusetts. Dans ce cas, Brad Stevens a plutôt intérêt à les faire jouer. Ce qui pourrait être bénéfique aussi bien pour eux que pour l’équipe.
Les faire jouer, et ensemble, dans le 5 majeur. Et ce n’est pas faire injure aux Brandon Bass, Vitor Faverani, Joel Anthony et Tyler Zeller que de dire qu’ils ne surclassent pas de manière évidente les deux jeunes intérieurs.
L’an dernier, Kelly Olynyk et Jared Sullinger n’ont pris part qu’à 57 rencontres ensemble, le duo ne foulant le parquet en même temps que 547 minutes. Avec réussite, puisque l’attaque des C’s scorait 7,1 points de plus par 100 possessions (106,8 contre 99,7) par rapport à la moyenne de l’équipe sur la saison. Une telle réussite offensive correspondait à la 9ème attaque de la ligue l’an dernier. Pas mal.
Et de l’autre côté du terrain, le résultat est aussi concluant puisque Boston n’encaissait que 101,9 points par 100 possessions (contre 105,2 en moyenne pour leur équipe), de quoi placer la franchise dans le Top 10 des défenses de la ligue, devant les Grizzlies par exemple. De quoi donner des idées à Brad Stevens. Ces bonnes dispositions ont été encore plus visibles après le All Star Game, quand Olynyk a pris enfin la dimension d’un joueur NBA et que Sullinger a retrouvé la forme. Sans oublier le retour dans un meilleur niveau de Rondo après sa blessure. Sur 9 matchs après le 10 février, le rookie des C’s a tourné à 12,8 points, 7,1 rebonds et 2,3 passes en 22,8 minutes, avec une adresse de 50% dans le champ, et 40,9% à 3 points.
Ainsi, l’association entre Kelly Olynyk et Jared Sullinger a cartonné. Sur les 244 minutes que les deux ont passé sur le parquet ensemble entre le All Star Break et la fin de la saison, l’attaque de Boston a atteint des sommets, avec 112,4 points pour 100 possessions, soit mieux que les Clippers. Impressionnant.
Il faut cependant rester prudent sur ses statistiques, car l’échantillon de minutes est très faible, mais elles indiquent que l’expérience mérite d’être tentée de manière plus poussée pour la saison à venir. Le potentiel est là, il faut le développer. Kelly Olynyk et Jared Sullinger ont toujours des lacunes et se cherchent encore au niveau de leur distance de shoot (46,6% pour le Canadien, 42,7% pour son partenaire l’an dernier). Ils n’en demeurent pas moins des joueurs solides qui pourraient contribuer pour des contenders dans quelques années.
Sans oublier que les deux jeunes ont des capacités au rebond, Sullinger tourne à 10,6 rebonds en 36 minutes sur l’ensemble de sa carrière, 9,4 pour Olynyk. Ce dernier est aussi un bon passeur, et même s’il n’est pas encore au niveau d’un Joakim Noah dans ce secteur du jeu, il a affiché de belles promesses.
Le plus gros souci de ce duo sera la protection du cercle. Aucun des deux n’est un bon contreur, et même si Sullinger a affiché beaucoup d’abnégation et de ténacité l’an dernier en défense au poste grâce à son physique de boeuf et qu’Olynyk a une envergure et une taille suffisamment grandes pour gêner les adversaires dans le futur, leurs qualités défensives ne sautent pas aux yeux et pourraient être un problème.
Problème que Brad Stevens ferait mieux d’ignorer pour l’instant, car il n’a pas énormément de choix qui lui proposent plus de certitudes. Brandon Bass est sérieux mais limité, il a déjà atteint son potentiel. Tyler Zeller est un joueur de devoir mais ne sera jamais plus qu’un remplaçant en NBA, Vitor Faverani maitrise mieux l’infirmerie que les parquets et Joel Anthony reste Joel Anthony. Rien de très excitant.
Les Celtics ont dans leur rang une jeune raquette qui ne demande qu’à se développer. Si Kelly Olynyk et Jared Sullinger ne seront pas le meilleur duo intérieur de la ligue, ils ne plomberont pas la franchise et les faire jouer ne peu qu’être bénéfique pour tout le monde. Dans une conférence Est où les cadors se sont renforcés (Cavaliers, Bulls, Hornets, Wizards, Hawks par exemple) et où d’autres franchises vont vouloir accrocher les PlayOffs (Pistons, Pacers, Nets et Heat), cela ne sera sûrement pas suffisant pour atteindre la post season. Mais le futur des C’s se construit dès 2014-15, et le potentiel des jeunes intérieurs est une base sur laquelle s’appuyer. Kelly Olynyk et Jared Sullinger ne seront pas les sauveurs des Celtics. Ils seront juste des prospects qui peuvent leur faire croire à un meilleur avenir.
Source statistiques : Bleacher Report
Source image de couverture : TrashTalk